Le producteur de gaz et d'électricité Engie se porte bien : après un résultat nul sur les six premiers mois de 2020, le groupe a annoncé vendredi avoir engrangé un bénéfice net de 2,3 milliards d'euros sur la même période cette année. Le chiffre d'affaires du premier semestre a pour sa part progressé de 13,9% à 31,3 milliards d'euros. En cause : l'amélioration de la situation sanitaire, mais aussi plusieurs facteurs favorables, comme la très bonne disponibilité de ses réacteurs nucléaires en Belgique, des températures plus froides en France et la hausse des prix de l'électricité.
« Une performance opérationnelle solide et l'amélioration de la situation sanitaire nous ont permis de réaliser une très forte croissance de nos résultats financiers au cours du premier semestre », a salué la directrice générale, Catherine MacGregor.
Fort de ces résultats, Engie a relevé ses objectifs pour l'année, et vise désormais un résultat net récurrent (hors exceptionnel) entre 2,5 et 2,7 milliards d'euros, contre 2,3 à 2,5 milliards attendus auparavant, précise-t-il dans un communiqué. Par ailleurs, il poursuivra son programme de cession de certains actifs - de 9 milliards d'euros sur la période 2021-2023 -, annoncé en juillet 2020, dont le but est de simplifier le groupe et donner un coup d'accélérateur sur les énergies renouvelables. L'énergéticien a ainsi annoncé vendredi la signature d'un accord portant sur la vente de 11,5% du gestionnaire du réseau de transport de gaz français GRTgaz à la Caisse des dépôts et CNP Assurances, qui lui permettra de réduire sa dette financière nette de 1,1 milliard d'euros.
« Cet accord valorise les fonds propres de GRTgaz à 9,75 milliards d'euros pour une valeur d'entreprise de 14,6 milliards d'euros », a précisé Engie, qui prévoit de boucler la transaction avant le 31 décembre 2021.
La participation d'Engie dans GRTgaz passera ainsi de 75% à 61%, et celle de la CDC et de CNP Assurances augmentera de 25% à 39%.
Le groupe espère céder Equans dès 2022
Engie a par ailleurs indiqué poursuivre « l'examen de toutes les options » concernant l'évolution de la structure de l'actionnariat de son activité de services multi-techniques, baptisée Equans, qui fait l'objet d'un « intérêt fort ». Pour se concentrer sur les renouvelables, l'énergéticien tricolore souhaite en effet se séparer dans les prochains mois de ce nouveau spin-off regroupant ses services d'installation et de maintenance dans l'électricité, le chauffage, la ventilation et la climatisation, la réfrigération, la mécanique et la robotique, le numérique ou encore les services généraux. Celui-ci réalise un chiffre d'affaires de quelque 12,5 milliards d'euros et, sur la base des données de 2019, un résultat opérationnel courant de 350 à 450 millions d'euros. Il est présent dans pas moins de 17 pays, et emploie 74.000 salariés, dont près de 26.000 en France, représentant ainsi plus de 40% des effectifs d'Engie.
« Engie prévoit d'être en mesure de fournir des informations actualisées au cours du second semestre, la finalisation de cette opération étant envisagée en 2022 », a précisé le groupe.
Parmi les prétendants à la reprise de ces activités se trouve notamment le groupe de BTP et de concessions Eiffage, le spécialiste du génie électrique et mécanique Spie allié au fonds Clayton Dubilier & Rice, ainsi que le conglomérat Bouygues associé à Apollo.
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