Le rapport Medef-Afep sur la façon dont les groupes du SBF 120 ont appliqué leurs recommandations d'octobre 2008 sur la rémunération de leurs dirigeants ne fera pas taire les Saint-Just. Partant du principe que les règles de transparence suffisent à décourager les comportements cupides, ce document ne porte que sur la qualité de l'information des entreprises cotées publiée dans leur rapport annuel.
Mais il ne dit rien sur le montant, ni même sur l'évolution des émoluments des patrons français en 2008. Il ne permet donc pas de porter un jugement sur une éventuelle modération des appétits patronaux. Tout juste révèle-t-il que le nombre de sociétés ayant attribué des stock-options à leurs mandataires sociaux a baissé en 2008. Et que 64% des mandataires sociaux ne bénéficient pas, ou plus, de contrat de travail. Cela suffit-il à conclure à une moralisation des pratiques ?
A l'évidence, c'est un peu tôt. Si une entreprise sur deux a prévu de verser des indemnités de départ à son dirigeant, les trois quarts d'entre elles ne l'ont toujours pas conditionné à un changement de contrôle ou de stratégie, comme l'avait demandé le Medef. Et s'il y a moins d'attribution systématique de stock-options, les entreprises du CAC 40 se sont en partie rattrapées sur les actions gratuites. Le seul progrès tangible à ce jour porte sur les informations données dans le rapport annuel, plus nombreuses, en particulier sur les critères des rémunérations variables. Mais sur l'information aussi, il reste de sérieuses lacunes, comme sur le coût final pour les sociétés des retraites chapeaux et autre système de santé au bénéfice des dirigeants.
On doit bien sûr reconnaître qu'il y a des progrès de transparence, lesquels finiront tôt ou tard par changer les us des conseils. Mais on a du mal à partager l'enthousiasme du Medef.
Nucléaire : après 12 ans de retard, EDF va enfin mettre en service l’EPR de Flamanville
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !