Alimentation : le logo Origin Info ne sera pas obligatoire

Origin'Info, le nouveau logo pour les produits alimentaires transformés, doit permettre de connaître la provenance de leurs ingrédients. Mais ce label, réclamé par le monde agricole, ne sera apposé uniquement sur la base du volontariat des industries agro-alimentaires. Une décision vivement critiquée par les associations de défense des consommateurs.
80 entreprises et distributeurs ont déjà accepté le principe de ce logo Origin Info, soutenu par le gouvernement.
80 entreprises et distributeurs ont déjà accepté le principe de ce logo "Origin Info", soutenu par le gouvernement. (Crédits : Benoit Tessier)

L'opération « Origin Info » connaît ses premières déceptions. Ce logo avait été présenté en mars dernier par la ministre déléguée à la Consommation, Olivia Grégoire comme un moyen de « délivrer une information neutre et objective sur l'origine des produits alimentaires ».

Ce logo pourra être apposé directement sur les emballages, et mentionnera les trois principales matières agricoles du produit et leurs pays d'origine, comme « tomates Italie » ou « Blé France ». Le logo pourra être complété par une mention du lieu de transformation du produit - à laquelle tiennent notamment les PME et ETI françaises de l'alimentation réunies dans Pact'Alim - et par un graphique, symbolisant la part de chaque pays dans la composition.

Droit européen

« Cette initiative est le sens de l'Histoire », considère Mme Grégoire dans Le Parisien dans un entretien accordé au Parisien, car « pour plus de 80% des consommateurs, les éléments saillants qui déterminent l'acte d'achat » sont « le prix et l'origine géographique du produit ».

Mais ce dispositif ne se fera que sur la base du volontariat, pour rester dans le cadre du droit européen. Certes, 80 entreprises ont déjà signé la charte Origin'Info, annonce dans un communiqué le ministère de l'économie samedi. Parmi elles, Fleury Michon, Bonduelle, D'Aucy, Lesieur, Panzani ou Saint-Mamet, et la plupart des grands distributeurs, Auchan ayant signé mais ne se lançant qu'en 2025. Entre l'été et la fin d'année, plus de 10.000 références pourraient être concernées, selon Bercy.

L'initiative « répond aussi aux attentes exprimées par les filières agricoles, qui attendent davantage de transparence de la part des entreprises de la transformation alimentaire en plus des obligations réglementaires déjà existantes », estime, dans le communiqué, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, enjoignant aux entreprises de « se joindre massivement à cette démarche collective ».

Prudence des associations

Les associations de défense des consommateurs Familles rurales, Foodwatch et UFC-Que Choisir, ont salué la démarche mais regretté qu'elle doive être volontaire. « Les marques ayant une politique d'approvisionnements aux origines multiples, variables ou lointaines ne seront pas incitées à faire preuve de plus de transparence », observent-elles dans un communiqué commun.

L'UFC-Que Choisir avait publié fin mars une étude montrant que pour plus des deux tiers des ingrédients des aliments transformés (conserves, plats préparés, salades, sandwich, charcuteries...), les fabricants renseignent peu ou pas l'origine. Avec le volontariat, « pour les fabricants qui ne veulent absolument rien faire, c'est possible », a déclaré à l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à l'UFC-Que Choisir.

Les associations contestent aussi la possibilité pour les fabricants de dématérialiser l'information avec un QR Code sur le produit, obligeant l'acheteur à l'ouvrir avec son téléphone, alors qu'en outre « près du quart n'ont pas de smartphone », rappelle Olivier Andrault. Pour CLVC (Consommation, Logement, Cadre de Vie), Origin'Info « ne doit pas occulter le déploiement du Nutri-Score », qui concerne la qualité nutritionnelle des produits.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 26/05/2024 à 6:43
Signaler
Ce serait plus simple que e soit la couleur de l'emballage qui indique les bons produits avec la couleur verte !!

à écrit le 25/05/2024 à 16:53
Signaler
Il y a trop d'informations sur les produits et trop d'informations tuent l'information. Une seule information serait utile: dans un produit, seuls les préparations contenant exclusivement des produits Français auraient l'autorisation d'apposer la me...

à écrit le 25/05/2024 à 15:45
Signaler
'près du quart n'ont pas de smartphone' ben oui, on en a le droit faute de besoin, un téléphone à clapet ça suffit pour un usage téléphonique + SMS. Qu'il y ait des infos sur CodeCarré pour le n° de lot, date de validité, autre, ça peut aider pour le...

à écrit le 25/05/2024 à 11:15
Signaler
Plutôt que l'origine il faudrait mettre la composition et la quantité de produits chimiques et la dangerosité de chacun non ? Ben oui les gens finiraient par faire pousser eux mêmes leur nourriture forcément si on faisait cela. Ça va être long les ga...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.