Engie : le bénéfice d'exploitation s'envole

Profitant de la flambée des prix de l'énergie l'an dernier, le groupe a vu son chiffre d'affaires bondir de 60% en 2022, à près de 94 milliards d'euros et son bénéfice d'exploitation s'envoler de 43%, à 9 milliards d'euros. En raison de lourdes dépréciations et de provisions, le bénéfice net a quant à lui fondu de 95%, à 200 millions d'euros.
La plus grande charge d'Engie en 2022, à 3,7 milliards d'euros, est due à la réévaluation de contrats futurs de couverture.
La plus grande charge d'Engie en 2022, à 3,7 milliards d'euros, est due à la réévaluation de contrats futurs de couverture. (Crédits : Stephane Mahe)

La crise énergétique a fait grimper le chiffre d'affaires et le bénéfice d'exploitation d'Engie : en 2022, le résultat d'exploitation (Ebit) s'est envolé de 43%, à 9 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires en progression de 62,2%, à 93,9 milliards d'euros.  La fourniture d'énergie a le plus contribué à la performance opérationnelle du groupe. Notamment de gaz, avec les records des cours du gaz naturel atteints l'an dernier. La division d'Engie qui opère sur les marchés de l'énergie lui a ainsi rapporté deux milliards d'euros en plus dans son résultat d'exploitation. Mais le thermique (production d'électricité à partir de gaz, +49,4%) et les énergies renouvelables (+36,6%) ont aussi nettement contribué.

« En 2022, Engie a réalisé une solide performance financière et opérationnelle avec un EBIT (résultat d'exploitation) en forte progression de 43% à 9 milliards d'euros », a indiqué ce mardi la directrice générale, Catherine MacGregor, à des journalistes, en se référant à la croissance organique du résultat d'exploitation.

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Des charges qui font fondre le bénéfice net

Ces solides résultats opérationnels contrastent avec le bénéfice net, qui accuse une forte baisse de 95% sous l'effet de lourdes dépréciations et de provisions. Il tombe à 200 millions d'euros alors qu'il était de 3,7 milliards l'an passé.

La plus grande charge, à 3,7 milliards d'euros, est due à la réévaluation de contrats futurs de couverture. Il faut aussi inclure 2,8 milliards de pertes de valeur, largement dues aux provisions pour le démantèlement futur de ses centrales nucléaires belges. Ainsi qu'une perte d'un milliard de crédit dans le gazoduc Nord Stream 2, qui n'a jamais été ouvert à la suite de la guerre en Ukraine.

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Engie a par ailleurs choisi de se désengager de certaines activités pour pouvoir investir notamment dans les renouvelables. Le groupe a ainsi finalisé la vente d'Equans, sa filiale spécialisée dans les installations électriques, la mécanique, la robotique, le numérique et les services généraux. Cédée à Bouygues pour 7,1 milliards d'euros, cela lui a rapporté une plus-value compensant partiellement les autres charges.

Le résultat net récurrent d'Engie atteint 5,2 milliards d'euros (contre 2,9 milliards en 2021). Au vu de cette performance, le groupe, dont l'État français détient près de 24%, a attribué à ses actionnaires un dividende de 1,4 euro par action. En 2023, le groupe vise un résultat net récurrent situé entre 3,4 et 4 milliards d'euros.

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L'accent est mis sur les renouvelables

« Son recentrage et sa simplification désormais réalisés, Engie engage la deuxième étape de son plan stratégique et accélère sa croissance dans la transition énergétique », a souligné le groupe dans un communiqué.

En 2022, Engie a signé de nombreux projets de grandes infrastructures de production d'énergie verte. Il a par exemple remporté, le 8 décembre dernier, un projet de parc éolien maritime flottant avec sa filiale Ocean Winds, au large de la Californie. Sa puissance ira jusqu'à 2 gigawatts (GW) équivalant à l'alimentation électrique de 900.000 foyers. Plus tôt dans l'année, Engie a également signé un contrat avec Renault pour alimenter son site de Douai (Nord) en géothermie. Pour préfinancer ce type de projets, qui nécessitent des fonds importants, Engie a émis début janvier 2,75 milliards d'euros d'obligations vertes.

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À court et moyen terme, l'énergéticien vise une croissance annuelle de 4 GW de capacités renouvelables installées dans le monde entre 2022 et 2025, ainsi que de 6 GW entre 2026 et 2030, pour atteindre 50 GW de capacités installées en 2025 et 80 GW en 2030.

(Avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 22/02/2023 à 13:02
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Combien leur a rapporté l'ARENH ? L'article ne dit rien sur le sujet...

à écrit le 21/02/2023 à 19:29
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Nupésiens, Nupésiennes, vouons aux gémonies encore une de ces entreprises qui osent nous narguer en affichant des supers profits. Heureusement que nous avons EDF qui fait une super perte; Que du bonheur en se prosternant devant ces pertes abyssales q...

à écrit le 21/02/2023 à 18:41
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J'avais cru comprendre qu'il n'était plus question d'arrêter le nucléaire en Belgique; mon inconscient aurait-il "fourché"?

à écrit le 21/02/2023 à 12:51
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l' EBE est a son niveau d'il y a 10 ans........bizarrement, quand la gauche a coule cette boite, certes pas autant qu'edf, on n'a entendu personne hurler qu'il fallait des super subventions pour combler les super manques a gagner.....devinez quels so...

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