
Le site, mis à feu en avril 2018, est en passe de devenir l'un des principaux employeurs privés de la pointe du Cotentin derrière Orano, EDF et Naval Group. L'américain GE Renewable Energy a annoncé, ce mardi, lancer une nouvelle vague de 300 recrutements pour l'usine cherbourgeoise de sa filiale LM Wind, spécialisée dans la fabrication de pales pour l'éolien marin. C'est la seconde fois, en trois ans, que le groupe relève ses perspective d'embauche.
L'effectif, aujourd'hui de plus de 450 collaborateurs, sera porté à la fin de cette année à 750 personnes, soit 200 de plus que ce que sa maison mère avait programmé à l'origine. Une bonne nouvelle pour l'emploi mais un défi de taille dans ce département qui affiche, malgré la crise sanitaire, l'un des taux de chômage les plus bas de France et où les industriels se disputent les compétences.
Candidats sans expérience, ne pas s'abstenir
LM Wind, qui multiplie les job dating et les campagnes de promotion en affiches 4 par 3, sait qu'il lui sera difficile de pourvoir ces postes. D'autant qu'à quelques dizaines de kilomètres de là, son concurrent Siemens Gamesa vient aussi de donner le coup d'envoi d'une campagne de recrutement de plus de 200 personnes à destination de son usine havraise de pales et de nacelles.
« L'équipe de Cherbourg cherche principalement à augmenter ses effectifs de production avec des postes ouverts à tous les profils et à tous les horizons », précise expressément Florence Martinez Flores, directrice des ressources humaines. Comprendre, la voie est libre y compris aux candidats sans le commencement du début d'une expérience industrielle.
Un carnet de commandes plein comme un œuf
Si GE met le pied sur l'accélérateur, c'est que son plan de charge se remplit. L'Haliade X dont LM Wind fabrique ici les immenses pales de 107 mètres a convaincu plusieurs consortiums étrangers. Testée avec succès à Rotterdam, l'éolienne - la plus puissante sur le marché à ce jour - doit notamment équiper ce qui deviendra le plus grand parc éolien marin du monde. Développé par SSE Renewables et Equinor, le Dogger Bank Wind Farm situé au large des côtes du Yorkshire en mer du Nord abritera quelque 200 aérogénérateurs, représentant une commande de 600 pales.
Le turbinier américain a également été sélectionné comme fournisseur privilégié par Orsted pour la centaine de machines (et les 300 pales) destinées aux parcs Spikjack et Ocean Wind localisés respectivement sur les littoraux du Maryland et du New Jersey.
A première vue, l'usine normande n'a donc pas de souci à se faire, sinon celui de respecter les délais de livraison promis aux acheteurs. Elle bénéficie directement de la course au gigantisme à laquelle se livrent les grands opérateurs de l'éolien. Au train où vont les choses, ses installations devrait être saturées pendant au moins cinq ans. Elle vient d'ailleurs de prendre livraison d'un second moule qui doit lui permettre de doubler ses capacités de production jusqu'à deux pales par semaine d'ici quelques mois, le temps de former les nouveaux arrivants. La crise ? Quelle crise ?
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