Les plans jumeaux d'Obama

Barack Obama engage sa stratégie anti-crise. Hier, il a fait adopter son plan de relance et il a présenté son plan de sauvetage des banques. La Bourse de New York a chuté de près de 5% ! Wall Street n'a pas apprécié...

Disons que la Bourse n'a pas bien compris ces deux plans jumeaux - le plan de relance et le plan financier. Et disons qu'il y a de quoi ne rien y comprendre. En présentant ces plans, le grand argentier d'Obama a dit qu'ils allaient coûter cher, qu'ils comporteraient des risques et qu'ils prendraient du temps. Doux euphémismes que tout cela.

Ces deux plans vont coûter cher ? Très cher, c'est vrai. Des sommes astronomiques en réalité. 838 milliards de dollars pour l'économie - c'est 7% du produit intérieur brut américain, c'est énorme. Jusqu'à 2000 milliards pour les banques - c'est plus de 15% ! On n'a jamais vu ça non plus.

Ces deux plans comportent des risques, c'est vrai aussi. Surtout qu'ils restent, l'un et l'autre très complexes et très flous. Ils prendront du temps à produire leurs effets. « Pas avant l'an prochain », a averti Obama. Ca pourrait encore se dégrader avant de repartir.

Obama a quand même sorti, cette fois-ci, l'artillerie lourde ?

Oui, mais ce qui frappe, c'est qu'on a le sentiment que dans chaque cas, pour la relance comme pour les banques, Obama hésite. Il ne tranche pas vraiment. Il en donne à tout le monde, sans être sûr d'en donner aux bons. Exemple : la relance. Son plan, c'est à la fois du soutien à l'investissement et du soutien à la consommation. 300 milliards au moins pour les grands travaux, 300 milliards pour les baisses d'impôts. Indécision identique pour les banques. Il y a depuis des semaines des débats sur la meilleure stratégie à suivre pour remettre le système financier en état de marche. Là, on va les suivre toutes en même temps. L'Etat va aider les banques - sans les nationaliser. Il va aider les industriels à trouver du crédit. Il va venir au secours des ménages hyperendettés.

Il veut s'attaquer simultanément à toutes les causes de la crise...

On peut voir les choses comme cela. On peut aussi craindre qu'à viser trop d'objectifs, il n'en atteigne aucun. En fait, ces deux plans jumeaux, massifs et complexes, donnent l'impression que le Docteur Obama n'a pas su choisir le bon traitement. Alors, il engage toutes les thérapies à la fois. Il assomme le malade de calmants, lui prescrit des anti-douleurs, lui recommande l'homéopathie et le prépare à de la chirurgie lourde. Tout cela, quand vous êtes à l'hôpital, vous en déduisez que le docteur ne sait pas très bien où il va. Ca vous inquiète, naturellement. Eh bien, les marchés réagissent aujourd'hui comme le malade. Ces traitements simultanés, cette incertitude qu'ils révèlent, ça les inquiète. Barack Obama l'a compris. Il part en campagne pour expliquer ses deux plans jumeaux. C'est bien. Comme à l'hôpital, en économie aussi, l'explication, la pédagogie, ça fait partie de la thérapie ! Même si ça ne saurait suffire.

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