Automobile : l'équipementier ZF va vendre son site d'Andrézieux-Bouthéon, les salariés cessent le travail

Une majorité des salariés de l'équipementier automobile allemand ZF à Andrézieux-Bouthéon (Loire) est en grève depuis lundi pour obtenir une « prime de compensation » de 10.000 euros alors que l'entreprise s'apprête à se séparer de ce site de fabrication de boîtes de vitesse.
Pour ZF, « les transmissions pour véhicules utilitaires thermiques ont atteint la fin de leur cycle de vie, notamment en raison de la transformation de l'industrie vers l'électrique ».
Pour ZF, « les transmissions pour véhicules utilitaires thermiques ont atteint la fin de leur cycle de vie, notamment en raison de la transformation de l'industrie vers l'électrique ». (Crédits : zf)

Le site d'Andrézieux-Bouthéon (Loire) spécialisé dans la fabrication de boîtes de vitesse va fermer ses portes. L'équipementier automobile allemand ZF, détenu par la Fondation Zeppelin à Friedrichshafen, a, en effet, annoncé qu'il s'apprêtait à s'en séparer, ont indiqué, mercredi, les syndicats.

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Dans un communiqué transmis à l'AFP, la direction justifie ce choix en expliquant que « les transmissions pour véhicules utilitaires thermiques ont atteint la fin de leur cycle de vie, notamment en raison de la transformation de l'industrie vers l'électrique ». La société a au préalable « exploré sans succès plusieurs hypothèses de productions alternatives », a précisé la direction.

L'intersyndicale réclame « une compensation financière de 10.000 euros par salarié »

Une décision qui a entraîné une forte mobilisation au sein de ce site qui s'étend sur plus d'une soixantaine d'hectares au nord de Saint-Etienne, et qui est présenté comme « très rentable » par les syndicats. Plus de 95% de l'effectif de près de 400 personnes ont ainsi cessé le travail mercredi, réclamant « une compensation financière de 10.000 euros par salarié », a indiqué à l'AFP l'intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGC.

Les représentants des salariés affirment que « le groupe n'a pas tenu ses engagements de développer de nouveaux équipements automobiles compatibles avec les objectifs affichés de transition écologique ». Et cela « malgré les 14 millions d'euros de fees (ndlr: les frais de structure) prélevés chaque année sur (leur) établissement, ce qui réduit presque à néant la participation et l'intéressement depuis 2016 ».

« Ce premier conflit social depuis le rachat du site industriel à RVI, en 1998, risque de mettre à l'arrêt des lignes d'assemblage de clients de ZF » auxquelles l'usine a cessé de livrer des boîtes de vitesse manuelles et automatiques de poids lourds et d'autocars depuis la semaine dernière.

ZF accompagne la construction d'une usine ultra-moderne de semi-conducteurs en Allemagne

Une usine ultra-moderne de semi-conducteurs va voir le jour dans l'ouest de l'Allemagne, première nation industrielle d'Europe où l'américain Wolfspeed va investir environ deux milliards d'euros, a-t-il annoncé le 1er février dernier. L'usine produisant des semi-conducteurs en plaques de 200 mm, prévue à Ensdorf en Sarre, région frontalière de la France, « sera la plus grande au monde (...) pour produire des dispositifs en carbure de silicium (SIC) de nouvelle génération », selon un communiqué du groupe diffusé début février. Dans le même temps, ZF annonçait un investissement en « centaines de millions » d'euros pour accompagner le projet de Wolfspeed, de quoi financer un centre de recherche et développement commun en Allemagne dans les systèmes au carbure de silicium.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 27/04/2023 à 19:58
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25 ans en bon petit soldat, pour au final être laissé sur le bord de la route.

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