Dés-Accor-dé

Par Pierre-Angel Gay Directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

La descente aux enfers du groupe Accor a quelque chose de fascinant. Le limogeage, mercredi, de son PDG Gilles Pélisson inscrit un nouveau chapitre dans la déconstruction du fleuron français de l'hôtellerie. De prime abord, peu de chose justifie ce départ précipité.

Les résultats ? En redressement sensible. Le programme de cession d'actifs ? En avance sur le calendrier. Les réductions de coûts ? Idem. La solidité financière ? Inattaquable, le ratio net d'endettement a été ramené à 21%, le groupe dispose de lignes de crédit inutilisées et n'a aucun refinancement « majeur » avant 2012. Le repositionnement du groupe, de propriétaire de murs d'hôtels en franchiseur, un métier moins consommateur de capitaux, est en cours. Et de façon accélérée. Accor a pour ambition de se hisser, d'ici à 2015, au troisième rang mondial du secteur, en accroissant son parc de plus de 1.800 hôtels. L'objectif est ambitieux, mais il n'a pas été bruyamment contesté.

Gilles Pélisson n'a concédé qu'un seul échec, ces derniers mois, la tentative de mise en Bourse, ratée, des 49% qu'Accor détient dans le groupe de casinos Lucien Barrière. Mais, en réalité, l'essentiel n'est pas là. Gilles Pélisson n'a pas tenu la promesse faite lors de sa nomination en 2006 de réveiller, en Bourse, «la belle endormie», comme l'exigeaient ses deux grands actionnaires, les sociétés d'investissement Colony Capital et Eurazeo.

Ce n'est pas faute, pourtant, de s'être plié à leurs desiderata. En août, il a mené à son terme, contre sa volonté initiale mais avec succès, la scission du groupe entre hôtellerie et services financiers. Une scission dont les actionnaires attendaient une meilleure valorisation des deux entités séparées. La Bourse n'a pas franchement acheté. Gilles Pélisson vient de le payer.

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