Nouveau calcul, hausse de tarifs? Le prix auquel EDF doit revendre jusqu'au quart de son électricité nucléaire à ses concurrents pourrait augmenter de 5 à 8% d'ici à 2018, selon une nouvelle méthode de calcul en cours de consultation, a déclaré vendredi le ministère de l'Ecologie et de l'Energie, confirmant une information des Échos.
Fixé à 40 euros le mégawattheure lors de sa création en 2011, le tarif régulé est passé à 42 euros le 1er janvier 2012, avec l'objectif de permettre aux concurrents d'EDF dans la vente d'électricité (GDF Suez, Direct Energie, etc.) de bénéficier de l'avantage compétitif du parc nucléaire français.
Un prix problématique
La fixation du prix avait toutefois donné lieu à une passe d'armes entre EDF et ses rivaux, arbitrée par l'Etat. Alors ces derniers jugeaient le prix trop élevé pour exercer une réelle concurrence, l'opérateur historique l'estimait insuffisant pour couvrir ses coûts de production et commercialisation en forte hausse, souhaitant le voir atteindre progressivement 50 euros.
"Il n'y a pas d'entreprise qui puisse survivre durablement si elle est obligée de vendre un quart de sa production en dessous de son prix de revient. (...) Ou alors, il faut des compensations", avait insisté mi-février le PDG d'EDF, Henri Proglio.
Réestimation des coûts appliquée au plus tard en 2015
Un projet de décret fixant la nouvelle méthode de calcul de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique) fait l'objet d'une consultation auprès des acteurs du marché électrique jusqu'au 14 mars. Le gouvernement s'était engagé à l'automne dernier à le publier d'ici à la fin du premier trimestre 2014, pour une application au plus tard le 1er janvier 2015.
Ce sera ensuite à la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le régulateur français de l'électricité et du gaz, de fixer le niveau de l'Arenh selon la méthodologie retenue. Le décret fera de nouveau l'objet d'un réexamen le 1er janvier 2018.
La majorité des Français toujours cliente d'EDF
Une hausse des prix serait particulièrement importante sur le marché de l'électricité français. Ouvert à la concurrence en 2007, il reste très largement dominé par EDF. Plus de 90% des particuliers sont encore clients de l'opérateur historique.
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