L’or bleu, ce trésor oublié

ÉDITO. Le nouveau numéro de T La Revue de La Tribune vient de paraître. Une édition consacrée à l'eau, sa sauvegarde et les enjeux sociétaux inhérents à sa rareté. 148 pages pour prendre le temps de décrypter un monde en transformations, actuellement en kiosque.
Valérie Abrial
(Crédits : La Tribune)

Et puis un jour, l'eau vint à manquer.

On n'avait pas voulu y croire. On avait repoussé le moment où il aurait fallu affronter cette réalité. Pourtant, on nous avait prévenus. Enfin... « on ». Toujours difficile de définir ce « on », même s'il englobe beaucoup d'experts. En tout cas, « nous » - car c'est bien du collectif dont il s'agit -, savions. Les canicules à répétition, la fonte des glaciers, les inondations dévastatrices, les épisodes de sécheresse, la montée du niveau des mers... Bref, il faut bien admettre qu'il est devenu difficile de passer à côté ou de taire tous ces épisodes liés au dérèglement climatique.

Alors, c'est vrai, à regarder notre belle planète bleue, signe que l'eau y est abondante, on avait sans doute du mal à croire qu'elle viendrait à disparaître. Mais de quelle eau parle-t-on exactement ? Car s'il s'agit d'eau douce et donc potable, eh bien, elle ne constitue que 1 % de la masse bleue que l'on voit de l'espace. L'eau douce, cette ressource rare dont on ne sait toujours pas calculer la vraie valeur tant il est entendu qu'elle est un bien commun.

Ajoutez à cela l'effondrement de la biodiversité et les changements pluviométriques entraînant des épisodes de canicule de plus en plus terrifiants, et ce sont toutes les eaux qui viennent à manquer.

Excepté celles des océans dont le niveau continue de monter inexorablement. Les océans qui produisent la moitié de notre oxygène et sans lesquels nous ne pourrions littéralement pas vivre. Les océans, dans lesquels la vie serait apparue sur Terre il y a plus de 3 milliards d'années. Les océans que nous continuons de polluer.

Amer inventaire d'une situation dont il serait grand temps de prendre la mesure. D'autant plus que les océans, justement, demeurent une formidable source de solutions pour la planète. À commencer par les énergies marines, vents et fonds marins compris, mais aussi les algues, dotées d'un incroyable pouvoir de décarbonation et d'une valeur nutritionnelle exceptionnelle.

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Alors bien sûr, il ne s'agit pas d'épuiser encore une fois nos ressources. Mais de comprendre que l'eau, qu'elle provienne des nappes souterraines, des mers, des fleuves, des lacs ou des pluies, est issue d'un cycle qui, s'il se répète indéfiniment, n'est pas inépuisable. De comprendre que l'eau est un outil économique et géopolitique extrêmement puissant. De comprendre qu'il s'agit aujourd'hui de sauver toutes les eaux si l'on veut sauver toutes les vies.

Garder le cap aussi ! Car à lire les analyses et décryptages de notre numéro, les scientifiques ont des solutions. Les économistes aussi. Les entreprises innovent et les start-ups inventent de nouveaux procédés.

L'eau, c'est la vie ? Sans aucun doute. D'aucun plus que notre corps en est constitué à plus de 60 %. Nous sommes la vie. Nous tous. Chaque individu. Nous sommes la fameuse goutte dans l'océan. Mais n'attendons pas le déluge pour réagir. Il est peut-être grand temps de plonger tous ensemble pour éviter de couler.

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Edito issu de T La Revue n°10 spécial "eau" actuellement en kiosque et disponible sur notre boutique en ligne

T La Revue n°10

Valérie Abrial

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