Sanctionné par Pékin, le "Uber chinois" Didi dégringole à Wall Street

L'action de l'application chinoise de VTC Didi plonge de plus de 25% à l'ouverture de Wall Street ce mardi. Entré la semaine dernière à la Bourse de New York, le « Uber chinois » a vu le cours de son action chuter de 25,18% pour atteindre 11,62 dollars quelques minutes après l'ouverture de la séance.
Bureaux de l'entreprise chinoise de VTC Didi Chuxing à Pékin
Bureaux de l'entreprise chinoise de VTC Didi Chuxing à Pékin (Crédits : Florence Lo)

Plus de 20%. C'est l'ampleur de la dégringolade du cours de Bourse de Didi, le "Uber chinois, lors de l'ouverture de Wall Street, après les sanctions du gouvernement chinois à l'encontre du géant du VTC. Une catastrophe pour les investisseurs alors que le géant chinois de VTC vient à peine de faire son entrée à Wall Street, en levant 4,4 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros).

Pékin avait prévenu

Une entrée en Bourse qui fait forcément désordre aujourd'hui. Selon le Wall Street Journal, Pékin avait d'ailleurs conseillé Didi de décaler sa cotation américaine mais la direction de la société n'en a pas tenu compte. Didi est aujourd'hui visée par une enquête du régulateur chinois pour de potentiels "risques" en matière de collecte de données personnelles d'utilisateurs. Son application a été suspendue des boutiques en ligne chinoises. Didi domine le marché chinois des véhicules avec chauffeur depuis qu'elle a chassé son rival américain Uber en 2016 au terme d'une guerre des prix impitoyable. L'application revendique 493 millions d'utilisateurs actifs annuels et 15 millions de chauffeurs actifs annuels. Didi a réalisé un chiffre d'affaires de 21,6 milliards de dollars en 2020 et de 6,4 milliards de dollars au premier trimestre 2021.

Les sociétés de la tech dans le viseur du gouvernement chinois

Les entreprises liées à l'internet sont particulièrement dynamiques en Chine où une législation jusque-là relativement laxiste, en particulier sur les données, et l'absence de concurrents étrangers ont permis à des géants locaux d'émerger.

Mais Pékin fait ces derniers mois preuve de davantage de fermeté à l'égard du secteur et a lancé des procédures à l'encontre de plusieurs entreprises, priées de "rectifier" des pratiques jusque-là tolérées.

Depuis lundi, deux sociétés chinoises du numérique, également cotées aux Etats-Unis, sont par ailleurs visées en Chine par une enquête concernant leurs pratiques en matière de données.

Il s'agit de Full Truck Alliance (qui possède deux applications de transport de fret et de réservation de camions, Yunmanman et Huochebang) et Kanzhun (propriétaire du champion de la recherche d'emploi BOSS Zhipin).

"Pékin est mécontent de voir ses champions (du numérique) s'acoquiner avec des actionnaires étrangers", estime l'analyste du cabinet Eurasia Group, Lu Xiaomeng, interrogé par l'agence Bloomberg.

Les autorités chinoises "veulent que les entreprises technologiques conservent leurs principaux actifs - données et algorithmes - en Chine", a-t-il ajouté.

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