Continuer « Pères et Fils »

La France manque de grosses PME, c'est connu. Pour y remédier, Bercy veut faciliter les transmissions d'affaires familiales. Un rapport, d'Olivier Mellerio, le joaillier de la rue de la Paix,  remis ce week-end à Bercy plaide dans ce sens. Hervé Novelli, le ministre des PME a promet une aide. Que peut-il faire...

Oui, la transmission des entreprises familiales, ça passionne moins nos élus que la taxe professionnelle, c'est sûr. C'est pourtant aussi important, sinon plus pour le dynamisme de notre pays. Que serait en effet notre économie sans les Peugeot, Bonduelle, Wendel et autres Mellerio ?

Le problème, c'est quoi ? C'est que nos entreprises familiales, celles créées en particulier dans les années 60 et 70 par les baby-boomers, sont menacées de disparaître. Pourquoi ? Parce que leurs fondateurs s'apprêtent à prendre leur retraite, que les conditions de reprise par leurs descendants ou par leurs salariés ne sont pas favorables.

Et les entreprises familiales, ce n'est pas rien dans notre économie. Elles représentent, au total, plus de la moitié de l'emploi. Ces entreprises familiales, ce sont en général des entreprises, plus prudentes, moins endettées, plus performantes aussi que les sociétés cotées classiques. Alors, d'ici 2020, pendant les 10 prochaines années donc, ce sont entre 700.000  et 800.000 PME françaises qui doivent changer de main !

Ces entreprises, si elles ont un potentiel, trouvent toujours des fonds pour les racheter...

C'est bien le problème. Ce qui fait la force de l'économie allemande, du tissu industriel italien aussi, ce sont leurs PME familiales. Ces PME, quand leur fondateur s'en va, elles restent généralement dans la famille. En Allemagne, dans 55% des cas, la transmission d'une entreprise familiale se fait dans un cadre familial, en Italie 72%, en France 10% seulement. Un fonds, une banque, un holding financier anonyme, c'est bien, pourquoi pas ? Mais alors, c'est souvent une logique purement financière qui finit par s'imposer à l'entreprise. C'est aussi le risque d'une délocalisation, sinon de la production, en tout cas des centres de décision. Et on a vu dans la crise l'importance d'une proximité entre les deux.

Que propose le rapport qu'a remis vendredi à Bercy Olivier Mellerio, le joaillier de la rue de la Paix, une entreprise familiale née en 1613 ?

Une panoplie de dispositions. Règlementaire, fiscale, financière aussi. Il propose par exemple la création d'un fond public-privé destiné à soutenir ces transmissions, un fond qui pourrait notamment être alimenté par les sommes levées sur l'ISF.

Une entreprise familiale doit-elle pour autant toujours rester dans la famille ? Le fils - ou la fille - n'a pas nécessairement l'esprit d'entreprise du père - ou de la mère. Si des aides à la transmission devaient être introduites, et elles le devraient, il ne serait pas souhaitable qu'elles soient réservées aux seuls membres génétiques de la famille, elles doivent être accessibles aussi aux collaborateurs de l'entreprise - à ses cadres, à ses salariés. Dans ces entreprises-là, ils font souvent partie de la famille, comme on dit.

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