La justice française s'empare de l'affaire Mediator

L'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) va procéder à un examen préalable du dossier . De son côté, le parquet a demandé la transmission des informations que détient l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
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Une enquête pénale va être menée concernant le Mediator, un médicament dont les effets secondaires auraient tué 500 personnes en France depuis 1976. Le parquet de Paris a annoncé mercredi avoir saisi une branche de la gendarmerie, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), pour un examen préalable du dossier.

Le parquet a demandé en outre la transmission des informations que détient l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), auteur de l'étude qui impute au Mediator 500 morts et 3.500 hospitalisations depuis 1976.

Le Médiator, un médicament réservé à l'origine aux diabétiques en surcharge pondérale et qui a été souvent prescrit aux personnes désirant perdre du poids, a été retiré du marché en novembre 2009.

Les premières plaintes pénales déposées à Nanterre, car le siège social des laboratoires Servier, qui fabriquait le Médiator, se trouve dans le département des Hauts-de-Seine, seront transmises au tribunal de Paris, qui dispose d'un pôle spécialisé dans les affaires de santé.

Jacques Servier, fondateur en 1948 du groupe pharmaceutique du même nom, a estimé dans un entretien au Monde du week-end dernier que cette affaire était peut-être une "fabrication" visant à gêner le gouvernement.

Le groupe Servier conteste le chiffre de 500 morts entre 1976 et 2009 mais conseille, comme le gouvernement, aux personnes ayant pris du Mediator d'en parler à leur médecin. Le chiffre de 500 morts "confirme un scandale sanitaire majeur", a dit Charles Joseph-Oudin, avocat des premiers plaignants, sur i>Télé.

"Les victimes sont extrêmement fâchées d'avoir été tenues dans l'ignorance de la nocivité de ce médicament et elles sont déterminées à ce que la justice pénale puisse se pencher sur ces questions", a-t-il ajouté.

Les plaignants, qui souffrent de graves atteintes des valves du coeur, visent dans leurs plaintes les délits de "tromperie aggravée sur la nature, la qualité substantielle et la composition du produit" et la "mise en danger de la vie d'autrui".

Jacques Servier affirme que c'est le laboratoire lui-même qui a décidé, en accord avec l'Afssaps, de retirer le Mediator du marché en 2009. "Le lien entre Mediator et valvulopathie n'est par ailleurs pas prouvé", a dit l'industriel au Monde.

L'Afssaps estime qu'environ cinq millions de patients ont été traités au Mediator en France de 1976 à 2009, dont 2,9 millions pendant plus de trois mois. L'interdiction du Mediator a été prononcée plusieurs années avant la France dans les autres pays européens. Le gouvernement français a commandé une enquête administrative sur l'affaire.

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Commentaires 2
à écrit le 18/12/2010 à 21:29
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très inquiète car j'en ai consommé, comme dans le témoignage de Muriel ROUSSEL chez THIERRY ARDISSON, SALUT LES TERRIENS, et pour les mêmes raisons que cette dame, OUI LES GÉNÉRALISTES PRESCRIVAIENT FACILEMENT CE MÉDICAMENT, Personnellement, si ont m...

à écrit le 02/12/2010 à 18:10
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Le Groupe Servier commence à dire en France qu'il a retiré le mMédicament assassin avant son interdiction par les autorités. Il avait déjà procédé de même dans d'autre pays européens (sauf à Chypres). On retire le médicament trois jours avant son i...

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