Parc éolien de Fécamp : un géant aux pieds de béton prévu en 2023

En pleine mer, les 71 éoliennes du parc offshore de Fécamp s’inséreront dans de gigantesques cônes de béton, chacun pesant le poids de la tour Eiffel. C’est la première fois au monde que cette technologie, dite de fondations gravitaires, est employée à cette échelle.
Le consortium Bouygues-Saipem-Boskalis a été chargé de construire et d'immerger les fondations des éoliennes du parc de Fécamp, troisième français après ceux de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc
Le consortium Bouygues-Saipem-Boskalis a été chargé de construire et d'immerger les fondations des éoliennes du parc de Fécamp, troisième français après ceux de Saint-Nazaire et Saint-Brieuc (Crédits : L.Critot)

Le chantier en met plein les yeux. Pour un peu, il volerait la vedette aux méga porte-conteneurs qui accostent à quelques encablures de là et auxquels il n'a rien à envier en termes de gigantisme. Bienvenue sur le quai de Bougainville au Havre, où un consortium européen emmené par Bouygues construit des cônes de béton quasi pharaoniques : les fondations gravitaires des 71 futures éoliennes du parc offshore de Fécamp.

Ces cônes culmineront à une cinquantaine de mètres de haut pour un poids unitaire de 5.000 tonnes - autant que la tour Eiffel - et un diamètre à la base de 31 mètres. Chacun sera surmonté d'une sorte de bague en métal, top ring dans le jargon, qui enserrera le mât de l'éolienne et abritera les équipements électriques nécessaires à l'exportation de sa production.

éolien Fécamp

Un choix inédit

C'est la première fois au monde que l'option gravitaire plus complexe et plus onéreuse est choisie par un exploitant - ici en l'occurrence EDF Renouvelables - pour un parc de cette taille et à cette profondeur (environ 30 mètres). L'immense majorité des éoliennes marines sont, en effet, supportées par des fondations en acier de type Jacket (une tour treillis) ou monopieu (une colonne), lesquelles nécessitent des forages. « À Fécamp, c'est la nature du sous-sol composé de craie et de silex qui nous a poussés à opter pour des embases à poser sur le fond marin », explique Bertrand Allanic, directeur du projet.

Malgré la pandémie, le calendrier n'a pas dérapé. Lancé il y a un peu plus d'un an, le chantier havrais où s'affairent quotidiennement 600 techniciens et ingénieurs (jusqu'à 1.000 en période de pointe) doit s'achever l'été prochain. Les 71 embases coniques seront ensuite acheminées trois par trois sur des barges puis ballastées et immergées par le groupe italien Saipem, spécialiste des recherches pétrolières. Elles reposeront sur un lit de gravier aménagé au préalable par le hollandais Boskalis, troisième membre du consortium.

Leurs impacts sur les activités de pêche devraient être « plutôt bénéfiques » à écouter les représentants d'EDF. « Outre le bruit moindre lors de leur installation, nous avons constaté un effet récif au pied du mât de mesure installé depuis 2015 qui est équipé du même type de fondations », assure Bertrand Allanic. Un homard et plusieurs espèces de poissons auraient été observés dans ses anfractuosités.

Lire aussi 4 mnÉolien en mer : les Normands appelés à se prononcer sur un cinquième parc

Rendez-vous en 2023

Quant aux éoliennes proprement dites, elles seront fabriquées dans la future usine Siemens Gamesa du Havre dont la mise en service est programmée dans les prochaines semaines. Après avoir été pré-assemblées dans le port de Cherbourg, elles rejoindront leurs fondations dans le courant de l'été 2023, leur raccordement au réseau devant intervenir au deuxième semestre de la même année. Date à partir de laquelle le parc fournira l'équivalent de la consommation domestique de 770.000 foyers.

