En route vers une société sans cash

Avec l’essor du paiement sans contact et par mobile, il sera certainement possible d’ici 10 ans de se passer complètement de cash en France, prédit Vlad Yatsenko, cofondateur et directeur technique de la néobanque britannique Revolut.
D'origine urkainienne, Vlad Yatsenko est le cofondateur, avec le russo-britannique Nikolay Storonsky, de la Fintech britannique à succès Revolut, qui se voit comme l'Amazon de la banque.
D'origine urkainienne, Vlad Yatsenko est le cofondateur, avec le russo-britannique Nikolay Storonsky, de la Fintech britannique à succès Revolut, qui se voit comme "l'Amazon de la banque". (Crédits : DR)

L'émergence des Fintech et les changements en cours dans l'industrie bancaire offrent un éventail infini de possibilités, et l'idée d'une société sans cash semble à portée de main. En 2017, le nombre de transactions n'impliquant pas d'argent physique a augmenté de 10,5% pour atteindre 522,4 milliards de transactions dans le monde, et devrait atteindre 725 milliards en 2020.

Les entreprises, notamment les institutions financières, doivent s'adapter à la transition en cours vers une société sans argent liquide. Avec l'augmentation des paiements sans contact et via téléphone mobile, il sera certainement possible d'ici 10 ans de se passer complètement de cash en France. Simplicité, commodité et sécurité expliquent en effet l'acceptation grandissante des paiements cashless, car ils réduisent grandement le temps de transaction ainsi que le risque criminel, notamment les vols.

En Europe, la Suède semble montrer la voie vers une société sans cash avec 36% de sa population déclarant ne jamais utiliser d'argent liquide, et 25% ne s'en servant qu'une fois par semaine. Le cash n'y est utilisé que dans 20% des transactions en magasins, avec une somme totale d'argent en circulation à son plus bas niveau depuis 1990.

La France pourrait adopter un certain nombre d'idées développées ailleurs si elle souhaitait devenir leader sur le sujet. Pour se passer complètement d'argent liquide, il serait nécessaire de continuer à innover et d'encourager l'utilisation des technologies facilitant les transactions sans contact. Des idées telles que bannir les pièces et les billets dans les bus sont en place depuis longtemps dans certains pays, et le taux d'acceptation des paiements par carte et mobile augmente rapidement chez les commerçants, vendeurs ambulants ou autres.

Malheureusement, les infrastructures françaises sont en retard par rapport à certains pays, la taille de la population française n'en faisant pas le lieu idéal pour expérimenter une société sans cash, même si l'on observe quelques avancées sur le paiement de son titre de transport à Rouen ou à Dijon par exemple.

Lire aussi : L'open payment : quand la CB sans contact devient ticket de transport

Un besoin d'éducation au "sans cash"

Il faudra du temps car les Français conservent un fort attachement à l'argent liquide, même s'ils s'en servent de moins en moins. De nombreuses personnes, particulièrement les générations les plus anciennes, n'ont pas encore accès à la société digitale et il y a un besoin d'éducation à faire pour faciliter autant que possible la transition vers un monde sans cash.

La tendance est tout de même à la hausse en France avec 45 millions de cartes de paiement sans contact en circulation, soit 68% du parc total, et que 35% de Français déclarent ne jamais ou rarement se déplacer avec du cash sur eux. Les prédictions estiment que d'ici 2025, l'utilisation d'argent liquide ne concernerait plus que 25% des transactions, en baisse par rapport aux 45% observés en 2015.

Cette tendance n'est pas seulement européenne mais mondiale, notamment à Singapour, en Chine et au Canada où 56% des transactions se font sans cash. Même phénomène au sein de pays plus petits et moins développés, tels que le Somaliland, qui a vu son nombre de paiements mobile augmenter pour s'établir à 50% des transactions en 2017 !

L'arrivée sur le marché des néobanques, avec leur vision 100% digitale, facilite la transition vers une société cashless, en révolutionnant les moyens de paiements existants avec leurs nombreuses innovations, et les prochaines années s'annoncent passionnantes pour le secteur.

Vlad Yatsenko est Chief Technical Officer et co-fondateur de Revolut, néobanque revendiquant 1,5 million d'utilisateurs, dont 220.000 en France.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 19
à écrit le 17/04/2018 à 14:13
Signaler
C’est vrai que la CB c’est pratique . Pour ceux qui sont dans la précarité et qui n’ont pas de CB : c’est quoi la proposition ? Exclusion ou fiction ?

