Plus grosse acquisition de son histoire pour Bureau Veritas

Bureau Veritas rachète à la société britannique Inspicio sa filiale Inspectorate pour 450 millions de livres sterling soit 540 millions d'euros.

Bureau Veritas a annoncé ce mardi la signature d'un accord avec la société britannique Inspicio pour acquérir sa filiale Inspectorate moyennant 450 millions de livres sterling (540 millions d'euros) afin d'accélérer son renforcement dans les tests de matières premières. Inspicio est détenu majoritairement par la société d'investissement 3i.

"C'est une opération d'envergure et stratégique pour Bureau Veritas", a souligné le PDG du spécialiste de la certification, Frank Piedelièvre, au cours d'une téléconférence. "C'est une opération que nous avions par le passé envisagée plusieurs fois sans pouvoir jamais la réaliser pour différentes raisons, qui nous permet de rentrer sur le marché important du contrôle des commodités dans le monde."

Historiquement tourné vers l'inspection et la certification, Bureau Veritas développe depuis plusieurs années son réseau de laboratoires pour le test de produits pétroliers, de métaux, de minéraux et de produits agricoles, un marché dont le potentiel est estimé à plus de cinq milliards d'euros.

L'acquisition d'Inspectorate lui permet de doubler d'un coup ce réseau pour le porter à 330 laboratoires et de se renforcer en Amérique latine, en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Nord.

Inspectorate emploie 7.000 personnes. Après l'acquisition, l'effectif total de Bureau Veritas atteindra 46.000 personnes pour un chiffre d'affaires d'environ trois milliards d'euros, contre 2,6 milliards en 2009.

OPÉRATION RELUTIVE DE L'ORDRE DE 3% EN 2010

Bureau Veritas a souligné que la transaction serait financée au moyen de lignes de crédit existantes et nouvellement négociées, qui augmenteront d'autant l'endettement du groupe à environ deux fois son Ebitda fin 2010.

La société précise que ce ratio reste très inférieur aux covenants bancaires qu'elle a négociés.

L'acquisition aura un impact relutif de l'ordre de 3% sur le résultat net ajusté, part du groupe, dès 2010 en année pleine, et de 4% en 2011, hors synergies de coûts et commerciales.

Frank Piedelièvre a indiqué qu'il était encore trop tôt pour chiffrer les synergies, tout en précisant que les synergies de coûts devraient représenter quelques millions d'euros.

Il a ajouté qu'Inspectorate affichait une marge de 10-11%, inférieure à celle de Bureau Veritas qui dépasse 16%.

Interrogé sur l'impact de l'acquisition sur son objectif d'une stabilité de la marge opérationnelle en 2010, Frank Piedelièvre a répondu: "L'effet sera une légère érosion de la marge en pourcentage du chiffre d'affaires (...) Mais dans tous les cas, Inspectorate représente un chiffre d'affaires inférieur à 10% du chiffre d'affaires global de Bureau Veritas, donc l'impact est relatif."

La transaction devrait être bouclée dans le courant du troisième trimestre, dès que les autorités de la concurrence auront donné leur feu vert au projet.

"Celui-ci ne devrait pas, à notre avis, poser de difficultés compte tenu du peu d'overlaps (...) dans les différents pays et sur les différents métiers", a précisé Frank Piedelièvre.

L'action Bureau Veritas avait clôturé lundi à 45,30 euros, donnant une capitalisation boursière de 4,94 milliards d'euros.

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