Heetch lève 34 millions d'euros et vise la francophonie

Un an après sa précédente levée de fond, Teddy Pellerin double la mise et présente un plan de croissance tourné vers les pays francophones. Face à la consolidation du secteur des plateformes VTC, il estime que Heetch est capable de préserver son indépendance, et sa liberté.
Nabil Bourassi
(Crédits : Heetch)

Heetch restera-t-elle la dernière plateforme VTC indépendante ? C'est en filigrane, l'un des objectifs de la levée de fonds que Teddy Pellerin, son fondateur, vient de boucler. Il a réussi à élargir le précédent tour de table de janvier 2018 (Idinvest Partners, Innov'Allianz, Alven, Felix Capital et Via ID), avec deux nouveaux entrants (Cathay Innovation et Total Ventures). Mais cette fois, il récolte le double avec 34 millions d'euros.

Pour Teddy Pellerin, la précédente levée de fonds avait permis de repositionner Heetch sur un nouveau modèle économique après la période sombre de ses ennuis judiciaires. Le jeune entrepreneur rappelle ainsi qu'il avait fallu éponger une amende conséquente (600.000 euros), gérer la suspension du service, et recréer une nouvelle plateforme logicielle, soit plusieurs semaines d'interruption de service. C'est en mars 2018 que Heetch est revenu sur le marché du transport de personnes, mais cette fois en tant que plateforme VTC, non plus à travers des particuliers. Pour Teddy Pellerin, le bilan de cette année d'exploitation est positive. "Nous faisons partis des trois premiers acteurs en France", a-t-il déclaré à La Tribune.

Autrement dit, Heetch est en ordre de marche, a rattrapé son retard, et veut désormais pourvoir à une stratégie de croissance accélérée. Avec l'enveloppe levée, la plateforme VTC vise la place de leader des VTC dans la zone francophone. Heetch revendique la première place au Maroc où il opère à Rabat et Marrakech, s'est récemment implanté en Cote d'Ivoire et en Algérie, et débarquera au Cameroun cet été. Il espère également consolider ses positions en France et en Belgique où il est déjà présent.

"On aimerait pouvoir doubler notre activité en 18 mois", lance un Teddy Pellerin prudent mais serein. L'entrepreneur mise sur le positionnement de Heetch, une plateforme qui se veut conviviale.

Préserver son statut de startup

Avec cette levée de fonds, il estime également être capable de passer outre le mouvement de consolidation qui a actuellement cours sur le secteur et qui voit toutes les plateformes, hormis le leader Uber, passer sous la coupe d'un grand constructeur automobile (Chauffeurs privés racheté par Daimler et devenu Kapten, Marcel par Renault...). "Nous avons prouvé que nous pouvions grossir avec moins de moyens", observe Teddy Pellerin. "Nous ne nous sentons pas en danger, mais nous tenons à notre liberté", ajoute-t-il.

Heetch ne projette pas non plus de se diversifier vers d'autres modes de transports à l'image d'Uber qui opère désormais des flottes de trottinettes et de vélos.

Pure player, indépendant et convivial, Heetch veut en fait préserver son statut de startup pour rester agile et réactive. Ce modèle semble validé par les investisseurs, il devra désormais être validé par ses performances commerciales.

Nabil Bourassi

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