Pour la première fois dans l'histoire des Jeux Olympiques modernes, la cérémonie d'ouverture ne se tiendra pas dans un stade. Le Comité d'organisation des Jeux olympiques prépare un défilé grandiose sur la Seine.
Les délégations largueront les amarres depuis le pont d'Austerlitz, en vue d'une parade de six kilomètres. L'arrivée des vaisseaux, transportant les 10.500 athlètes, se fera au Trocadéro. Conséquence : en s'emparant du fleuve, le comité d'organisation va donc entrave les entreprises fluviales dont les bateaux empruntent la Seine au quotidien.
Une semaine de fermeture
Afin d'organiser cette cérémonie que Thierry Reboul, directeur exécutif de Paris 2024, considère comme « une campagne de pub géante devant 2,5 milliards de personnes », la préfecture de la région Ile-de-France vient en effet de prendre la décision de fermer la partie intramuros de la Seine à la navigation, pendant une semaine avant la cérémonie.
Selon Marc Guillaume, préfet de Paris et de la région Ile-de-France, ce temps servira aux répétitions de la parade, mais aussi à l'installation des gradins pour les détenteurs de billets qui assisteront au défilé, au plus proche de l'eau.
Un sacrifice économique
Il n'empêche : lors d'une croisière organisée ce 23 novembre par InfluenSeine, un événement dédié à la logistique fluviale sur l'axe Seine, certains acteurs économiques se sont inquiétés, en off, de la sécurité de l'événement, mais aussi de l'arrêt de leur activité.
Car au-delà, des quelque 300 navires de croisière qui traversent quotidiennement la capitale, le transport maritime sera aussi pénalisé, ont assuré, de concert à La Tribune, plusieurs participants.
« Le fluvial représente 2% du transport en France. L'axe Seine est l'un des plus importants » a d'ailleurs rappelé Clément Beaune, ministre des Transports, présent lors de cette conférence.
Un mal pour un bien pour la mairie de Paris
Un mal pour un bien aux yeux de Pierre Rabadan, adjoint (sans étiquette) à la maire de Paris, chargé du sport, des JOP et de la Seine, et aussi fraîchement nommé à la présidence de l'office du tourisme parisien. « L'objectif, c'est de mettre en valeur la Seine et que les visiteurs s'en souviennent sur le long terme » a justifié Pierre Rabadan. Une période que ne risque pas d'oublier les décideurs privés.
La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo a rappelé, le 22 novembre, que le fleuve serait prêt pour la baignade dès début juillet 2024. Au total, 1,4 milliards d'euros - dont 700 millions de la part de l'État - ont été déboursés pour le nettoyage du cours d'eau. Environ 24.000 branchements d'eau supplémentaires ont été installés, pour l'assainissement. Coût de cette opération : 300 millions d'euros. Selon Marc Guillaume, préfet de la Région Île-de-France, 66% de la Seine a déjà été dépolluée. Il prévoit 75% d'ici à 2024.Dépollution de la Seine avant baignade, où en est-on ?
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