Captage et stockage du CO2 : un marché de 650 milliards

La lutte contre le réchauffement climatique impose de développer des technologies susceptibles de réduire les rejets de CO2 dans l'atmosphère. Le captage et stockage du CO2 (CSC) fait partie de cette panoplie.

Le captage et le stockage du CO2 sont-ils l?avenir ? Oui, ont répondu de concert hier mardi 3 novembre, lors d?une conférence de presse à Paris, l?Institut Français du pétrole (IFP), l?Agence de l?environnement et de la maîtrise de l?énergie (Ademe) et le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM).
 

La lutte contre le réchauffement climatique impose en effet de développer des technologies susceptibles de réduire les rejets de CO2 dans l?atmosphère. Le captage et stockage du CO2 (CSC) fait partie de cette panoplie. « Le captage et stockage du CO2 doit être une filière prioritaire » parmi l?éventail des technologies vertes martèle Matthieu Orphelin. Le directeur de cabinet du président de l?Ademe rappelle que le dernier rapport de l?Agence internationale de l?énergie (AIE) estime que 30% des émissions mondiales de carbone pourraient être évitées grâce à la relégation des rejets polluants dans les couches géologiques profondes. Or, un tiers de rejets mondiaux de CO2, c?est beaucoup.
 

Ce dont sont convaincus les représentants de l?IFP, du BRGM et de l?Ademe, c?est donc que la France a tout intérêt à investir dans cette technologie verte. Selon les experts elle est en effet potentiellement riche d?un marché de quelque 650 milliards d?euros d?ici à 2030-2050. « D?ici à l?échéance 2030, ce sont plusieurs milliers de projets qui sont envisagés dans le monde », affirme Olivier Appert, président de l?IFP. Selon eux, l?enjeux est aussi important que le fut celui du nucléaire dans les années 1970.

Dans ces années là, et afin notamment de réagir aux chocs pétroliers, les gouvernements ont investi massivement dans l?énergie nucléaire. Trente années plus tard, la France compte parmi les pays les plus avancés dans cette technologie qui si elle continue de faire l?objet de violentes polémiques reste par ailleurs une industrie phare et en bonne santé de l?économie française.
 

La technologie du CSC (pour captage et stockage du CO2), se décompose en deux temps. Le captage consiste à séparer « au sortir de la cheminée », le carbone des autres composants qui sont émis. Une fois capté, ce carbone est acheminé puis enfoui dans les couches géologiques profondes. Le captage représente 70% du coût d?une technique aujourd?hui relativement maîtrisée car déjà employée notamment par l?industrie pétrolière.

Le stockage en revanche pose de nombreuses questions comme par exemple, comment réagiront les roches des poches profondes mises en contact avec ce gaz acide qu?est le CO2 ? Comment évoluera le carbone ainsi sequestré ? Comment évitera-t-on les fuites ? etc. Ces questions ne sont pas sans importance. Il faut savoir en effet que le CO2 n?est pas un gaz anodin.

Selon des scientifiques une concentration de plus de 10% dans l?atmosphère peut être mortelle. La catastrophe du lac Nyos au Cameroun en 1986 est là pour nous rappeler le danger. Par un phénomène nature,l d?importantes poches de CO2 s?étaient accumulées au fond du lac. Une nuit, la pression des gaz fit remonter le CO2 qui se dispersa en grande quantité sur le pourtour du lac. Bilan : 1786 morts.

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