Deutsche Post accuse un repli de sa rentabilité et de son chiffre d'affaires

Grâce des éléments exceptionnels, le géant allemand de la logistique fait état au premier trimestre 2009 d'un bond de 146,5% de son bénéfice net. Mais cela ne reflète pas la réalité de ce début d'année marqué par la chute de 95% de son bénéfice opérationnel et la baisse de 12,9% de son chiffre d'affaires. Un plan de 1 milliard d'euros d'économies est en cours d'ici fin 2010.

Avec un bénéfice net de 944 millions d'euros au titre de son premier trimestre 2009, Deutsche Post, le spécialiste allemand de la logistique (DHL,...) affiche un bond de 146,5% sur un an. Ce niveau de profit résulte, explique le groupe dans son communiqué de "la valorisation d'options de vente sur 26,4 millions d'actions de Postbank", la filiale bancaire dont Deutsche Post vient de céder une partie à la première banque allemande Deutsche Bank. 

Un bénéfice qui masque la réduction sensible des échanges de colis et de courrier dans le monde et qui n'épargne pas Deutsche Post. Pour preuve, son bénéfice opérationnel a été divisé par 20 en un an tombant à 27 millions d'euros contre 539 millions au premier trimestre 2008. Le groupe invoque le coût de restructuration de ses activités américaines, très déficitaires. Dans le même temps, son chiffre d'affaires a perdu 12,9% sur un an à 11,5 milliards d'euros.

Une situation qui conduit le patron de Deutsche Post, Frank Appel, a déclarer dans un communiqué qu'il "fallait agir pour sauver des emplois", rappelant que son groupe voulait économiser 1 milliard d'euros d'ici fin 2010. Dans le cadre de la réorganisation qu'il est en train de suivre, Frank Appel souhaite en particulier augmenter le temps de travail des facteurs allemands sans compensation salariale. Il envisage aussi de repousser une augmentation de salaires de 3% promise en décembre, mais bute sur l'opposition farouche des syndicats. Et le patron menace de recourrir à des suppressions d'emplois en cas d'échec des négociations.

La situation est donc très tendue d'autant plus que le patron du syndicat des services Verdi, Frank Bsirske, a tout rejeté en bloc. "Ce qu'il demande est sans rapport avec les conventions collectives" et assuré que l'augmentation de salaire promise n'était "pas négociable."

Quant aux perspectives d'avenir, Deutsche Post se veut rassurant. Le groupe estime que "le plus dur en terme de chute des volumes devrait être passé".  Il rappelle que grâce à l'effet comptable lié à Postbank, il devrait être en mesure d'afficher un bénéfice net annuel après une perte nette de 1,69 milliard en 2008.

A la Bourse de Francfort, l'action Deutsche Post prend près de 1% à 9,90 euros, et signe sa cinquième séance dans le vert avec un gain de 16%.

 

(retrouvez le communiqué Deutsche Post)
 

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