Faurecia affiche des résultats "solides" malgré la tempête

L'équipementier automobile français a publié des résultats semestriels d'excellente facture. Le secteur vit pourtant à l'heure de la baisse des commandes et des volumes. Avec sa rentabilité robuste, Faurecia sort du lot, et se voit récompenser en Bourse (+8%).
Nabil Bourassi
(Crédits : Philippe Wojazer)

Après la bonne surprise Plastic Omnium, qui vendredi dernier a publié des résultats semestriels certes en retrait, mais meilleurs qu'attendu, c'est au tour de Faurecia de publier le fruit de son exercice, et cette fois, le bilan est encore meilleur.

L'équipementier automobile français a ainsi enregistré un semestre quasiment sans baisse. Excepté le chiffre d'affaires qui recule de 2,8% (périmètre comparable) à environ 9 milliards d'euros. Le résultat opérationnel lui a à peine moufeté (-0,4%) stabilisant la marge à 7,2%. Hors acquisition du japonais Clarion et son effet dilutif à compter du 1er avril, Faurecia estime qu'il aurait fixé sa marge très légèrement au-dessus à 7,3%.  Le groupe emmené par Patrick Koller a même l'insolence d'afficher un flux de trésorerie en hausse de 4%, et un résultat net part du groupe également en progression (+1%).

Malgré la perte d'un contrat, la marge s'améliore aux États-Unis

Pourtant, le marché, lui, est totalement déprimé. Il a reculé en volume de 7% sur cette même période. C'est aux États-Unis que Faurecia a rencontré le plus de difficultés notamment en raison de l'arrêt d'un programme siège commandé par Daimler et qui avait représenté 6% des ventes sur la période précédente. Cela n'a pas empêché les équipes de Patrick Koller d'améliorer la rentabilité dans la région puisque celle-ci progresse de 60 points de base et se place à 6,7% de marge, soit 0,2 point au-dessus de sa performance en Europe.

Dans le Vieux Continent justement, qui représente encore 50% des ventes, Faurecia est en baisse (-4%), mais fait mieux que le marché (-5,6%). C'est toutefois en Chine que le Français affiche sa plus forte performance puisqu'il y augmenté ses ventes de 3,3% alors même que le marché a baissé de 15%. Le groupe a également annoncé avoir fermé 7 usines sur le premier marché automobile du monde afin d'anticiper la forte décrue attendue dans les trois prochaines années.

Patrick Koller confirme ses objectifs annuels malgré un environnement sectoriel complexe et incertain. Il estime que Faurecia va continuer à surperformer le marché de 150 à 350 points de base (à taux de change constant). La marge opérationnelle est toujours prévue au-dessus de 7%, et le cash flow net autour de 500 millions d'euros.

Le marché applaudit

Les investisseurs, eux, ne s'y trompent pas. Le titre grimpe de près de 8% ce matin dans les premiers échanges. Certes, Plastic Omnium avait flambé de 11% juste après la publication de ses résultats, alors même qu'il avait publié de chiffres de rentabilité en forte baisse. En réalité, les attentes du marché n'étaient pas les mêmes. Dans le cas de Faurecia, il semblerait que le Français soit tout juste au-dessus des attentes. "Le premier semestre est légèrement au-dessus des attentes", écrit ainsi Oddo BHF, cité par l'AFP, qui reconnaît toutefois une "résilience impressionnante".  Chez Jefferies et UBS, on qualifie ces résultats de "solides". Le premier a d'ailleurs confirmé sa recommandation "achat" sur le titre. Les analystes d'Oddo BHF ont, eux, maintenu leur recommandation prudente ("neutre") sur le titre Faurecia, estimant que le second semestre risque d'être "plus compliqué".

L'avertissement sur résultat lancé lundi par Continental est autant un faire-valoir sur les titres français qu'une épée de Damoclès qui risque de peser encore sur le secteur. A moins d'une nouvelle bonne surprise jeudi avec les résultats de Valeo...

Nabil Bourassi

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Commentaires 2
à écrit le 23/07/2019 à 11:35
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Etonnant que la situation de la dette financière globale ne soit pas prise en compte avec impact IFRS 16 et achat de Clarion. Car ce sont 2 Milliards d'euros de trésorerie en moins pourtant sur 6 mois. Ce qui est énorme compte-tenu de la difficulté d...

le 24/07/2019 à 19:37
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Bien différent la dette et la génération de cash... quoi de plus normal pour une entreprise désendettée que de s’endetter pour une acquisition. Quant à la remarque sur l’IFRS16 pouvez-vous nous expliquer ce qui est reproché à Faurecia sur le sujet ?

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