Shell multiplie son bénéfice net par 7 mais le pétrole replonge

Le rebond des cours du pétrole dope le bénéfice du géant pétrolier anglo-néerlandais au premier trimestre mais aussi son chiffre d'affaires qui augmente de 47% à plus de 73 milliards de dollars. Merci l'Opep grâce à qui le baril se vend 50 dollars pièce contre 30 dollars un an plus tôt. Pourtant le marché reste instable.
Le logo de Shell, à Gastech, le plus grand salon mondial de l'industrie pétrolière, qui se tenait à Chiba au Japon du 4 au 7 avril 2017.

[ Article publié le jeudi 4 mai 2017 à 15:39, mis à jour à 16h49 avec repli du pétrole ]

"Le premier trimestre 2017 a été un solide trimestre pour Shell", s'est félicité Ben van Beurden, directeur général du groupe cité dans le communiqué, qui met en avant de "meilleurs conditions de marché".

"Solide"... c'est le moins qu'on puisse dire quand on publie un résultat net multiplié par sept au cours du premier trimestre, comme vient de le faire ce jeudi, le géant pétrolier Royal Dutch Shell, via un communiqué. Le groupe anglo-néerlandais a annoncé avoir dégagé un bénéfice net de 3,538 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros) sur la période, contre un profit de 484 millions de dollars un an plus tôt, selon un communiqué.

Ce matin, l'action cotée à Londres prenait 2,775% à 2.074 pence et celle cotée à Amsterdam gagnait 2,48% à 24,54 euros, ce qui en a fait l'une des principales contributrices à la hausse de 1,07% de l'indice sectoriel européen de l'énergie. A une heure de la clôture tant à Amsterdam qu'à Londres, l'action de la compagnie anglo-néerlandaise se maintenait à l'équilibre dans un marché à nouveau à la baisse.

En effet, les cours du pétrole ont ouvert en nette baisse à New York, poursuivant un vaste mouvement de repli entamé fin avril, dans un marché toujours pris de doutes quant aux chances d'une diminution des réserves mondiales.

Vers 13H05 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, cédait 95 cents à 46,87 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Merci l'Opep

Shell peut quand même dire merci à l'Opep dont les pays membres sont parvenus à trouver un accord de réduction de la production mondiale en novembre 2016, puis, en décembre, à y faire participer 11 pays producteurs hors Opep. En effet, cet accord a permis au baril de remonter autour de 50 dollars pièce contre 30 dollars début 2016.

De fait, grâce à la reprise des cours depuis la fin d'année dernière, Royal Dutch Shell améliore fortement sa rentabilité. Ce mouvement favorable a d'ailleurs bénéficié aux autres grandes compagnies pétrolières qui ont déjà dévoilé leurs comptes, à l'image de BP cette semaine.

En conséquence, le chiffre d'affaires de Royal Dutch Shell a bondi de 47% pour s'établir à 73,311 milliards de dollars. Dans le même temps, le pétrolier a légèrement augmenté sa production de 2% à 3,752 millions de barils équivalent pétrole par jour. Son bénéfice annuel ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks (CCS), un indicateur scruté par le marché, a quant à lui quadruplé à 3,381 milliards de dollars.

Les fruits d'un vaste de plan d'économies

Mais il n'y a pas que le rebond des cours du pétrole pour expliquer cette réussite. Car le groupe récolte aussi ici les fruits de son vaste programme de réduction de coûts, via une forte baisse des investissements et des cessions, mis en place ces dernières années pour faire face à la déprime des cours du pétrole.

Royal Dutch Shell, qui mène des projets de cessions pour 20 milliards de dollars, confirme par ailleurs qu'il entend investir 25 milliards de dollars cette année, en légère baisse par rapport à 2016 et bien loin des 47 milliards de 2014.

Virage stratégique vers l'exploitation en eaux profondes

Ce plan accompagne en outre progressivement un changement stratégique, la major mettant l'accent d'une part sur l'exploitation en eaux profondes -très controversée en raison des risques écologiques- et le gaz, en s'appuyant pour ce dernier sur les actifs récemment absorbés avec l'acquisition du britannique BG Group.

Un nouvel horizon d'incertitude s'ouvre avec, fin juin, le terme prévu de la période de validité de l'accord de réduction de production. Certes l'OPEP s'est dite, en avril, prête à proroger l'accord de réduction mais cet accord s'est déjà effiloché (la Russie, par exemple, ne réduisant sa production que de 100.000 barils par jour contre 300.000 promis). Surtout, les vannes de la production sont grandes ouvertes aux États-Unis. (Avec AFP)

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>Pour aller plus loin :

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 04/05/2017 à 15:45
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Merci beaucoup pour cette information même si c'est d'abord parce que je suis intéressé n'étant pas du tout inquiet pour le lobby pétrolier. En effet ce matin je suis tombé sur deux de vos dépêches afp, celle-là et dans la même minute une qui ann...

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