Ryanair prévoit des bénéfices record mais peine à calmer la grogne des pilotes

La compagnie aérienne irlandaise à bas coûts annonce un bénéfice semestriel après impôt en hausse de 11%. L'action a gagné 5% à la Bourse et un record annuel de bénéfices semble en vue. Pourtant, non seulement les 20.000 annulations de vols, qui ont provoqué un tollé en septembre, vont peser sur les résultats du second semestre, mais encore, les propositions de la direction pour améliorer les conditions de travail des pilotes sont loin de les avoir tous convaincus.
Ryanair, première compagnie aérienne en nombre de passagers, a vu son trafic augmenter de 11% sur la période à 72,1 millions de passagers, du fait de fêtes de Pâques favorables et grâce à une baisse des prix des billets de 5%.

La société de transport aérien irlandaise a engrangé, selon un communiqué diffusé mardi 31 octobre, un bénéfice après impôt de 1,293 milliard d'euros lors des six mois du 1er avril au 30 septembre, en hausse de 11%.

La Bourse de Berlin manifestait son enthousiasme en milieu de matinée (08h50 GMT), l'action Ryanair gagnant 5,40% pour s'afficher en tête des hausses de l'indice sectoriel européen des valeurs du transport et des loisirs qui avançait, lui, de 0,4%.

Victoire dans la guerre des prix

Deux facteurs expliquent cette performance : d'une part, Ryanair, première compagnie aérienne en nombre de passagers, a vu son trafic augmenter de 11% sur la période à 72,1 millions de passagers, du fait de fêtes de Pâques favorables et grâce à une baisse des prix des billets de 5%. D'autre part, la baisse coûts engendrée par la baisse des prix du pétrole a également pesé positivement sur les bénéfices.

"Ces solides résultats du premier semestre renforcent le modèle de croissance à bas coût et paneuropéen de Ryanair, y compris à une période marquée par les problèmes de fonctionnement de nos plannings de pilotes début septembre", estime dans un communiqué Michael O'Leary, directeur général.

20.000 vols purement et simplement annulés

En apparence, c'est comme le scandale provoqué par l'annulation brutale en septembre de milliers de vols s'était évanoui. Car cette crise a tout de même coûté à la compagnie à bas coûts la bagatelle de 25 millions d'euros au premier semestre, notamment en remboursements de clients.

Pour mémoire, Ryanair avait annoncé mi-septembre à la surprise générale la suppression de 2.000 vols jusqu'à fin octobre. Puis, fin septembre, la compagnie avait dévoilé une nouvelle série d'annulations concernant 18.000 vols entre novembre et mars 2018. Ces suppressions avaient été expliquées par le grand nombre de jours de congés que ses pilotes avaient à prendre.

| Lire aussi : Le grand bond en arrière de Ryanair

Réputation écornée et malaise du personnel

Mais cette crise avait constitué un rude coup pour la réputation de la compagnie et avait mis en lumière un malaise des équipes navigantes face aux méthodes de management de la direction. Ryanair a réagi en proposant plusieurs mesures pour améliorer les conditions de travail de ses pilotes, dont des hausses de salaires, ce qui devrait lui coûter 100 millions d'euros en année pleine, si lesdites hausses sont acceptées par l'ensemble des pilotes. Pour l'instant, seuls les pilotes de 10 des 87 implantations ont répondu positivement à la proposition. Le directeur financier, Neil Sorahan, a prévenu les pilotes que, faute d'accord, certains d'entre eux pourraient se retrouver avec des salaires inférieurs à ceux de leurs collègues...

"Nous essayons de comprendre quelles sont leurs inquiétudes et la porte est toujours ouverte", a-t-il déclaré.

Les annulations vont surtout peser sur le second semestre

Ce scandale des annulations n'a en tout cas pas altéré les perspectives financières de Ryanair dont les dirigeants misent toujours pour 2017-2018 sur un bénéfice après impôt entre 1,4 et 1,45 milliard d'euros. Dans une présentation vidéo, le directeur général, Michael O'Leary, faisait partager son optimisme en ces termes :

"La défaillance (du système de gestion des rotations des pilotes) a clairement montré que nous avons des faiblesses opérationnelles et nous devons y remédier dans les prochains mois" (...). "Nous ne pensons pas qu'il y ait de risques sur le programme de l'été 2018."

Excepté le fait que les annulations vont peser sur le trafic du second semestre (octobre à mars), ce qui contraint le groupe à revoir à la baisse ses prévisions en nombre de passagers transportés sur l'exercice, à 129 millions, contre 131 millions précédemment.

(Avec AFP et Reuters)

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