Alimentation : avec « Origine-Info », le gouvernement promet plus de transparence sur la provenance des produits

Le gouvernement a annoncé ce mercredi que l’indicateur censé éclairer les consommateurs sur l’origine des produits alimentaires sera nommé « Origine-Info ». Une démarche qui restera toutefois volontaire et non-obligatoire. Reste maintenant à fixer le cahier des charges, d’ici le 1er mai prochain, a promis Olivia Grégoire, la ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation.
L'objectif est qu'une « expérimentation » puisse être mise en place « d'ici l'été 2024 », a indiqué Bercy.
L'objectif est qu'une « expérimentation » puisse être mise en place « d'ici l'été 2024 », a indiqué Bercy. (Crédits : JIM VONDRUSKA)

Si beaucoup de travail reste à faire, on connaît déjà le nom du label destiné à renforcer la transparence sur l'origine des produits transformés, évoqué par le gouvernement fin février.

« Nous avons acté que nous allons nommer cette démarche "Origine-Info", l'objectif étant de délivrer une information neutre et objective sur l'origine des produits alimentaires », a indiqué la ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, lors d'un point-presse téléphonique ce mercredi.

La démarche est différence de celle du Nutri-score, qui attribue une note (de A à E) aux produits. « Les apports nutritionnels sont classés de manière scientifique », ce qui n'est « pas du tout transposable aux origines, surtout si vous avez vocation à la porter au niveau européen », a expliqué Olivia Grégoire.

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Cette prise de parole est intervenue à l'issue d'une réunion entre la ministre et les représentants de la grande distribution, les agro-industriels et les associations de défense des consommateurs au sujet de la transparence sur l'origine des ingrédients des produits alimentaires transformés. Les services de la Répression des fraudes (DGCCRF) y ont également été représentés.

Expérimentation prévue « d'ici l'été »

Reste désormais à définir le contenu précis de cette démarche. « Entre maintenant et le 1er mai, nous allons nous atteler à enrichir des propositions de cahier des charges », a indiqué Olivia Grégoire. Le but est notamment de déterminer le degré de précision de l'information sur la provenance des produits entrant dans la recette. Ou encore l'endroit où cette information sera consultable, sur l'emballage ou en ligne.

Les professionnels réaliseront, en outre, une pré-sélection du logo permettant de signaler ces informations, qui sera ensuite soumise aux consommateurs, a précisé Olivia Grégoire. L'objectif est qu'une « expérimentation » puisse être mise en place « d'ici l'été 2024 », a ultérieurement indiqué Bercy dans un communiqué.

La ministre s'est en tout cas réjouie d'avoir constaté lors de la réunion « un accueil unanimement favorable de la part des acteurs présents ». L'UFC-Que Choisir, par exemple, a par la suite indiqué « soutenir le principe d'une plus grande transparence sur l'origine des ingrédients, dans un contexte d'approvisionnement » de certains acteurs de la chaîne alimentaire française « incohérent avec les objectifs de réduction du bilan carbone et en matière de souveraineté alimentaire », a fait savoir à l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission alimentation.

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Sur la base du volontariat

Une chose est par contre déjà certaine : la démarche sera uniquement volontaire afin de rester dans le cadre du droit européen. Aucune obligation donc, pour les industriels, de s'y conformer. Le gouvernement espère que, comme avec le NutriScore, la démarche Origine-Info incitera les marques à améliorer leurs recettes pour gagner plus de clients. Un « caractère strictement volontaire » qui a fait tiquer Olivier Andrault.

« Avec le Nutriscore, on voit que cela ne suffit pas dans la mesure où les acteurs l'affichent surtout sur les produits bien étiquetés », souligne-t-il.

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Il indique par ailleurs qu'il y aurait « un énorme trou dans la raquette » si « la restauration hors foyer, notamment les grandes chaînes », était exemptée de la démarche. Les restaurants et cantines doivent d'ailleurs désormais afficher l'origine des viandes qu'ils utilisent en tant qu'ingrédient dans des produits transformés, selon un décret paru début mars au Journal officiel. Cette obligation, demandée de longue date par les professionnels de l'élevage pour favoriser l'origine France, est publiée en application de la loi Egalim 2, visant à protéger la rémunération des agriculteurs.

Vers un label européen ?

Cette démarche de transparence n'est en tout cas pas nouvelle en France, comme l'a déjà précédemment reconnu Olivia Grégoire. Dès 2019, E. Leclerc s'est en effet engagé à indiquer, sur ses produits à marque de distributeur, l'origine géographique précise des ingrédients principaux, remplaçant les appellations peu claires telles que « Origine UE ».

La même année, Intermarché a lancé un « Franco-Score » : un étiquetage exprimant le pourcentage d'ingrédients français, apposé sur quelques-unes de ses marques. Une soixantaine de marques alimentaires ont par ailleurs adopté un prototype de label créé par le collectif « En vérité » qui indique l'origine du produit en pourcentages.

Reste que cette démarche « Origine-Info » pourrait n'être qu'une première étape. Le gouvernement français entend en effet peser à Bruxelles pour faire adopter un tel label au niveau européen, à l'occasion de la révision du règlement concernant l'information sur les denrées alimentaires (dit « Inco ») déjà lancée par la Commission européenne.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 14/03/2024 à 10:20
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Que ça soit écrit sur la liste des ingrédients, c'est essentiel. "remplaçant les appellations peu claires telles que « Origine UE »" trop flou mais c'est légal, le pays c'est indiscret de l'indiquer. L'huile d'olive marquée "hors UE", c'est général...

à écrit le 14/03/2024 à 8:26
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Génial encore un truc qui va concerner au maximum et je dis bien au maximum 20% des consommateurs. "Si si regardez, on fait bie nsemblant de s'attaquer au problème quand même non ?" Nos dirigeants sont faibles.

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