Gestion durable de l'eau : Nestlé Waters amorce la certification de ses usines

La division de Nestlé propriétaire de Vittel, Perrier et S. Pellegrino espère structurer son action en matière de préservation de la ressource grâce à une association qu'elle a contribué à fonder, l'Alliance for Water Stewardship. Elle se fixe l'objectif d'atteindre un standard applicable à l'échelle mondiale dans 20 de ses usines de production avant 2020.
Giulietta Gamberini
Quatre usines d'embouteillage de Nestlé Waters ont déjà obtenu au moins le premier niveau de la certification AWS: une à Sheikhupura au Pakistan et trois en Californie - Ontario, Sacramento et Livermore.

Pour une entreprise dont l'eau est le fonds de commerce, c'est une affaire non seulement de réputation, mais aussi stratégique. Nestlé Waters, division du groupe Nestlé propriétaire de 50 marques dont Vittel, Perrier et S. Pellegrino, structure son action en matière de gestion durable de ses aquifères, a-t-elle annoncé mardi 24 octobre. La société, qui possède une centaine d'usines de production dans 34 pays à travers le monde -et dont les méthodes ont été violemment dénoncées dans un documentaire de 2011- se fixe notamment un objectif à l'horizon 2020: obtenir pour 20 d'entre elles la certification de l'Alliance for Water Stewardship (AWS), association mondiale qu'elle a contribué à fonder en 2008 et qui regroupe aujourd'hui de grandes entreprises comme McDonald's, Coca-Cola et Veolia, mais aussi des agences publiques, des ONG (dont le WWF) et des organismes de recherche.

Quatre usines déjà certifiées

Lancé en 2014, le processus de certification d'AWS se fonde sur un standard applicable à l'échelle mondiale par les principaux utilisateurs de l'eau construit au regard de 30 critères économiques, environnementaux et sociaux, explique Adrian Sym, président de l'association. Son objectif est d'inciter à la compréhension des enjeux locaux ainsi qu'à la mise en place d'actions collaboratives incluant toutes les parties prenantes, précise-t-il, en soulignant le caractère indépendant de l'évaluation.

Neuf sites industriels ont déjà obtenu au moins le premier niveau de la certification AWS, dont quatre usines d'embouteillage de Nestlé Waters: une à Sheikhupura au Pakistan et trois en Californie - Ontario, Sacramento et Livermore. Toutes sont situés dans des régions où le stress hydrique et son impact potentiel sur le business sont particulièrement importants, souligne Adrian Sym.

Des actions depuis 1992

La certification des 16 usines supplémentaires poursuivie par Nestlé Waters à l'horizon 2020 (en Afrique, Amérique du Sud, Asie, Canada, ainsi qu'en Europe et aux Etats-Unis) vise à mieux structurer en interne les démarches au profit d'une gestion pérenne de l'eau, avant de faciliter le partage des résultats de l'extérieur, explique le Pdg Maurizio Patarnello. La société mène en effet des actions depuis 1992, année du lancement à Vittel du programme Agrivair, qui a abouti à l'adoption d'une politique "zéro pesticides" dans les terres agricoles aux alentours du site -dont Nestlé Waters est en partie propriétaire.

"Chaque site est spécifique, et telles doivent donc être aussi les réponses", souligne Cédric Egger, qui supervise la stratégie de certification de la société. Même là où la terre autour des aquifères n'appartient pas à Nestlé Waters, l'entreprise peut contribuer, via sa connaissance des installations et du bassin versant, son évaluation des risques voire ses moyens financiers, à la recherche solutions durables et profitables pour toutes les parties prenantes, estime-t-il, citant l'exemple du projet Eco-Broye mené depuis 2009 en Suisse.

En 2016, Nestlé Waters, a vendu au niveau mondial 35 milliards de litres d'eau en bouteilles. Chacun a demandé la consommation de 1,5 litre de la même ressource: -25% que cinq ans plus tôt, selon l'entreprise. dans l'usine de Sheikhpura au Pakistan, 28 millions de litres d'eau ont pu être économisés après la mise en place d'un plan d'action local, affirme Nestlé.

Giulietta Gamberini

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Commentaires 3
à écrit le 25/10/2017 à 13:42
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> son action en matière de préservation de la ressource Il y a une erreur au début de votre article. Le terme approprié aurait du être "privatisation de la ressource".

à écrit le 25/10/2017 à 12:44
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Pourquoi l'article ne rappelle pas que Nestlé (marque Vittel notamment) dispose de dérogations préfectorales pour prélever (conjointement avec d'autres entreprises) plus que le renouvellement des nappes dans le Nord Ouest de la France? Pourquoi ne pa...

à écrit le 25/10/2017 à 10:39
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On sait que la multinationale est une prédatrice mais nos politiciens laissent faire.

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