Pas nic

Panique hier sur toutes les places boursières. A Paris, les actions ont perdu 9%, la plus forte baisse depuis que le Cac 40 existe, depuis vingt ans donc. Pourquoi ce mouvement de panique, hier précisément, Erik Izraelewicz ?

Pour une raison simple. On a tout essayé, rien n'a marché. C'est le constat, effaré, de tous. Depuis un an, pour stopper l'hémorragie, pour recréer un climat de confiance dans l'économie, pour dégeler un crédit complètement gelé, on a tout essayé. Tout, tout, tout.

L'argent moins cher, l'argent déversé généreusement dans les circuits par les banques centrales, la mise sous perfusion de grandes banques, la nationalisation de certaines, des plans massifs de soutien comme le plan Paulson aux Etats-Unis, la garantie des dépôts aussi...bref, tout, tout, tout et tout continue comme avant.

Personne ne veut prêter à personne. Personne n'a plus confiance en personne. Même des banques nationalisées, des banques qui ont donc le soutien, la garantie de l'Etat ont du mal à trouver de l'argent pour travailler. Le gel du crédit, c'est la racine du mal. La panique, elle provient de ce sentiment qu'on n'a toujours pas trouvé l'antigel, la technique qui permettra de dégeler le crédit - le crédit entre banques, le crédit des banques aux entreprises, aux particuliers aussi...

Les Etats, l'Etat français notamment, se démènent pourtant ?

Oui, et c'est ce qui rend, d'une certaine manière, la situation plus inquiétante encore. L'Etat était notre dernier recours. Il est, un peu partout, en train de brûler ses dernières cartes - sans résultats. Il est en train de perdre lui-même de son crédit.

Aux Etats-Unis, avec le plan Paulson, l'Etat fédéral met le paquet. On n'a jamais vu cela. Il va s'endetter comme jamais ! Pour l'instant, sa thérapie n'a pas convaincu. En Europe, les Etats, solidaires et solitaires, concoctent chacun de leur côté leur potion. Certains jouent du bazooka - en s'engageant par exemple à garantir l'ensemble des dépôts bancaires. Une révolution. Mais là encore, jusqu'à présent, aucun n'arrive vraiment à convaincre !

Qu'est ce qui pourrait donc mettre fin à cette crise ?

Qu'est ce qui pourrait favoriser un retour de la confiance ? Eh bien, je l'avoue, je ne sais pas. Ca, c'est pas grave. Le problème, c'est que sur les marchés, dans les banques, dans les milieux financiers, dans les gouvernements et dans les banques centrales, plus personne en réalité n'a aujourd'hui de solutions pour sortir de cette crise bancaire.

Une chose est sûre, l'histoire le démontre : toute chose a une fin, même une crise bancaire. On finira bien, tôt ou tard, par en sortir ! Le problème, c'est : et après ?

Un rappel. Au Japon, dans les années 90, il y avait eu une crise bancaire, un peu comme celle d'aujourd'hui. Le Japon avait mis... dix ans à s'en remettre !

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