Jean-Louis Borloo lance un vaste programme de développement du solaire

Le gouvernement prévoit la construction d'au moins une centrale photovoltaïque par région d'ici 2011. L'Agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie prévoit que les énergies renouvelables pourraient représenter en 2012 un marché annuel de 24 milliards d'euros et 120.000 emplois. Le développement des éoliennes sera en revanche encadré.

Cap sur l'énergie solaire ! Cette source d'énergie renouvelable est au coeur du plan de développement des énergies renouvelables présenté ce lundi par le gouvernement et dévoilé ce matin dans La Tribune dans sa page "green business", qui prévoit la construction d'au moins une centrale photovoltaïque par région d'ici 2011. "Le gros, c'est le solaire. En termes industriels, et d'effondrement des coûts industriels, c'est probablement là qu'on a la capacité la plus importante", a expliqué le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, en présentant une série de cinquante mesures pour "réussir la transition énergétique".

L'objectif affiché du gouvernement est que les énergies renouvelables représentent 23% de la consommation finale d'ici 2020, soit plus qu'un doublement par rapport à 2005 (10,3%, grâce essentiellement aux barrages hydro-électriques). "La bataille mondiale des filières professionnelles pour les énergies renouvelables est évidemment lancée", a expliqué Jean-Louis Borloo, soulignant que la France avait "pris du retard" et qu'elle devait viser un développement "soutenu" de l'ensemble des filières (hydraulique, éolien, solaire, biomasse, géothermie...).

"Ce plan, c'est "green business" dans toute sa réalité technique et financière", a-t-il ajouté, reconnaissant que le principal défi serait celui de "la simplification administrative, réglementaire".

Selon l'Agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie (Ademe), les énergies renouvelables pourraient représenter en 2012 un marché annuel de 24 milliards d'euros et 120.000 emplois. Les appels d'offres pour les centrales solaire photovoltaïques seront lancés "dans les semaines qui viennent", a précisé Jean-Louis Borloo. Ces centrales, d'une puissance cumulée d'environ 300 MW, seront réparties en fonction du potentiel solaire de chaque région.

Afin de favoriser le développement du photovoltaïque sur les supermarchés et les bâtiments industriels et agricoles de grande tailles (usines, hangars etc...), un tarif spécifique de 45 centimes d'euro le kWh est créé. Ces mesures devraient permettre de multiplier par 400 la production d'électricité d'origine photovoltaïque pour atteindre 5.400 MW en 2020.

Si la marge de progression envisagée est très forte, la base de départ est très faible: à fin juin 2008, la puissance installée du parc photovoltaïque français raccordé au réseau était de 18 MW en métropole, 13 MW fin 2007 et 6 MW fin 2006. La France se place au quatrième rang européen, derrière l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie. L'énergie solaire pourrait s'avérer compétitive avec le prix du marché de l'électricité "à l'horizon 2020", considère le ministère.

Un "Fonds chaleur renouvelable" sera mis en place en 2009 afin de soutenir la production de chaleur à partir de sources renouvelables: biomasse, solaire, pompes à chaleur, géothermie et biogaz. Conformément au projet de loi de finances, il sera doté d'environ 1 milliard d'euros pour les trois prochaines années.
En ce qui concerne l'énergie éolienne, l'objectif reste de multiplier par dix le parc à 25.000 MW de puissance installée en 2020 contre 2.500 MW en 2007, mais une nouvelle réglementation, dont les contours restent à définir, est annoncée.
 

Le gouvernement veut encadrer la prolifération des éoliennes
L'encadrement des éoliennes en France sera "amélioré" afin d'éviter le "mitage" (prolifération non maîtrisée) du territoire et préserver "la qualité de vie" des riverains, a annoncé lundi le gouvernement. S'il confirme les objectifs ambitieux de la filière - multiplication par dix la production pour atteindre 25.000 MW de puissance installée en 2020 - le ministère de l'Ecologie a jugé nécessaire d'"améliorer l'encadrement réglementaire, ainsi que la concertation locale". "On va débattre avec le parlement, je n'ai pas d'arrières pensées (...) On trouvera le bon équilibre", a commenté le ministre, Jean-Louis Borloo. "Nous ne ferons pas faire aux éoliennes des procédures de type centrales nucléaires !", a-t-il lancé, sans autre précision. Pour des raisons à la fois esthétiques et d'efficacité énergétique, le gouvernement souligne la nécessité de privilégier la construction de parcs de taille plus importante qu'actuellement. Depuis plusieurs mois, les anti-éoliens, qui ont manifesté début octobre pour réclamer la suspension immédiate du programme de développement des mâts prévu par le Grenelle de l'environnement, multiplient les initiatives. L'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, parti en croisade contre ce qu'il a qualifié de "business souvent douteux", est devenu leur porte-drapeau.

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Commentaires 7
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pourquoi payé trés cher de l'électricité d'origine éolienne ou photovoltaïque qaund on a une implantation importante du nucléair. Si on en a accepté le risque, c'est pour profité de pris très bas et non pour alimenté des projet douteux économiquement...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Tous simplement car le nucléaire crée des déchets toxique!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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J'ai une question : qui va payer le "tarif spécifique" de 45 cts mis en place pour favoriser le développement du solaire?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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DE toute façon 5 400 MW en photo voltaique ce n'est que 1,2% de la production française et les 25 000 MW des éoliennes ne donnent que 8 000 MW effectifs soit 1,8% (bof)!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il est evident que si l'ont tiens absolument a l'éolien il serait bon de regrouper ces machines dans des zones ou l'habitat est trés eparce et souvent agricole et comme la plupart du temps ce sont ces agriculteurs qui en touche les dividendes par la ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pourquoi ne pas implanter les éoliennes le long des autoroutes, chaque fois que les terrains libres le permettent. Là, elles ne gêneraient personne et leur accès facilité permettrait une maintenance peu onéreuse.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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énergie solaire, éolien, bravo pour ces projets mais, où sont les filières industrielles françaises de ces énergies de demain ??? à l'étranger... la France n'a pas de politique industrielle et compromet son avenir, j'ai l'impression que tout le mon...

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