Malgré le Covid, Veolia se dit "résilient" et déterminé à acheter Suez

En 2020, le chiffre d'affaires a baissé de 4,3%, et le bénéfice net de 86%. Veolia s'appuie toutefois sur les performances du 4e trimestre pour prévoir en 2021 un chiffre d'affaires supérieur à 2019, et pour finaliser son projet de fusion avec Suez.
Giulietta Gamberini
Veolia confirme également le maintien de son plan stratégique pour 2023, ainsi que son intention de poursuivre la rotation d'actifs et les investissements annoncés en mars 2020.
Veolia confirme également le maintien de son plan stratégique pour 2023, ainsi que son intention de poursuivre la rotation d'actifs et les investissements annoncés en mars 2020. (Crédits : Reuters)

Malgré des performances en baisse en raison de la crise sanitaire, Veolia compte continuer de tracer sa route. Lors de la présentation de ses résultats sur l'exercice 2020, le groupe de services à l'environnement a en effet affiché son optimisme quant à sa capacité non seulement à rebondir en 2021, mais aussi à mener à terme son projet de fusion avec son rival Suez, annoncé fin août.

Pourtant, le chiffre d'affaires de la société a baissé de 4,3% en 2020, en s'établissant à 26 milliards d'euros. Le bénéfice net a même chuté de 86%, jusqu'à 86 millions d'euros. Le PDG de de Veolia, Antoine Frérot, souligne toutefois les performances encourageantes du 3e trimestre, lorsque "l'activité du groupe a retrouvé son niveau de 2019", et encore plus du quatrième trimestre, lorsque le chiffre d'affaires a crû de 0,9% à changes constants et l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 4,2% par rapport à la même période de l'année précédente, et ce malgré la deuxième vague du Covid en Europe.

Grâce une mobilisation rapide, ainsi qu'à une réduction des coûts de 550 millions d'euros (deux fois plus qu'initialement prévu), "les conséquences du Covid ont été adressées en moins de 9 mois", résume Antoine Frérot.

Maintien du plan stratégique pour 2023

Cette "résilience" justifie la confiance affichée par Veolia pour 2021. Cette année, le groupe prévoit en effet un chiffre d'affaires dépassant le niveau de 2019, et un  Ebitda supérieur à 4 milliards, en croissance de plus de 10% par rapport à 2020, aussi grâce à de nouvelles économies de 350 millions d'euros. Veolia, qui propose pour 2020 d'augmenter le dividende de 0,70 euros par action, affiche l'objectif de revenir ensuite à sa politique de distribution d'avant crise, et de réduire sa dette financière nette en dessous de 12 milliards d'euros.

Convaincu que 2020 a prouvé le bon équilibre de son portefeuille réparti entre diverses régions géographiques et entre clients municipaux et clients industriels de plusieurs secteurs, Veolia confirme également le maintien de son plan stratégique pour 2023, ainsi que son intention de poursuivre la rotation d'actifs et les investissements annoncés en mars 2020.

Lire: Veolia irrigue sa stratégie 2020-2023 de sa raison d'être

Un accord à la fusion "d'ici 7 à 13 mois"

Malgré la farouche opposition de sa cible, Veolia, qui le 5 octobre a acheté 29,9% des capitaux de Suez à Engie, reste déterminé à poursuivre son projet de fusion. Le groupe a d'ailleurs marqué cette semaine un nouveau point dans la guerre judiciaire qui l'oppose à son concurrent: le tribunal de commerce de Nanterre, qui lui avait ordonné de suspendre l'offre publique d'achat (OPA) hostile déposée le 8 février devant l'Autorité des marchés financiers, s'est finalement déclaré incompétent, renvoyant l'affaire devant le tribunal de commerce de Paris. Le financement de l'opération est "sécurisé", et le dialogue avec les autorités de la concurrence se poursuit, a assuré Veolia, qui espère désormais obtenir un accord à la fusion "d'ici 7 à 13 mois".

Les discussions avec Suez n'ont toutefois pas avancé, a admis Antoine Frérot. Il y a deux jours, le PDG de Veolia a renouvelé sa proposition d'exposer son projet devant le Conseil d'administration de sa cible, qui doit d'ailleurs instruire l'OPA qu'il a déposée, souligne-t-il. Il se dit également prêt à négocier les conditions nécessaires afin que Suez Eau France, qui devra être cédé pour des raisons antitrust, soit un concurrent solide et de long terme.

Je serai le meilleur médiateur"

Antoine Frérot refuse toutefois de discuter tout projet alternatif à celui de Veolia. Quant à la proposition de plusieurs parlementaires et du gouvernement de nommer un médiateur dans ce dossier sensible, il n'en voit pas l'utilité:

"Sur la mise en œuvre de  notre projet, je serai le meilleur médiateur ", a-il affirmé.

Pourtant, en janvier, Suez, soutenu par les fonds Ardian et GIP, avait proposé de discuter autour de solutions alternatives. Veolia compte sur l'attractivité de son offre de 18 euros par action pour convaincre les actionnaires de Suez, qui seront sans doute amenés à se prononcer sur le projet de fusion lors de l'assemblée générale ordinaire prévue en mai.

Jeudi matin à la Bourse de Paris, les investisseurs se montraient plutôt convaincus. A 13h34, l'action de Veolia progressait de 0,99% à 23,58 euros, dans un marché en progression de 0,02%. Suez doit publier à son tour ses résultats annuels vendredi.

Giulietta Gamberini

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Commentaires 3
à écrit le 25/02/2021 à 18:38
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Cette entreprise est plutôt sûre des résultats de la prochaine élection présidentielle pour essayer de devenir un monopole!

à écrit le 25/02/2021 à 18:15
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J'ai entendu dire que veolia ne serait pas français c'est bien ça ?

à écrit le 25/02/2021 à 18:04
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Cette entreprise est plutôt sûre des résultats de la prochaine élection présidentielle! Cela semble suspect et devrait faire moins parler d'elle!

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