Survols illicites de drones : le retour des "bad boys" de l'aérien

La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a été survolée par un drone mercredi. Une enquête a été confiée à la gendarmerie du transport aérien.
Michel Cabirol
La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a été survolée par un drone

Il y avait bien longtemps qu'un drone n'avait survolé une centrale nucléaire. Plus de 12 mois environ, selon EDF. Ce code de bonne conduite a toutefois volé en éclat avec le survol de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) par un drone mercredi vers 21h15, a révélé l'AFP. Une enquête, confiée à la gendarmerie du transport aérien, a été ouverte sur ce survol de la centrale, qui a été confirmé, a-t-on précisé de même source. Le travail d'investigations a débuté immédiatement mais il n'y a pas d'élément à ce stade.

La centrale de Golfech avait déjà fait l'objet de plusieurs signalements de survol en 2014, mais tous n'avaient pas été confirmés, a ajouté la même source. Au plus fort de l'épidémie de survols illicites, le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN) avait répertorié 78 survols illégaux de drones, dont 49 au-dessus d'installations nucléaires, 13 en environnement urbain, 9 sur des sites militaires, 6 sur des complexes industriels, et, enfin, 1 à proximité d'un aéroport entre le 10 septembre 2014 et fin août 2105.

Quelles solutions pour contrecarrer ces survols illicites

Dans une interview accordée à La Tribune, le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a assuré que son groupe a travaillé "à des solutions en lien avec les autorités de l'Etat qui a la responsabilité de l'espace aérien au-dessus des centrales". Notamment l'ONERA pilote le projet ANGELAS (Analyse globale et évaluation des technologies et méthodes pour la lutte anti-drone). Avec ses six partenaires, dont EDF mais aussi Thales, Telecom SudParis, le CEA Leti et Exavision, le centre français de recherches aérospatiales travaille sur une combinaison de technologies pour lutter contre les survols illicites de drones dans le cadre de différents scénarios : survol d'installations sensibles, survol en environnement urbain ou lors de surveillance d'événements (rassemblement, rencontre sportive, visite VIP...)

Le projet ANGELAS, d'une durée de 18 mois (juin 2015-décembre 2016) "consiste à la fois, à évaluer les performances de senseurs de technologies différentes (radar, optronique, acoustique...), à faire gagner en maturité certaines technologies plus émergentes, et à combiner ces systèmes de détection, identification et neutralisation afin de répondre spécifiquement à différents scénarios : survol d'installations sensibles en toutes conditions, survol en environnement urbain ou lors de surveillance d'événements (rassemblement, rencontre sportive, visite VIP ...)", selon le communiqué publié en avril 2015 par l'ONERA.

À l'issue des premiers tests, il est apparu que les familles de systèmes les plus prometteuses sont le radar pour la détection, l'optique pour l'identification, le brouillage électronique pour la neutralisation, selon le SGDSN.

Le drone, un micro-marché en France

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) estime qu'il y aurait entre 150.000 et 200.000 drones de loisir en France, dont 98% de micro-drones ayant une masse inférieure à 2 kg. Ce qui génère environ 3.000 emplois dans le domaine du drone professionnel à fin 2014.

Selon l'Académie de l'air et de l'espace (AAE) et l'Association aéronautique et astronautique de France (3AF), le marché français composé par "environ 1.200 sociétés, essentiellement de PME et TPE" a enregistré "un chiffre d'affaires global de l'ordre de 10 à 20 millions d'euros (hors drones de loisirs) en 2014".

Vers un marché de masse aux Etats-Unis?

Aux Etats-Unis, l'Autorité américaine du transport aérien (FAA) prévoit une explosion du marché des drones civils avec 7 millions d'unités en circulation d'ici à 2020, contre 2,5 millions anticipées à la fin de cette année. "Les engins sans pilote connaîtront la croissance la plus dynamique de tous les secteurs de l'aviation", a estimé la FAA dans un rapport sur les perspectives de développement de l'espace aérien des Etats-Unis pour la période 2016-2036, publié jeudi.

L'évolution du marché dépendra des futures mesures de sécurité et de régulation, a relevé l'autorité, soulignant que des "étapes sans précédent" avaient été franchies en 2015 à ce sujet.  La FAA a fait des propositions en février 2015, et devrait publier sa position finale "vers la fin du printemps 2016". Depuis décembre, la FAA exige un enregistrement des drones pouvant se faire par internet pour les appareils pesant entre 250 grammes et 25 kilos. Au-delà, ils doivent respecter la procédure prévue pour les engins aériens. D'où l'envol des ventes des drones de loisir qui devraient passer de 1,9 million d'unités en 2016 à 4,3 millions en 2020, et des drones commerciaux de 600.000 à 2,7 millions.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 26/03/2016 à 9:36
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CELA FAIT LOMGTENT QUE LES ECOLOS DISSENT QUE LES CENTRALES NUCLEAIRE SONT POTENTIELLEMENT DANGEREUSSE? AUJOURDHUI LES HOMMES SONT CAPABLE DE TOUS PARS IDOLOGIE ET ILS Y EN A DE MALSAINES? CHAQUE FOIS QUE L ON INVENTE UN PROGRES ?IL FAUT REFLECHIR A...

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