à écrit le 16/04/2018 à 22:26
Signaler
La prochaine étape ce sera l'implantation d'une puce dans la main, sans laquelle personne ne pourra ni acheter, ni vendre; le gouvernement mondial se met progressivement en place depuis une quarantaine d'années. On habitue peu à peu le citoyen à acc...

à écrit le 16/04/2018 à 16:41
Signaler
Grand sourire mais petite vertu.

à écrit le 16/04/2018 à 16:25
Signaler
Suite de mon message précédent : Qui d'entre vous peut affirmer qu'il n'y aura plus jamais de calamité(s) en France ?

à écrit le 16/04/2018 à 14:24
Signaler
Se passer de liquide est du grand n'importe quoi ! Que fait-on en cas de calamité, lorsqu'il n'y a plus de courant et donc que les appareils de paiements ne marche plus ? Par exemple, on a vu lors de la tempête Irma, les habitants des îles St-Marti...

à écrit le 16/04/2018 à 12:38
Signaler
Les avantages de la disparition du Cash : Pour l'Etat : - gêner fortement les fraudes ; Les rentrées de TVA et l'ajustement des montants de recettes déclarées seront améliorés pour l'Etat. - éviter de frapper monnaie & éditer billets, avec le coût...

le 16/04/2018 à 18:03
Signaler
Les cryptomonnaies sont là pour traiter les aspects liés au marché noir, aux trafics et autres fraudes.

à écrit le 16/04/2018 à 9:34
Signaler
Le cash, c'est la liberté d'en faire ce que l'on veut. La toile est trouée depuis sa création par le piratage...

à écrit le 16/04/2018 à 9:09
Signaler
Et le paiement sans cash en Allemagne ?

à écrit le 16/04/2018 à 8:34
Signaler
Le mendiant sur le trottoir, on lui donnera une pièce comment, une fois qu'elles auront disparu ? En Suède c'est comme ça que je me débarrasse de mes dernière pièces avant de rentrer. Que la monnaie devienne marginale, pourquoi pas, vu le nombre de ...

le 16/04/2018 à 17:35
Signaler
Photo73 : Les mendiants seront clairement les plus gros impactés par ces changements. En Norvège ils sont déjà passé au smartphone (pour ceux qui peuvent en posséder un) : https://www.thelocal.no/20180110/norwegian-buskers-and-beggars-both-make-use...

à écrit le 16/04/2018 à 7:44
Signaler
La fin du cash participe à l’hécatombe des commerces locaux... Quand les gens ont du liquide dans leur portefeuille, ce n'est pas sur Amazon qu'ils le dépensent. Les banques ont tout fait pour en finir avec le cash qui leur coûte cher, mais elles son...

à écrit le 16/04/2018 à 7:04
Signaler
Comment feront ceux qui n'auront aucuns revenus ?

à écrit le 15/04/2018 à 18:05
Signaler
oui c'est sur, comme ca les politiciens verreux pourront bloquer des milliards de compte ssur simple pression de bouton, sans que les gens ne puissent chercher a recuperer leur argent........ si c'est le cas il ne faudra pas s'etonner d'un basculemen...

à écrit le 15/04/2018 à 15:25
Signaler
Voyant le profil de celui qui a rédigé cet article, on peut dire que c'est un publi-reportage, ce monsieur prêche pour sa paroisse. Sur ce sujet j'ai préféré cet article d'il y a 5 mois : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance...

à écrit le 15/04/2018 à 13:56
Signaler
On commence par l'absence de cash puis des intermédiaires et l'on retourne au troc!

à écrit le 15/04/2018 à 13:21
Signaler
Il n'y a que les fauchés pour imaginer que ce moyen de paiement est moins vulnérable que vos données perso sur facebook ... la toile est l'open piratage .

à écrit le 15/04/2018 à 9:27
Signaler
Pour une fois, je suis tout à fait d'accord avec l'article. C'est possible et c'est même l'objectif. Sauf que c'est extrêmement dangereux et liberticide. Point 1 : A l'heure du débat sur la protection des données, toutes nos données de consommati...

le 15/04/2018 à 18:20
Signaler
L objectif principal est plutot la possibilite d interet negatif. C est pour l instant impossible pour les particuliers car ils retireraient simplement des especes. Si on supprime le cash, le pb est resolu. Le client est pied et poings lie a sa banqu...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.