Alfa Romeo Giulietta double embrayage : une italienne sensuelle...

Elle est belle, merveilleuse à piloter et sobre. Une vrai Alfa comme on les aime !
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Elle est magnifique. La face avant, très sculptée avec des phares un rien rétro, apparaît particulièrement réussie. Les formes sculpturales, galbées, dégagent une sacrée sensualité. Nous préférons mille fois plus ce design noble, gracieux, élégant et d?une géniale simplicité, aux carrosseries à la mode, laborieuses, tourmentées, boursouflées de partout pour en mettre plein la vue, surchargées à souhait, comme? celles des Ford, Hyundai, DS ! Ceci dit, bien sûr, en toute subjectivité. Nous regrettons juste à l?arrière les feux ronds, façon Ferrari, de la petite s?ur Mito. Latéralement, les courbures donnent du dynamisme et de la prestance. Une vraie Alfa. Les poignées de portes arrière, dissimulées dans le prolongement des vitres, donnent l?impression d?un coupé à deux portes. C?est l?Alfa 156, ne l?oublions pas, qui avait inauguré cette astuce à la fin des années quatre-vingt-dix. Malheureusement, cette trouvaille esthétique a été largement reprise depuis par la concurrence. Et, du coup, elle paraît moins originale. Notons d?ailleurs que cette poignée n?est guère pratique à cause d?une préhension peu naturelle. Mais, bon, ne boudons pas notre plaisir ! Le rouge métallisé de notre modèle d?essai était particulièrement seyant.

Du charme à l?intérieur, en version « Exclusive »

A l?intérieur, le design n?est pas vilain. Mais, on est moins enthousiastes. On espérait plus d?originalité, de clins d??il au passé. Il y a certes des références, mais plutôt à l?Alfasud des années 70, qui n?était pas la plus emblématique des Alfa ! Même si la Giulietta en est la lointaine descendante. La qualité des assemblages est très correcte. Mais les matériaux employés sont un peu disparates. Cela ne fait pas haut de gamme, comme sur une Audi A3 ou BMW 1. Même si nous avons remarqué de notables progrès depuis le premier modèle essayé au lancement. Franchement, aujourd?hui, il n? y a rien à redire, mais on est dans le registre d?un véhicule de généraliste, pas d?un spécialiste « Premium ». La finition aluminium de la grande s?ur 159 avait à ce propos plus de classe. Quant aux sièges, ils sont revêtus sur les versions de base d?un tissu quelconque, rêche, triste, peu valorisant. Mais où est donc passé l? « Alfatex » (faux daim) de naguère ? En revanche, le cuir des modèles de pointe « Exclusive » est très flatteur. Recommandons le rouge ou la teinte cognac de notre modèle d?essai, très chics et chaleureux..

Ergonomie moyenne

L?ergonomie est malheureusement moyenne. L?accoudoir central avant gêne le passage des vitesses. Même si, sur notre modèle à boîte automatique, le problème ne se posait pas. Le compteur de vitesses est situé trop à gauche, caché en partie par la jante du volant et la main gauche. De plus, les chiffres sont trop petits et les graduations pas évidentes. Quel besoin de le graduer jusqu?à 260 ? Nous avons aussi déploré le fonctionnement du lave-glace. Une simple pression, ou deux, sur le levier envoie le jet, mais ne déclenche pas? les essuie-glaces. Résultat : pendant quelques secondes, on ne voit plus rien ! Il faut une pression prolongée pour que les essuie-glaces se mettent en marche. Un défaut traditionnel des voitures du groupe Fiat. Enfin, mémoriser une station de radio ou essayer d?écouter une station mémorisée demande trop d?opérations dans des menus et sous-menus. Les réglages de la radio ne sont pas intuitifs. Trop compliqué. L?exemple même de ce qu?il ne faut pas faire? Signalons au passage quelques petits « bugs » informatiques sur l?ordinateur et une difficulté, parfois, à sortir la clé de la fente du démarreur. En revanche, on n?entend pas de crissements ou grincements de mobilier intérieur, ce qui témoigne d?une construction sérieuse.

Agrément au « top »

Prenons le volant ! La position de conduite est bonne. Le moteur diesel de 170 chevaux se montre souple, élastique et? sonore. Mais il distille une tonalité assez rauque, qui ne dérange pas et participe au contraire au plaisir de cette Alfa, très « Alfa ». Sur notre véhicule d?essai, ce diesel est couplé à une boîte automatique à double embrayage, élaborée en interne par le groupe transalpin. Disons-le d?emblée : l?ensemble distille un plaisir de conduite exceptionnel. Il y avait longtemps que nous n?avions eu autant d?agrément. La boîte est efficace et réactive. Il n?y a juste que lors d?un freinage appuyé et d?une relance tout aussi brusque que la boîte hésite et semble prise au dépourvu. Dans tous les autres cas de figure, elle réagit parfaitement.

Vraie sportive

Et il suffit de se servir du système « dna » pour transformer la belle en vraie sportive. En poussant le petit levier sur la position « dynamic », qui agit sur la cartographie du moteur mais aussi sur d?autres paramètres comme le durcissement de la direction, la mécanique se transforme. Elle devient carrément rageuse. Comme un véhicule à essence. La tradition Alfa est préservée. Formidable! Les parcours sur route sinueuse sont un régal. Au rétrogradage, la boîte lance même un petit filet de gaz comme aux bons temps du double débrayage manuel (dans les années 60) ! Et, jamais un à-coup ! Une merveille. Cerise sur le gâteau : le « stop and start » (arrêt et redémarrage automatiques du moteur au feu vert), si agaçant sur les versions à boîte mécanique, est ici lissé. On ne le sent quasiment plus et le moteur redémarre sans la moindre secousse.

