Le dossier Opel continue à faire des vagues

Magna a déclaré qu'il séparerait bien son activité d'équipementier et Opel pour éviter un éventuel conflit d'intérêt. Berlin, lui, a annoncé qu'il n'aiderait plus financièrement le constructeur allemand.

Magna tente de rassurer ses clients. General Motors a choisit de vendre 55% de sa filiale européenne à l'équipementier canadien qui a tout de suite annoncé, ce vendredi, qu'il encadrerait strictement Opel une fois qu'il en aura pris le contrôle.

Des clients de Magna avaient exprimé leurs préoccupations sur un possible conflit d'intérêt car l'équipementier est le fournisseur de certains concurrents d'Opel. Mais le président et fondateur de Magna, Franck Stronach, a déclaré : "une fois la reprise achevée avec succès, Magna érigera les pare-feux appropriés pour garantir une séparation complète entre son activité d'équipementier et Opel, de façon à ce que les informations confidentielles sur la clientèle restent entièrement protégées".

Suite à l'annonce de GM de privilégier Magna, candidat soutenu par le gouvernement allemand, le ministre de l'Economie allemand, Karl-Theodor zu Guttenberg, a annoncé que l'Etat n'aiderait pas davantage Opel, au-delà des garanties publiques déjà promises. La filiale européenne de General Motors a déjà bénéficié de 1,5 milliard d'euros d'aides de l'Etat qui s'était engagé à verser plusieurs milliards d'euros supplémentaires en cas de vente à Magna.

L'équipementier canadien a lui déclaré qu'il allait investir, à terme, 500 millions d'euros dans le constructeur allemand, grâce à l'appui de la banque russe Sberbank.

Le dossier continue à faire des vagues en Belgique où la fermeture envisagée de l'usine d'Anvers (après de Renault Vilvorde il y a quelques années) suscite la colère des milieux politiques. Les syndicats européens d'Opel vont se réunir le 23 septembre à Anvers. Magna compte supprimer 10.000 emplois chez Opel en Europe, et cette usine semble être la première sur la liste des restructurations. Mais l'équipementier canadien essaye toujours de sauver l'usine : "sauver l'usine d'Anvers a toujours fait partie du concept. Un business plan viable est en développement, mais jusqu'à maintenant rien n'a été décidé".

L'Espagne est également touchée. Magna a déclaré qu'il souhaitait supprimer 10.000 emplois en Europe, dont 1.700 en Espagne. La ministre espagnole de l'Economie, Elena Salgado, a pourtant annoncé que le gouvernement allait agir pour éviter des pertes d'emplois à l'usine d'Opel de Figueruels (Saragosse).
Le gouvernement régional d'Aragon, a déclaré jeudi soir qu'il prendra "de nouveaux contacts au cours des prochains jours avec GM et Magna pour connaître la portée de l'opération de vente et ses possibles répercussions pour l'usine de Figueruelas".

En Russie, le Premier ministre, Vladimir Poutine, a salué la décision de GM de céder Opel à Magna et à la banque russe Sberbank. Il affirme que c'est un "premier pas" vers l'intégration de la Russie dans l'économie européenne. Le pays espère bénéficier d'importants transferts de technologies pour son industrie automobile.
Mikhaïl Marguelov, chef de la commission des Affaires étrangères du Sénat russe a même déclaré : "la Sberbank a su convaincre GM et le gouvernement allemand que l'époque des préjugés politiques dans les affaires économiques était révolue".

La Pologne souhaite que les démarches concernant l'avenir des usines Opel en Europe reposent sur "des critères économiques". L'usine de Gliwice emploie 2.500 personnes et a produit 171.500 véhicules l'année dernière. GM a souligné qu'elle n'avait jamais demandé une aide financière au gouvernement polonais popur cette usine.

Le gouvernement autrichien, lui, a souligné qu'il pourrait fournir des garanties pour des prêts à Magna, mais pas d'aides directes pour les usines en Autriche. Ces garanties, dans le cadre de la loi sur le soutien aux liquidités des entreprises en période de crise économique et financière, pourraient aller jusqu'à 10 milliards d'euros. Le ministre allemand de l'Economie, Karl zu Guttenberg, a déclaré à la télévision autrichienne "attendre de l'argent de tous ceux qui se sentent liés à long terme". Mais le ministre autrichien de l'Economie, Reinhold Mitterlehner, a annoncé qu'il "veut d'abord voir le contrat définitif" sur la reprise d' Opel, avant de prendre ensuite une décision "après concertation au niveau européen".

La Commission européenne a déjà mise en garde l'Allemagne dans ce dossier : "toute décision prise et toute aide financière potentielle des autorités publiques doivent être totalement compatibles avec les règles de l'UE (...). En particulier, les aides publiques ne peuvent pas être soumises à des conditions supplémentaires, non économiques, concernant la localisation des investissements et/ou la distribution géographique des mesures de restructurations".

Le constructeur automobile américain Ford s'est déclaré "à l'aise" par rapport au rachat d'Opel par Magna. "Notre capacité à rester concurrentiels partout dans le monde reste intacte, et nous n'avons aucun problème". Magna continuera a fournir Ford en équipements.

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