Assurance habitation : les startups veulent jouer dans la cour des grands

Les jeunes pousses Luko et Securkeys tentent de se démarquer des compagnies d'assurance classiques en recourant à la dématérialisation pour se montrer plus réactives en cas de sinistre.
César Armand
Les compagnies d’assurance traditionnelles peinent à répondre vite et bien aux soucis rencontrés chez soi. Les startups prennent donc les devants pour anticiper les usages de la ville de demain, toujours plus connectée.
Les compagnies d’assurance traditionnelles peinent à répondre vite et bien aux soucis rencontrés chez soi. Les startups prennent donc les devants pour anticiper les usages de la ville de demain, toujours plus connectée. (Crédits : Charles Platiau)

Qui n'a jamais subi une fuite un jour férié en raison d'un voisin qui n'a pas refait les joints de sa douche ? Qui ne s'est jamais retrouvé bloqué devant sa porte un samedi soir avant de payer très (trop ?) cher un serrurier ? C'est pour apporter des réponses à ces cas de figure que des startuppers ont décidé de réinventer les services de l'assurance habitation.

Une assurance trottinette de dix euros par mois

Après avoir créé deux jeunes pousses, dans la foodtech et dans la réservation de jets privés, Raphael Vullierme a co-fondé Luko, notamment pour anticiper les dégâts des eaux, responsables de 40% à 50% des sinistres en ville. En trois mois, il compte déjà 10.000 inscrits, des « urbains connectés » locataires ou propriétaires. En 2019, il s'attaquera au marché des maisons.

La jeune pousse a conçu un boîtier à placer sur les compteurs d'eau individuels. Une intelligence artificielle récupère ensuite les données de consommation et les croise avec d'autres données de l'appartement (douche, machine à laver...). « Petite ou grosse fuite, on sait la repérer. Aujourd'hui, c'est en phase de test, mais dès 2019, ce sera déployé », assure le CEO.

Grâce à des prestataires disponibles 7 jours 7 et 24 heures sur 24, Raphael Vullierme promet de rembourser la moitié des sinistres en moins de deux heures et de procéder à l'intervention d'un technicien sous deux jours. Il permet à un client de filmer et de commenter en direct son problème. En cas de relogement, il affirme disposer d'une palette de solutions pour aider les particuliers à déménager et/ou à garder leurs enfants.

Pour un ménage qui vit dans un deux-pièces à Paris, l'adhésion coûte en moyenne 150 à 200 euros par an. La franchise, entre 75 et 350 euros, reste à l'appréciation du client. Pour dix euros de plus par mois, Luko propose aussi une assurance trottinette. Objectif : couvrir les dommages corporels et matériels, le vol, mais aussi la responsabilité civile (en cas de dommages à un tiers) et l'assistance juridique (en cas de poursuite).

Des clés remises en moins d'une heure

Ex-cadre dirigeant de groupes internationaux, Pascal Métivier a lui créé Securkeys, un service anonyme de gardiennage de clés. En cas de perte, il s'engage à livrer le double en moins d'une heure en France métropolitaine et en Corse.

Lors de l'inscription sur la plateforme, le client ne communique ni son nom, ni son adresse, et ne paie pas non plus directement via le site Internet, mais il est dirigé vers une banque partenaire. Seule information à communiquer : son code postal, afin que son trousseau soit livré dans un des 150 centres agréés par le ministère de l'Intérieur. Dès le paiement validé, il obtient un QR code de 6 chiffres, un identifiant qui lui permet d'être authentifié en cas d'oubli, de perte ou de vol. Si cela survient, le souscripteur se connecte sur le portail, indique l'adresse de récupération de son choix et suit en direct le trajet du livreur agréé sur son smartphone.

Pour les particuliers comme pour les professionnels, le forfait de Securkeys est fixé à 25 euros par an. Le prix ne varie pas selon le type de clé (d'appartement, de maison, de voiture...) ou leur nombre. Les deux premières récupérations sont inclues, mais dès la troisième, il faut débourser 49 euros de plus.

Les deux jeunes pousses s'accordent sur une chose : les compagnies d'assurance traditionnelles peinent à répondre vite et bien aux soucis rencontrés chez soi. Elles prennent donc les devants pour préparer les usages de la ville de demain, toujours plus connectée.

César Armand

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