A bâtons rompus avec Bernard Liautaud (Balderton Capital)

ScanSafe a été fondé en 2004 et financé par Balderton Capital, le fonds de capital risque dont Bernard Liautaud, co-fondateur de Business Objects, est associé-gérant. Il est aussi membre du conseil d'administration de SAP et de Cap Gemini. Pour 183 millions de dollars, Cisco, le leader des équipements de réseaux, a racheté cette start-up pour se renforcer dans la sécurité informatique.


 




 


Depuis quand êtes-vous rentrés dans le capital de ScanSafe ?

Nous sommes rentrés au capital en 2004 juste après la création de la société. ScanSafe avait un business model en mode SAAS, ce qui n'était pas à la mode à l'époque, et ils étaient dans la sécurité, un élément crucial pour les directions informatiques.

Comment fonctionne ScanSafe ?

Lorsque les employés des entreprises vont surfer sur des sites variés, ils ramènent sans le savoir pas mal de trucs qui peuvent être néfastes à la sécurité du système d'information. ScanSafe permet de bloquer les malware. C'est l'équivalent de Postini pour protéger une messagerie électronique des spams. La solution reçoit 20 milliards de requêtes par mois et bloque 200 millions d'accès à des sites qui peuvent être malveillants. C'est une solution on-demand qui permet de protéger les grandes entreprises.

Qu'est-ce qui vous a intéressé chez ScanSafe ?

La technologie et la personnalité des fondateurs. Ce sont deux frères dont l'un a pris son courage à deux mains pour s'installer en Californie. C'est l'exemple que nous aimerions voir plus souvent en Europe : un business que l'on globalise assez vite avec des venture capitalists qui accompagnent dès le début. Nous avons suivi les trois tours et outre du cash, nous avons apporté pas mal d'expertise opérationnelle. Au bout du compte, ils sont devenus stratégiques pour Cisco.

Cisco a des activités assez fortes dans le domaine de la sécurité mais ils essayent d'aller vers le cloud et la sécurité d'accès Internet on-demand leur manquait

Comment ScanSafe est-il rentré dans l'écran radar de Cisco ?

Un partenariat existait mais les deux entreprises n'avaient pas d'offres communes. ScanSafe travaillait aussi avec Google, ce qui lui a permis de se développer rapidement aux Etats-Unis.

Ce qui est fabuleux pour ScanSafe, c'est de se retrouver dans une offre plus large, poussée par tous les commerciaux de Cisco.

Est-ce que ScanSafe prouve encore qu'une offre software as a service (SAAS), comme Salesforce, est valable dans de nombreux cas ?

Je crois beaucoup au SAAS. L'adoption dépend de la complexité des applicatifs. Plus l'offre est simple, plus c'est adapté et inversement. Si on prend un ERP de type SAP, on en est loin car le progiciel est intriqué dans les process de l'entreprise. En revanche, si on prend un applicatif dont le périmètre est bien défini, c'est plus facile. On n'est pas encore complètement dans un mode où on peut travailler en mode SAAS ou en mode résident, sur un modèle hybride.

Au lieu d'une entrée en bourse, vous avez choisi une sortie industrielle. Pourquoi ?

Lorsque nous investissons dans une start-up, nous le faisons pour la faire croître avec l'optique de la faire rentrer en bourse. En revanche si entre temps une entreprise propose une offre qui accélère le mouvement, pourquoi ne pas l'accepter.

Vous avez donc de bons principes mais vous savez rester flexible.

Voilà.

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