Global Bioenergies cartonne pour son introduction en Bourse

C'est un joli succès pour Global Bioenergies, la start-up d'Evry (Essonne) spécialisée dans les biocarburants et la chimie verte, qui est la deuxième société française des cleantech à s'introduire en Bourse depuis le début de l'année, après Moulinvest, une PME spécialisée dans la filière bois et la biomasse. Elle vient de lever 6,6 millions € à l'occasion de son arrivée sur Alternext alors qu'elle visait initialement 4,6 millions.
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L'offre a été sursouscrite 2,9 fois, la clause d'extension et l'option de surallocation ont donc été exercées. Le prix définitif a été fixé à 19,85 ? par action, soit le haut de la fourchette indicative annoncée initialement (16,25-19,85 ?). La société a émise 333 675 actions nouvelles, ce qui représente 21,1% du capital post-introduction. Sa capitalisation boursière atteint 31,4 millions ?, une belle valorisation pour une jeune pousse qui est encore loin d'être rentable mais dont le business modèle a séduit les investisseurs.

Nouveaux actionnaires
Masseran Gestion, filiale de capital-risque du groupe Caisse d?Epargne et actionnaire de l'entreprise depuis 2009, s'était engagé à placer des ordres pour un total de 2,9 millions d?euros, soit 64% du montant brut de l'offre (hors clause d?extension et option de surallocation). Il a été servi à hauteur de 90%.
A l'issue de l'opération, Masseran Gestion détient 40,5% du capital, soit la même proportion qu'avant l'introduction en Bourse. Les deux cofondateurs, Marc Delcourt et Philippe Marlière, qui possédaient 59,4% du capital ont été dilués et possèdent aujourd'hui 45,4 % du capital à eux deux. Enfin, le public récolte 14,1% du capital. La cotation interviendra à partir du 15 juin.
Parmi les nouveaux actionnaires, la start-up trouve un partenaire industriel : le groupe sucrier Cristal Union, basé à Reims (Marne), lui apporte 1 million d'euros. Il est déjà positionné dans les biocarburants via sa filiale Cristanol, qui produit du bioéthanol à partir de betteraves et de céréales.

Un business modèle basé sur des accords de licences
Global Bioenergies a été fondée en 2008 par Marc Delcourt et Philippe Marlière. La société développe un bioprocédé permettant de produire un biocarburant ou des biomatériaux à partir de biomasse végétale. Elle utilise des ressources comme le sucre de canne ou de betterave qui sont transformés en isobutène, un gaz ensuite convertible en carburants liquides (essence, kérosène, diesel?) et en polymères (pneus, plastiques?). La start-up a réussi à faire la preuve de son concept en faisant fabriquer par des bactéries de l'isobutène. Pour cela, ses équipes ont reprogrammé le métabolisme des bactéries pour qu'elles synthétisent l'isobutène.
Outre les fonds apportés par Masseran Gestion, l'entreprise a reçu 860 000 euros d'aides publiques, dont 760 000 euros provenant d?Oséo Innovation et 100 000 du Fonds européen de développement régional (Feder).
Son business modèle prévoit la signature d'accords de licences exclusives à des industriels par applications (ex : l?utilisation de l?isobutène pour produire du verre organique). "La concession en amont de droits futurs sur nos procédés contribue à leur financement et permet d?en accélérer le développement", soulignait récemment Marc Delcourt, le PDG, dans un communiqué. Une première option de licence a été signée en décembre 2010 avec un industriel américain, dont le nom n'a pas été révélé, pour un montant de 300 000 dollars. D'autres accords du même type sont annoncés pour 2011.

Développer l'industrialisation pour l'isobutène
Plus de la moitié (55%) des fonds levés à l'occasion de l'introduction en Bourse doivent servir à financer l'industrialisation du procédé isobutène, pour lequel le marché est estimé à environ 25 milliards de dollars par la société. Un pilote doit être mis en place d'ici à 2013 pour mener des tests en conditions pré-industrielles. Une autre partie importante (45%) ira à la R&D pour essayer de dupliquer le succès obtenu sur l'isobutène à d'autres molécules de la même famille (éthylène, propylène...). Enfin, le solde doit renforcer la trésorerie de l'entreprise.
La société emploie 18 salariés. Elle a affiché un résultat négatif de près de 1,3 million ? en 2010.

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