Pourquoi la France exploite mieux sa neige que ses voisins

Le coup d'envoi de la saison des sports d'hiver débutera juste avant Noël. Un enjeu de taille pour la France, l'un de premiers marchés mondiaux du ski.
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Les premiers flocons blanchissent les pistes. Ils annoncent la prochaine saison de sports d'hiver qui débutera réellement à la veille de Noël, même si certaines stations commenceront quelques semaines plus tôt à accueillir les skieurs.

Une période importante pour la France qui domine le marché européen du ski grâce à ses 1.180 kilomètre de pistes. Ses clients viennent presqu'exclusivement d'Europe, rares sont en effet les amateurs de neige fraîche qui traversent les océans pour aller skier, constate la Compagnie des Alpes. Cette société sait de quoi elle parle : elle est le premier opérateur mondial de remontées mécaniques.

Dans son ensemble, le continent européen compte 25 millions de pratiquants, soit un marché estimé à 4 milliards d'euros grâce à 210 millions de journées de ski. La France capte la plus grosse part du marché, avec près de 59 millions de journées de skis, devant l'Autriche (56,9 millions), la Suisse (31,7 millions) et l'Italie (29 millions).

Au niveau mondial, et sans être en concurrence frontale, la France est au coude à coude avec le marché américain. L'an passé, les stations de l'Hexagone ont occupé la première place mondiale. Mais les Etats-Unis devraient reprendre la première marche du podium cette année. D'autant que pour le moment, les professionnels français de la montagne n'ont pas encore une idée claire des tendances de réservations.

Tout d'abord parce que les clients réservent de plus en plus tardivement leurs séjours. Actuellement au mieux ils s'engagent sur les vacances de février. D'autres part, les fêtes de fin d'année, Nouvel et Jour de l'An, tombent un samedi, jour traditionnel de début et fin de séjour, ce qui perturbe les clients.

Pour essayer de les séduire, certains hébergeurs proposent donc exceptionnellement des séjours dimanche-dimanche. Gaston Maulin, fondateur du domaine skiable des Sybelles, en Savoie, constate pour le moment une stabilité des réservations pour le début de saison.

Reste le problème des prix des remontées mécaniques. Pour maintenir l'attractivité des stations françaises, les exploitants affirment pratiquer des hausse de tarifs raisonnable, surtout au regard des investissements colossaux qu'ils ont consenti ces dernières années. "L'achat d'un forfait remontée mécanique, qui représente environ 15 % du budget d'un séjour ski, est vécu comme une dépense onéreuse par les skieurs", constate Laurent Reynaud, délégué du nouveau syndicat des Domaines Skiables de France. Pourtant, il assure que le prix, (20,6 euros par jour en moyenne) est l'un des plus abordables en Europe.

Son évolution sur longue période ne dépasse pas celle de l'inflation. Et selon les relevés de la profession, le ski en France est plus abordable que dans le reste de l'Europe et nettement moins onéreux qu'aux Etats-Unis, en moyenne 30% plus chers.

C'est important notamment pour séduire la clientèle familiale et ainsi garantir la fréquentation de demain. En effet, les études démontrent qu'il faut avoir débuté le ski tôt pour avoir envie, une fois adulte, de passer des vacances à la montagne l'hiver. Le secteur doit veiller au renouvellement de sa clientèle face au vieillissement de la population. A défaut, l'or blanc français pourrait connaître le même sort qu'au Japon, jadis premier marché mondial et qui sous l'effet de la crise et de la démographie, a fondu de moitié.

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