Les souverainistes Philippe de Villiers et Frédéric Nihous ont un grand mérite dans cette campagne : ils rapportent tout à l'Europe. Le problème, c'est quand ils tapent sur Bruxelles pour défendre les producteurs de lait alors que la politique agricole européenne n'a pas grand-chose à voir dans le dossier. "L'Union Européenne actuelle n'a fait qu'accroître la difficulté de la filière lait puisque sous la Présidence Française la suppression des quotas laitiers a été acceptée", explique un communiqué des dirigeants des listes Libertas.
Les arguments faciles anti-Bruxelles (et pour l'occasion anti-Sarko) font mouche. Mais, ils sont doublement faux :
- la suppression des quotas a été décidée en 2003 et non sous présidence française. C'est le relèvement graduel des quotas d'ici 2015 qui a été décidé sous présidence française, afin de proposer un "atterrissage en douceur" aux producteurs de lait;
- les quotas laitiers n'ont rien à voir avec la situation actuelle des producteurs. La suppression des quotas voulue par Bruxelles cherche à libérer la production. Mais en raison de la crise et de la baisse de la demande des produits laitiers transformés, la production de lait a au contraire diminué de 1% sur les douze derniers mois et se situe actuellement 5% en dessous des quotas autorisés.
Y.-A.N.
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