L'essai auto du week-end : BMW 6, la "dolce vita" pour les très riches

Ce remarquable cabriolet coûte plus de 100.000 euros. Du plaisir pur, avec un merveilleux moteur, un intérieur hyper-luxueux. Une belle œuvre d'art... totalement superflue.
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Quand on essaye une 6.50i, il faut oublier toutes ses références. On ne juge pas cette magnifique découvrable selon les critères rationnels habituels. Clairement, cette très belle auto ne sert à rien. C'est une deux places - les sièges arrière étant quasi-inutilisables -, avec un coffre riquiqui. Et les performances époustouflantes rendent la conduite normale exaspérante, tant on a l'impression que les autres roulent trop lentement. Mais, si on envisage la dernière BMW comme une ?uvre d'art, une voiture à vocation historique, voire mythique, là, tout change ! Et on se laisse prendre au jeu.

Prix hors de portée pour... presque tous

Commençons d'abord par le... prix. La gamme démarre à 87.900 euros (six cylindres). Mais, pour accéder à l'envoûtant moteur V8 biturbo de 407 chevaux, il faut compter 101.600 euros. Et encore, pour ce tarif a-t-on la version "de base" Excellis... Si l'on veut accéder à quelques équipements séduisants comme la planche de bord en cuir ou les roues arrière directrices (comme sur une Renault Laguna GT), il faut encore puiser dans le catalogue des options... De toutes façons, à ces sommets on n'est pas à quelques milliers d'euros près. Il faut prendre la 6.50i comme une voiture d'exception, à l'exemple d'une Porsche 911, d'un cabriolet Jaguar ou Maserati.

Ligne magnifique

La ligne est magnifique, étirée, harmonieuse, racée, agressive mais pas trop. L'intérieur apparaît tout aussi somptueux. Même si nous n'avons pas aimé l'énorme console centrale qui prend trop d'espace et rend les places avant assez étroites. La finition est de très grande qualité. En revanche, les nombreux gadgets sont fastidieux. Il faut vraiment s'habituer à cette pléthore de commandes et de boutons, déroutants. La capote (en toile) électrique s'abaisse et se relève sans problème. Heureusement.

Encombrante

Assis bas, dans une voiture encombrante parce que longue et surtout large, on a un peu de mal à évaluer au début les cotes réelles de la voiture. Clairement, les routes étroites de corniche devront être abordées assez prudemment, car c'est une grande voiture. Contrairement à ce que l'on peut croire de prime abord.

Un moteur V8 envoûtant

Le moteur V8 à double turbo de 4,4 litres de cylindrée accélère d'une façon spectaculaire, dans un bruit rauque à ravir les tympans. Un belle pièce d'orfèvrerie, cette mécanique ! La boîte automatique à huit rapports réagit formidablement (en position "S"). La conduite est donc évidemment un régal, très au-delà des sensations que l'on peut ressentir dans n'importe quel véhicule normal. Le comportement routier se révèle excellent, sûr, précis, avec un confort ferme mais très acceptable. Les enchaînements de virages ne lui font pas peur, ni les chaussées dégradées. Il faut juste se souvenir constamment des dimensions respectables de l'engin ! Bref, le pilotage d'un tel véhicule ne peut même pas se décrire. Quelle sensualité !

Politiquement scandaleux

Notre jugement paraîtra évidemment scandaleux à tous ceux qui ne jurent que par la Logan ! Oui, une BMW 6.50i est provocante, démesurée, voire inacceptable socialement et politiquement. D'accord. Mais, alors faut-il condamner les chevaux de course ? Les toiles de maître ? Les vieux meubles ? Voire les villas de plus de cinq pièces ? En tous cas, un véhicule de ce genre ne peut que perpétuer dans le monde la formidable image de l'automobile allemande. Avec quelques modèles de très haut de gamme, Audi, BMW, Mercedes vendent des voitures partout dans le monde et font rêver. Dommage que les marques françaises n'aient pas la même renommée. Ca serait bon pour notre économie et nos emplois. N'oublions que ces véhicules allemands de prestige sont... fabriqués en Allemagne, ce qui permet notamment de maintenir les effectifs, contrairement à ce qui se passe chez Renault ou PSA !

Modèle d'essai : BMW 6.50i Excellis : 101.600 euros (+2.600 euros de malus)
Puissance du moteur : 407 chevaux (essence)
Dimensions : 4,89 mètres (long) x 1,89 (large) x 1,36 (large)
Qualités : ligne magnifique, intérieur somptueux, moteur envoûtant, pilotage sensuel, modèle d'exception
Défauts : tarif démesuré, encombrement, habitabilité réduite, gadgets déroutants
Concurrentes : Jaguar XK V8 : 99.900 euros ; Mercedes SL 500 : 119.900 euros

Note : 16 sur 20

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Commentaires 5
à écrit le 28/06/2013 à 23:56
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Au diable les logan ou autre dacia. Ce pur bijou de technologie, d'orfèvrerie a un son moteur qu'il est dommage d'associer à une chaîne B&O. Car les deux sont de l'elixir pour tympans. çà coûte cher? Normal quand on voit les prouesses des ingé et au...

à écrit le 01/03/2011 à 11:30
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Votre article me laisse perplexe car tendant sournoisement à faire croire que quelques centaines de bagnoles de grand luxe destinées avant tout aux américains et autres chinois fortunés vont générer des emplois en nombre suffisant pour résorber 4 mil...

à écrit le 20/02/2011 à 18:37
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Faudrait arrêter les comparaisons qui n'ont pas lieu d'être. BMW, Audi ou Mercedes sont des marques de luxe ce que ne sont pas les marques française qui ont plutôt comme concurrentes Volkswagen ou Opel. Et comparer à ces marques nous n'avons absolume...

à écrit le 19/02/2011 à 18:02
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Pas de chantage a l'emploi SVP pour justifier les inégalites sociales car économiquement et socialement car l'Allemagne est une societe a socle égalitariste qui n'accepte pas les modeles fondés sur des inegalites inacceptables ; il serait bon de le ...

le 20/02/2011 à 7:17
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à jeff : votre charabia, que je soupçonne d'être ultra collectiviste, est incompréhensible. Veuillez être clair dans vos propos, quelques soient vos idées.

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