La Business Software Alliance donne toujours des chiffres idiots

La BSA, qui regroupe des grands noms du logiciel grand public (Microsoft, Symantec, Adobe) a publié son étude annuelle sur le piratage. Comme d'habitude, son extrapolation économique prête à rire.

La sixième étude annuelle de la Business Software Alliance a été rendue publique aujourd'hui. Elle indique, sans préciser la méthodologie, que le taux de piratage de logiciel micro-informatique, a diminué de 1 point en France, passant de 42% à 41%. Cela veut dire que plus de 60% des propriétaires de micro-ordinateurs en France utilisent un logiciel qu'ils n'ont pas payé. Voilà qui est extraordinaire et qui méconnaît, sans doute sciemment, le développement des logiciels Open Source. A-t-on besoin des logiciels des membres de la BSA lorsqu'on peut utiliser la suite bureautique OpenOffice, l'anti-virus Avast, la suite de messagerie et de travail collaboratif OBM (disponible sur Linagora.fr), le logiciel de gestion de contenu Alfresco, voire Pdfcreator, le logiciel de création de fichier pdf.

Bon, on le comprend, les chiffres de la BSA sont à prendre avec des pincettes.

Mais ce n'est pas tout. Le communiqué affirme qu'  « en France, une réduction de 10 points du taux de piratage, étalée sur quatre ans, pourrait renforcer le secteur informatique, générer 14 465 nouveaux emplois et contribuer à l'économie française à hauteur de 8 907 millions de dollars ». Sans mentionner les récentes fiscales. Notez que les arguments sont de la même nature que ceux des fabricants de produits de marque : si tout le monde achetait notre logo, cela représenterait X milliards de dollars supplémentaires de chiffre d'affaires (problème, ceux qui achètent des faux logos n'ont pas la moitié du quart des moyens de se payer les vrais).

Prenons la BSA au pied de la lettre. Si ses chiffres sont vrais (hum, hum), une réduction de 10 points aboutirait à un transfert de marge de 8,907 milliards de dollars des entreprises françaises vers les éditeurs américains (des dollars, notez-le, pas d'euros). Si les entreprises françaises, qui auraient malencontreusement un logiciel propriétaire non payé dans leur parc informatique, souhaitent conserver leur rentabilité, elles peuvent donc choisir dans la liste précédente.

Dernier point : je ne sais pas si la BSA a payé la licence de son logiciel de traduction automatique mais il suffit d'aller sur son site français pour s'apercevoir que l'orthographe et la syntaxe ne sont pas son point fort. Ah, on ne peut pas tout faire...

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