Chambres noires avec vues

C'est un marché sous exposé : peu nombreux, les collectionneurs d'appareils photo anciens sont des initiés. Les prix (encore) accessibles devraient monter, la mode vintage servant de déclic...
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Le marché des appareils photographiques anciens ? avant l'arrivée du numérique ? est relativement récent en France. Parti lentement au début des années 1960, il ne cesse de se développer avec l'arrivée de la mode vintage ces derniers temps. Ce marché jusque là limité à quelques dizaines de milliers de spécialistes et connaisseurs s'internationalise, notamment depuis la chute du mur de Berlin car de nombreux matériels, pourtant rarement de qualité, se retrouvent sur les stands des brocanteurs, des marchés aux puces et des sites Internet, principaux lieux de ventes, avec quelques magasins dédiés (notamment Boulevard Beaumarchais à Paris) et dans l'Hexagone, seule une salle des ventes, celle de Chartres (Eure et Loir), propose plusieurs fois l'an des appareils anciens aux enchères.

Les appareils ne sont pas considérés comme des objets rares, car dans les familles on les conservait de génération en génération, et une fois obsolètes, ils étaient relégués dans les greniers d'où ils sortent peu à peu. Le marché se décompose en trois familles d'appareils, généralement par marque. Les favoris sont les Hasselblad, Rollei, Foca, Contax, Folding, et surtout Leica. Cette griffe mythique créée par la firme allemande Leitz en 1925 a décliné plus de 250 modèles tous numérotés, mais une simple vis placée autrement peut faire la différence. Attention aux nombreux faux (copies) et aux faux-faux (modèle n'ayant jamais existé), d'autant que longtemps, derrière le rideau de fer se fabriquaient des imitations plus ou moins bien réussies.

Dans la même catégorie se trouvent les premiers appareils nippons, le Canon 7 des années 1960 étant par exemple coté aux environs de 850 euros.Viennent ensuite quelques modèles de curiosité, souvent à des fins scientifiques ou miniatures, reflex ou non, comme ceux du suisse Alpha. Enfin, les délaissés car d'un intérêt technologique limité, généralement de simples boxes, desView Master ou des Ultra-Flex produits en très grande série.

Un appareil s'achète uniquement en bon état: il est toujours très difficile à restaurer et les pièces manquantes et correspondantes sont rarissimes. Les experts classent l'état de l'appareil en quatre catégories (excellent, bon, moyen, mauvais) et les prix s'affichent en conséquence avec, par ordre d'attention, l'état du boitier, le fonctionnement des pièces, des visées et des optiques mais aussi de la présence de factures, notices et boites d'origine, ces dernières pouvant faire grimper du simple au double le prix d'acquisition.

Les prix démarrent à moins de 80 euros pour les appareils les plus courants, grimpent aux alentours de 250 euros pour les plus perfectionnés, sachant qu'un rare modèle Leica peut dépasser les 1.000 euros, des prix qui, surtout pour les pièces les plus recherchées sont en constante progression.

Le 15 janvier en Avignon (Vaucluse), l'hôtel des ventes propose 135 modèles différents, la plupart estimés entre 40 et 120 euros. On peut signaler un curieux "Plastron" Stirn qui devrait être adjugé autour de 1.000 euros, une borne stéréo Gaumont (600 euros), une boite à mercure en acajou du début XXème (2.000 euros) ou un Leica avec objectif Summar (250 euros).


Le 15 janvier, 14h14, Hôtel des ventes d'Avignon, renseignements: www.interencheres.com

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