Crise du logement : le nombre de permis de construire s'est effondré depuis un an

Le secteur immobilier s’enfonce dans la crise. Entre mai 2023 et avril 2024, le nombre de permis de construire délivrés par les pouvoirs publics a chuté de près de 18% dans l’Hexagone, selon le ministère de la Transition écologique. Au total, depuis un an, seulement 358.200 logements ont été autorisés à la construction.
Le secteur immobilier connaît un grave crise depuis la remontée des taux d'intérêt.
Le secteur immobilier connaît un grave crise depuis la remontée des taux d'intérêt. (Crédits : Guillaume Bonnefont)

Quand la crise immobilière s'arrêtera-t-elle ? Visiblement, ce n'est pas pour tout de suite... D'après les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Transition écologique, le nombre de permis de construire délivrés par les pouvoirs publics continue de baisser dans l'Hexagone. Entre mai 2023 et avril 2024, 358.200 logements ont été autorisés à la construction, soit 17,7% de moins que lors des douze mois précédents.

Des chiffres qui ont de quoi fortement inquiéter les professionnels du secteur. Même si ces derniers constatent un léger frémissement (+4%) concernant les permis de construire depuis mars 2024.

Les Hauts-de-France s'en sortent mieux

Dans le détail, les maisons individuelles ont fait l'objet de 129.200 autorisations (-19,7%) entre mai 2023 et avril 2024, tandis que les logements collectifs en ont obtenu 229.000 (-16,6%). Au sein des logements collectifs, les résidences (étudiantes, seniors...) ont réussi à sensiblement limiter leur recul, qui s'établit à -11,1%.

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Les Hauts-de-France et la Bretagne s'en sortent un peu mieux que les autres régions de l'Hexagone avec des baisses de permis délivrés, respectivement, de 4,4% et 8%. A l'inverse, les deux régions les plus tendues, Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur, ont connu des chutes sensibles des permis délivrés avec -21,6% et -26,4%. A noter, la diminution drastique de 27% en région Centre-Val-de-Loire.

Des chantiers qui ne débutent pas

Le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire, continue également de plonger avec 282.400 mises en chantier entre mai 2023 et avril 2024, soit 22,3% de moins que lors des douze mois précédents. Comme les permis, les mises en chantier enregistrent toutefois un rebond en avril (+9%) par rapport à mars.

Le ministère de la Transition écologique prévient cependant que les chiffres de mises en chantier comportent une part d'incertitude non négligeable du fait des perturbations des délais d'ouverture de chantiers depuis la crise sanitaire.

Un secteur en crise et... des licenciements à venir

Ces derniers mois, les coûts de construction ont augmenté du fait de matériaux plus chers et de normes environnementales plus strictes. En même temps, les acquéreurs ont pâti de la remontée des taux d'intérêt et de la réduction de dispositifs publics de soutien à l'immobilier neuf.

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Conséquence directe : ces facteurs ont commencé à produire des effets sur l'emploi où plusieurs promoteurs, à l'instar du leader du marché Nexity ou de Bouygues Immobilier, ont annoncé des plans sociaux. Des acteurs plus petits ont même déposé le bilan. La Fédération française du bâtiment (FFB) craint 90.000 suppressions d'emplois d'ici fin 2024 dans le secteur, puis 150.000 d'ici la mi-2025.

L'Assemblée nationale pousse pour un choc local, fiscal et social

La mission d'information transpartisane de l'Assemblée nationale sur l'accès des Français à un logement libre et à la réalisation d'un parcours résidentiel durable, voulu en juin 2023 par le groupe Démocrate (majorité présidentielle) vient de publier ses conclusions. Aider les maires bâtisseurs, favoriser un meilleur parcours résidentiel à chaque étape de la vie des ménages, étendre le taux de TVA de 5,5% à l'ensemble de la production de logements sociaux et conventionnés, font notamment partie des idées défendues par cette mission parlementaire pour relancer le secteur immobilier.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 31/05/2024 à 6:46
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Notre démographie , bien que plus dynamique que celle de nos voisins , est en berne, si noous stoppons toute immigration , le nombre de logements vacants sera énorme et les besoins de constructions neuves diminueront

à écrit le 30/05/2024 à 17:54
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Et on dit merci qui? Merci le ZAN.

à écrit le 30/05/2024 à 14:03
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Nous avons acquis un appartement à Toulouse (immeuble Hédoniste aux Minimes) construit par Vinci. Livré en décembre 2022 alors qu'il n'était pas terminé ! Certainement pour des raisons fiscales. Vinci fait appel aux entreprises les moins chères. Cell...

à écrit le 30/05/2024 à 11:15
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Et c est parti... Les lobbies immo pouvent a l adoption de nouvelles douceurs fiscales qui ne resoudront rien mais vont encore accroitre le deficit. Heureusement que grace a Bruno le rigolo l etat francais n a plus un sou et doit economiser (on aura ...

le 30/05/2024 à 11:57
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En fait, l'entretien de la bulle fait partie du clientélisme boomer, tout comme les APL où Balladur avait décrété l'open bar et on estime que 100€ d'APL engendrent une hausse de loyer de 80€... Et effectivement, on approche de la fin de la fête car l...

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