Sobriété

Un comportement aussi dynamique se traduit par? des consommations modérées. Nous avons absorbé 7,6 litres de gazole aux cents, ce qui n?a rien de déshonorant vu que nous avons bien profité des ressources de la mécanique. C?est quasiment la même chose que sur une Citroën DS5 hybride, plus volumineuse certes mais moins performante. Le bilan mécanique ne mérite que des éloges.

Châssis sain

Le châssis est sain. Mais, la voiture est assez lourde de l?avant et rechigne parfois à virer, le rayon de braquage démesuré n?aidant pas. La Giulietta n?est donc pas très agile. Mais son comportement routier reste bon et suffit pour assurer l?exploitation de sa mécanique volontaire. Notons un train avant qui absorbe sans broncher la puissance, ce qui est loin d?être le cas sur la plupart des tractions avant aussi impétueuses. Le confort est préservé sur les inégalités abordées à une certaine allure. Mais, en revanche, sur les petite dégradations à petite vitesse, c?est ferme, avec en plus des suspensions arrière bruyantes. Ceci dit, pour une Alfa à tendance sportive, le confort peut être qualifié de très valable. La marque avait intelligemment monté des roues normales (16 pouces) avec des pneus à flancs pas trop bas sur notre modèle d?essai. Ce qui améliore le confort. Ces roues sont de série sur les finitions d?entrée de gamme et restent disponibles en option gratuite sur le modèle de pointe « Exclusive ». Très bien. Puisse la concurrence se rallier à cette voie sage !

Plaisir et personnalité

Notre première prise en main il y a un an et demi nous avait déçus. La Giulietta d?alors était déjà belle, agréable à conduire, dotée d?un moteur sympathique (en position « dynamic »), mais elle manquait singulièrement de mise au point. Alfa a bien progressé depuis. En outre, la marque a sorti cette version dotée d?une excellente boîte à double embrayage, aussi plaisante qu?une « DSG » Volkswagen ou une « Powershift » Ford. Restent quelques problèmes d?ergonomie et des points de détail à peaufiner. Mais, « notre » Giulietta JTDm 170 TCT, nous l?avons vraiment aimée durant les quelques jours où elle nous a accompagnés. Du charme, du plaisir et une forte personnalité. Que demander de plus ? La belle italienne, dont nous nous sommes séparés avec peine, coûte toutefois assez cher : 33.750 euros en version « Exclusive » avec sellerie cuir, GPS régulateur de vitesse, climatisation automatique bi-zone? A noter en option un système audio Bose (700 euros) d?une appréciable sonorité. Mais, avec un tel patronyme, on replonge dans le patrimoine historique de la célèbre marque milanaise. Et l?actuelle n?a pas à rougir de la comparaison avec les célèbres Giulietta et Giulia des années 50 et 60 ! Tout le monde a oublié par contre la bizarre Giulietta aux formes cunéiformes des années 70, qui était beaucoup moins réussie. Heureusement.

Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d?essai : Alfa Romeo Giulietta 2,0 JTDm 170 TCT Exclusive: 33.750 euros
Puissance du moteur : 170 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,35 mètres (long) x 1,80 (large) x 1,46 (haut)
Qualités : esthétique superbe, charme intérieur (version Exclusive), ensemble moteur-boîte à double embrayage efficace, plaisir de conduite, personnalité, sobriété
Défauts : défauts d?ergonomie, réglages radio agaçants, suspensions bruyantes, rayon de braquage démesuré, confort sec à basse vitesse
Concurrentes : Citroën DS4 Sport Chic HDi 160 (boîte manuelle) : 29.800 euros ; VW Golf TDi 140 DSG Carat : 30.000 euros : BMW 120d Executive bva: 35.300 euros
Note : 14,5 sur 20

 

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Commentaires 7
à écrit le 17/03/2012 à 9:26
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Certains commentaires sont ridicules . J'ai possédé 3 alfa roméo 147 et je n'ai jamais rencontré des problèmes cités plus haut ! Les temps ont changés , les modêles sont pratiquement tous européen .

à écrit le 03/03/2012 à 12:32
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faut voir la fiabilité car chez alfa c est une catastrophe

le 03/03/2012 à 19:49
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Ah bon??? 250 000 km en alfa sans aucun souci! Et ce n'est pas un cas isolé !

le 03/03/2012 à 20:15
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archi faux

le 04/03/2012 à 6:53
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Effectivement, faut suivre, la fiabilité chez Alfa est devenue excellente, largement équivalente mécaniquement aux Audi, BMW ou Mercedès.

le 05/03/2012 à 6:30
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Fiabilite devenue excellente Lol Chez Renault aussi Avant 20 000kms

le 05/03/2012 à 17:06
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bin je peux te dire que tous mes amies qui on eu une 147 = boite a vitesse , embrayage ou electronique pour les mazoutes ! sur les 3 alfa apres etre alfiste c est le choix du coeur

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