En attendant, les pro-éoliens fécampois rêvent déjà à l'implantation d'un second parc au voisinage du premier. Cela n'a rien d'hypothétique. Rappelons que cette zone très venteuse faisait partie de celles envisagées par l'État pour l'installation du neuvième parc français. Finalement écartée au profit de celle du Centre Manche (au large de Barfleur), elle pourrait revenir dans le jeu si la promesse d'Emmanuel Macron de construire cinquante parcs éoliens marins d'ici 2050 est tenue.

Sur la base de maintenance flambant neuve, qui vient d'être inaugurée sur le port de Fécamp, on ne demanderait pas mieux.

Lire aussi 7 mnÉoliennes, France 2030, SRU, ZAN: les promesses de Macron bientôt traduites dans la loi ?

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Commentaires 25
à écrit le 23/02/2022 à 9:44
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Ce serait vraiment très bien. Surtout que les techniques de récifs artificiels se développent et ont de vraiment bons résultats. Il suffit vraiment de peu, des aspérités pour que la flore s'attache, et de la granularité pour que la faune puisse se ca...

à écrit le 23/02/2022 à 9:43
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à écrit le 23/02/2022 à 9:42
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à écrit le 23/02/2022 à 9:42
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à écrit le 23/02/2022 à 9:42
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à écrit le 23/02/2022 à 9:41
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à écrit le 23/02/2022 à 9:39
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Des parcs éoliens offshore partout sur notre domaine maritime mondial, couplé à un nettoyage des océans, serait l'idéal mais bon un seul parc construit ces cinq dernières années par notre président qui se dit écolo c'est vraiment pas terrible et peu ...

à écrit le 22/02/2022 à 19:15
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5.000 tonnes de béton chacun. Les émissions de gaz de serre sont importants. Le cout élevé. Pour que le lobby nucléaire puisse pointer le doigt et dire “Voyez! L’éolien en mer crée beaucoup de CO2 et n’est pas competitif”. L’Angleterre a construit c...

le 23/02/2022 à 9:13
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Et vous savez combien de metres cubes de béton pour un puits de pétrole à 700 mètres de fond au large du Surinam? Si le fond marin ne permet pas des jackets, et bien on met des fondations en béton. Un ingénieur ça trouve des solutions, ça ne passe pa...

à écrit le 22/02/2022 à 17:55
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Pour Moi ce qui me frappe c'est la dénomination écologique , est-ce qu'il faille comprendre que la conception et la construction dune éolienne ce doit d'être écolo en tout point , ou alors c'est que l'on ramène l'éolienne a utilisée le vent pour fair...

à écrit le 22/02/2022 à 12:29
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Dès que l'on parle béton, en effet Bouygues n'est jamais très loin. C'est vrai, il a aussi une télé de maçon.

à écrit le 22/02/2022 à 10:12
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Ils ne pourraient pas prévoir des structures dans la masse pour que les animaux marins colonisent ces "pieds" géants ? Ça permettrait de faire taire les critiques. Des embases "bio" (= lié à la vie) en quelque sorte. :-)

le 22/02/2022 à 16:40
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Ce serait vraiment très bien. Surtout que les techniques de récifs artificiels se développent et ont de vraiment bons résultats. Il suffit vraiment de peu, des aspérités pour que la flore s'attache, et de la granularité pour que la faune puisse se ca...

à écrit le 22/02/2022 à 10:12
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Voila ce qui arrive lorsqu'on est dirigé par des banquiers.

à écrit le 22/02/2022 à 9:29
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Comme destruction de l'environnement, ça se pose là. Les marchands de soupe du "sauvez la planète" ont réussi un joli coup : bravo les mecs ! S'enrichir avant tout, aux autres s'il en reste : c'est le principe de base.

à écrit le 22/02/2022 à 9:28
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Après avoir bétonné la terre, on va maintenant bétonner la mer !! Dans un siècle la planète ressemblera de plus en plus à une poubelle…..

à écrit le 22/02/2022 à 9:26
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Magnifique, bravo à tous

à écrit le 22/02/2022 à 8:26
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Quel mass9cre !

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