Dexia Crédit Local : nouveau bras de fer entre la CDC et l'État

Craignant de perdre son triple A, la CDC menace de ne pas reprendre l'activité de financement des collectivités locales de Dexia. Une nationalisation serait du coup envisagée.
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Nouveau rebondissement dans le feuilleton du démantèlement de Dexia. La Caisse des dépôts (CDC) estime que les conditions financières de l'accord d'octobre qui concluait qu'elle allait reprendre une partie des activités de Dexia ne sont plus réunies. L'activité de financement des collectivités territoriales, qui appartient à Dexia crédit local (DCL), pose en effet problème. La CDC évoque « des conditions d'environnement financier actuelles » qui sont défavorables et un « besoin de liquidités » de l'entité concernée qui semble trop important et difficilement soluble. « Il y a des discussions », a indiqué vendredi Michel Bouvard, le président de la Commission de surveillance de la CDC, à Reuters. « Il faut regarder quelle est aujourd'hui la meilleure solution pour à la fois récupérer des actifs et pour limiter les pertes et continuer à assurer le financement des collectivités locales », estime-t-il.

Réticence de la CDC

Une réunion décisive à Bercy était prévue vendredi soir, selon « Le Figaro ». Augustin de Romanet, le directeur général de la CDC et Pierre Mariani, l'administrateur délégué de Dexia étaient notamment présents. La réticence de la CDC dans ce dossier est à mettre en perspective avec son souhait de garantir son triple A, qui a été mis sous surveillance avec implication négative début décembre par l'agence de notation Standard & Poor's. Trop piocher dans ses fonds propres pour le seul sauvetage de DCL pourrait condamner la CDC à la dégradation. Faisant partie des principaux actionnaires de Dexia, la CDC avait proposé en octobre avec La Banque Postale d'acquérir respectivement 65 % et 5 % du capital de Dexia Municipal Agency (Dexma), la société qui refinance les prêts accordés par DCL aux collectivités territoriales françaises. Le bilan de Dexma s'élève à environ 77 milliards d'euros et comprend notamment plus de 22,5 milliards d'euros de prêts structurés aux collectivités locales. En imaginant que la CDC se désengage du dossier DCL, la nationalisation de l'entité serait envisageable. Il y aurait en tout cas des discussions à ce sujet : « La nationalisation de la filiale française de Dexia , Dexia crédit local (DCL), fait partie des scénarios actuellement à l'étude », a indiqué Michel Bouvard, confirmant ainsi une information du quotidien « Les Echos». « Il y a X solutions, celle-ci en fait partie », a-t-il ajouté à l'AFP. Plusieurs responsables gouvernementaux français ont en revanche indiqué que l'option n'était pas envisagée. Le ministre des Finances François Baroin n'a par ailleurs pas souhaité commenter le sujet. La CDC se trouve aujourd'hui dans une position délicate puisque le 7 mars prochain, le successeur d'Augustin de Romanet à la direction général de la CDC sera nommé par le président de la République. Si Augustin de Romanet n'est pas reconduit, un nouvel interlocuteur de poids interviendra à la table des négociations du dossier DCL, ce qui pourrait encore retarder la création de la nouvelle banque des collectivités locales, espérée jusque là en juin 2012. Ce serait un nouveau coup dur pour les collectivités locales qui ont déjà actuellement beaucoup de difficultés à financer leurs projets.

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