En 2022 la consommation de gaz en France a diminué de 6,2%

Poussé par les appels à la sobriété énergétique depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et par la flambée des prix de l'énergie, les entreprises et ménages français ont diminué leur consommation de gaz en 2022 par rapport à 2021. Un nouvelle encourageante qui ne prend toutefois pas en compte la forte poussée de l'utilisation du gaz pour alimenter les centrales électriques.
Le bouclier tarifaire, qui limite la hausse du prix du gaz, a été relevé à 15% pour le gaz depuis le 1er janvier 2023.
Le bouclier tarifaire, qui limite la hausse du prix du gaz, a été relevé à 15% pour le gaz depuis le 1er janvier 2023. (Crédits : KWON JUNHO - Unsplach)

Les Français ont bel et bien répondu à l'appel du gouvernement d'une sobriété énergétique. En particulier concernant leur consommation de gaz. Cette dernière a baissé de 6,2% en 2022 par rapport à 2021, comme l'a annoncé ce vendredi le gestionnaire du réseau de transport de gaz GRTgaz. Un chiffre qui ne prend pas en compte l'utilisation du gaz pour alimenter les centrales électriques. En outre, ces données ont été corrigées des effets de températures, reflétant une consommation comparée à des normales de saison.

En données brutes, en tenant compte d'un « effet climat » avec un automne et un hiver très doux, la baisse est encore plus notable, s'élevant à 9,3% pour une consommation totale de 430 Térawattheures (TWh) (contre 474 en 2021) sur l'ensemble des usages du gaz en France. Dans le détail, la consommation a reculé de 16,6% (en données brutes) dans le réseau de distributions publiques (ménages et professionnels) et de 11,5% chez les gros industriels directement raccordés au réseau de transport de gaz.

Une baisse grâce aux efforts de sobriété et à la hausse des prix

Si les efforts de sobriété, promus par le plan gouvernemental depuis le mois d'octobre, ont permis d'atteindre cette baisse « très significative » de la consommation de gaz parmi les ménages et les consommateurs professionnels (hors gros industriels), les prix très élevés en 2022 ont également pesé en faveur d'économies d'énergie, a indiqué à l'AFP Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz. « D'ordinaire, on observe plutôt une baisse annuelle de 1%, donc c'est tout à fait significatif », a-t-il commenté sur FranceInfo, ajoutant que « c'est dû au civisme, mais aussi aux prix très élevés que nous avons connus ». D'autant que les factures d'électricité vont de nouveau grimper en France, le bouclier tarifaire qui limite la hausse des prix de l'énergie ayant été relevé à 15% pour le gaz depuis le 1er janvier 2023 et depuis le 1er février 2023 pour l'électricité, contre 4% auparavant.

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Forte poussée de l'utilisation du gaz dans les centrales électriques

La baisse de la consommation annoncée par GRTgaz est toutefois à nuancer du fait de la forte poussée de l'utilisation du gaz dans les centrales électriques, qui ont tourné à plein régime pour compenser les difficultés passagères du parc électro-nucléaire français l'année dernière. Au total, douze centrales sont alimentées au gaz pour produire de l'électricité, appelées aussi « cycle combiné gaz ». Sur l'année, le recours au gaz pour alimenter les centrales électriques a augmenté de 54,4% à 61 TWh (en données brutes). « C'est historique, on n'a jamais utilisé autant de gaz pour produire de l'électricité », a souligné Thierry Trouvé auprès de l'AFP.

Et pour cause, depuis plus d'un an, EDF est empêtré dans un problème de corrosion qui l'a obligé à mettre à l'arrêt certains de ses réacteurs nucléaires et à revoir plusieurs fois à la baisse ses prévisions de production. Une grande partie a toutefois pu être remise en fonction progressivement ces derniers mois, portant à 44 le nombre de réacteurs en fonctionnement fin janvier, sur un total de 56, soit près de 80% du parc. La France entend d'ailleurs augmenter davantage la capacité du parc nucléaire avec le démarrage des chantiers des six nouveaux EPR voulus par Emmanuel Macron.

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 (Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 10/02/2023 à 13:09
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Et sinon il ne vous viendrait pas à l'idée que la réduction est du fait de la faillite de milliers de PME et TPE qui n'ont d'autre choix que de fermer la porte???? Vous buvez les paroles du gouvernement sans aucun discernement, hallucinant...

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