Et de cinq ! La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, recevait ce jeudi 28 juillet à l'hôtel de Roquelaure, les associations d'élus locaux, la Banque des territoires (groupe Caisse des Dépôts), la Fédération des services énergie environnement (Fedene), les énergéticiens et quelques organisations non-gouvernementales pour parler sobriété énergétique. Avec le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, Christophe Béchu, et la ministre déléguée aux Collectivités territoriales Caroline Cayeux, elle avait déjà rencontré les organisations syndicales et patronales, les administrations, les établissements recevant du public, la grande distribution, et les acteurs de l'immobilier et du logement.
Au centre de ces concertations, la baisse de la consommation énergétique du pays de 10% d'ici à 2024, en matière de carburant, d'électricité et de gaz. Un objectif fixé par la Première ministre, Elisabeth Borne, le 23 juin et le président de la République, Emmanuel Macron, le 14 juillet. Moins consommer d'énergie permet de « mieux gérer les finances publiques » a rappelé Agnès Pannier-Runacher, et de « tenir la courbe des dépenses de fonctionnement » a insisté Christophe Béchu, en préambule de la rencontre du jour.
« Un exercice de communication »
Les deux ministres ont annoncé le lancement d'un fonds d'adaptation au changement climatique dans le cadre du projet de loi de finances 2023, qui sera examiné par le Parlement à la rentrée. « Il devra être simple pour tenir compte de la diversité de vos situations et pourra venir amplifier le ''fonds friche'' (750 millions d'euros, Ndlr), l'aide à la création de zones à faibles émissions (ZFE) ou encore la rénovation énergétique », a déclaré Christophe Béchu.
Dubitatif, le directeur général de l'association des maires de France (AMF), Éric Verlhac, a comparé cette rencontre à « un exercice de communication avant d'être un exercice technique », alors que les collectivités appellent l'Etat à l'aide face à la flambée des prix de l'énergie. « Il faut qu'on invente un dispositif d'accompagnement. Tout cela s'inscrit dans un effort financier contraint », a-t-il affirmé lors de la réunion au ministère, en référence à l'inflation qui grève déjà les budgets municipaux.
Un fonds d'adaptation au changement climatique
Relancé sur ce sujet à l'issue du rendez-vous, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a refusé de s'exprimer sur le budget d'un tel fonds, mais a fait savoir qu'il pourrait être financé par « une part de la taxation sur les énergies fossiles ». Christophe Béchu a également confirmé qu'il viendrait « massifier les dispositifs existants par la fongibilité des crédits et l'augmentation considérable des moyens consacrés », citant le futur fonds « Nature en ville » de 500 millions d'euros.
L'ex-présidente de l'association Villes de France, Caroline Cayeux, désormais, ministre des Collectivités territoriales, s'est, elle, faite l'avocate de la co-construction pour « calibrer au mieux les réponses » et « mettre l'accent sur la différenciation ». Autrement dit, pour apporter des solutions sur-mesure aux communes, intercommunalités, départements et régions qui prendront cette voie aux côtés de l'exécutif.
De son côté, Agnès Pannier-Runacher s'est engagée sur la publication de ''cahiers de bonnes pratiques'' « dans la première quinzaine de septembre », avant la présentation fin septembre du plan global de sobriété énergétique. Juste après, la ministre de la Transition énergétique organisait en effet son sixième groupe de travail à Bercy avec son collègue Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la Transition numérique et aux Télécommunications.
Sujets les + commentés