Luxe  : les ventes de LVMH reculent un peu depuis le début de l'année

Le numéro un mondial du luxe LVMH a publié mardi des ventes en recul de 2% au premier trimestre, à 20,7 milliards d'euros, souffrant d'une comparaison défavorable par rapport au contexte de 2023, et notamment d'un ralentissement de la consommation chinoise. Le directeur financier du groupe s'est néanmoins réjoui de voir le chiffre d'affaires grimper de 3% à taux de change et structure identiques.
Bernard Arnault, patron de LVMH, est l'homme le plus riche du mode, selon le dernier classement Forbes.
Bernard Arnault, patron de LVMH, est l'homme le plus riche du mode, selon le dernier classement Forbes. (Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

L'euphorie de 2023 est retombée, mais LVMH ne s'en inquiète pas pour l'instant. Si, pour le premier trimestre de l'année, les ventes de mode et maroquinerie, division phare du groupe français, sont en recul de 2% à 10,5 milliards d'euros, le chiffre d'affaires du groupe dirigé par Bernard Arnault, qui comprend Louis Vuitton, Dior, Moët Hennessy ou Céline, est en hausse de 3% à taux de change et structure identiques.

« Après 17% l'année dernière, c'est vraiment pas mal du tout. On n'est pas mécontents », a commenté le directeur financier Jean-Jacques Guiony. « Au premier trimestre de l'année dernière, le marché chinois avait commencé à s'ouvrir » après la pandémie de Covid-19. Les Chinois « avaient eu une année 2022 extrêmement dure (...), il y avait beaucoup d'euphorie », a-t-il expliqué à des journalistes.

En janvier, le groupe avait, en effet, annoncé des résultats record pour l'année 2023, malgré un ralentissement du marché, avec des ventes de 86,2 milliards d'euros (+9%) et un bénéfice net de 15,2 milliards d'euros (+8%).

Le soufflet est retombé en Chine avec une croissance située seulement « autour de 10% », tandis que les ventes aux Etats-Unis et en Europe marquent le pas depuis plusieurs mois, touchées par l'inflation. Elles sont aussi en baisse dans le reste de l'Asie.

L'activité vins et spiritueux en nette baisse

L'activité vins et spiritueux est en difficulté avec un chiffre d'affaires en nette baisse de 16% à 1,4 milliard d'euros. « La clientèle est une clientèle touchée par les phénomènes inflationnistes », a souligné le directeur financier. « Ce n'est pas facile en Chine, ce n'est pas facile pour le champagne en Europe, c'est un peu meilleur pour le cognac aux Etats-Unis, mais on n'est pas encore complètement sorti des difficultés. »

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La distribution sélective, qui comprend Sephora et DFS (le 'duty free'), reste le bon élève du groupe avec une hausse de ses ventes de 5% grâce à une « progression remarquable ». Les ventes de parfums et cosmétiques sont en hausse de 3% à 2,18 milliards d'euros alors que le chiffre d'affaires de la section montres et joaillerie recule de 5% à 2,5 milliards.

LVMH protégé par la diversité de ses marques

Si le dynamisme du luxe, après la levée des restrictions sanitaires, a permis à Bernard Arnault de conserver en 2023 sa place « d'homme le plus riche du monde » selon le classement Forbes, le secteur semble montrer quelques signes d'essoufflement. LVMH s'inquiète ainsi d'un « contexte géopolitique et économique incertain ».

Mi-mars, le concurrent Kering avait, d'ailleurs, affolé les marchés en anticipant une baisse de son chiffre d'affaires « de l'ordre de 10% » au premier trimestre, plombé par les difficultés de sa marque phare Gucci « en particulier en Asie-Pacifique ». Cette dernière, connue notamment pour ses sacs et ceintures en python, représente 50% du chiffre d'affaires du groupe dirigé par François-Henri Pinault et les deux tiers de la rentabilité opérationnelle.

L'action du groupe dirigé par François-Henri Pinault avait alors chuté de près de 12%. Ce mouvement avait lesté d'autres valeurs, notamment dans le secteur du luxe (LVMH -1,63% à 846,20 euros) ou d'autres entreprises sensibles au marché chinois comme L'Oréal dans les cosmétiques (-1,01% à 436,75 euros) ou Pernod Ricard dans les spiritueux (-1,02% à 146,15 euros).

Kering a, depuis, revu la gouvernance de Gucci en nommant l'un des collaborateurs les plus proches de François-Henri Pinault, Jean-François Palus, à la tête de la marque et autour duquel se forme une nouvelle équipe. Gucci vient ainsi de nommer un directeur général adjoint, Stefano Cantino, venu de chez le concurrent Louis Vuitton et qui sera chargé de « définir et mettre en œuvre la stratégie de la marque ».

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 17/04/2024 à 9:21
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Vin et spiritueux doivent être sanctuarisés en France pour le bien vivre français sinon il faut arrêter de tirer un plan sur la comète leur potentiel de croissance est limité tandis que les lobbys ont énormément d'influence usr notre pays et ce déséq...

à écrit le 17/04/2024 à 8:56
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Des SUPERPERTES !! Il faut compenser ça à l'euro prêt par une taxe de péréquation sur les profs, ça reduira les inégalités en luttant contre le réchauffement climatique injuste et immoral !

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