Un concept ambitieux vise le recyclage des produits à l'infini

Le principe du "Cradle to Cradle" donne des pistes aux entreprises mais aussi aux villes et aux États pour concilier croissance et écologie.

Avec le "Cradle to Cradle" ou C2C, (littéralement « du berceau au berceau »), on passe de l'éco-conception à l'éco-innovation », explique Eric Allodi. À la tête de l'agence Integral Vision (qu'il a fondée il y a quatre ans pour proposer aux entreprises des solutions alternatives plus responsables sur les plans social et environnemental), il s'est rapidement rapproché de Michael Braungart. Cet Allemand est l'un des auteurs du manifeste "Cradle to Cradle" qui sort en France dans quelques jours.

À l'origine du concept développé à la fin des années 1980 avec son coauteur l'Américain William McDonough, Michael Braungart dirige le laboratoire Epea. Cette entreprise de conseil et de recherche implantée à Hambourg emploie des scientifiques et des consultants qui travaillent avec les entreprises (dont les clients d'Integral Vision) pour les aider à résoudre les défis technologiques du C2C. À la différence de l'éco-conception, déjà bien diffusée dans les départements de recherche et développement de nombreuses entreprises (et qui vise surtout la diminution des matières utilisées pour fabriquer un produit), l'éco-innovation fidèle au C2C tend plutôt (sans contredire ce principe) au recyclage à l'infini des produits.

4 niveaux de certification

"L'éco-innovation s'accompagne souvent de fonctionnalités supplémentaires", précise Eric Allodi, citant "un sol qui purifie l'air intérieur, une esthétique agréable pour les utilisateurs des produits..." Le concept intègre aussi l'élimination des substances toxiques, l'utilisation de matériaux recyclés et recyclables (via une filière dédiée), le recours aux énergies renouvelables, une utilisation rationnelle et non polluante de l'eau dans les process de fabrication, et une politique socialement responsable.

En fonction de leurs performances sur ces différents critères, les produits peuvent recevoir l'un des quatre niveaux de certification Cradle to Cradle (de basique à platine).

L'idée a même fait des émules en-dehors des entreprises. Depuis 2006, le gouvernement des Pays-Bas a adopté le Cradle to Cradle et en intègre des critères à tous ses appels d'offres. À Venlo, dans la province du Limbourg, l'hôtel de ville, plusieurs entreprises, une exposition, des infrastructures routières et même un campus (qui doit former 2.000 étudiants en deux ans au C2C) sont en train d'être construits selon ces principes. La Commission européenne a initié un réseau de représentants C2C dans ses États membres. En Californie, où l'institut de certification C2C Product Institute vient de s'établir, le gouverneur Arnold Schwarzenegger a signé l'an dernier un accord pour rendre l'État conforme au C2C...

Après dix ans et un manifeste vendu à 50 millions d'exemplaires, le concept semble bien parti pour faire tache d'huile.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 03/03/2011 à 22:22
Signaler
Bravo à Tarkett déjà primé à L'Observeur du Design, de prendre le problème à bras le corps. Une démarche holistique d'envergure qui prouve que penser circulaire est possible pour les entreprises quelque soit leur secteur d'activité. Brigitte Kahane ...

à écrit le 21/02/2011 à 13:39
Signaler
Plus d'info sur le réseau européen C2C soutenu par la Commission Europénne ici: http://www.c2cn.eu/ A noter que Rhone-Alpes est un des 10 partenaires européen de ce réseau. JD http://sourcebleu.wordpress.com/

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.