Les marchés des logements face à la hausse des taux d’intérêt

ANALYSE. L'activité et les prix sur les marchés des logements des principales économies développées ont continué à nettement progresser pendant la crise COVID. La remontée des taux d'intérêt et la baisse du pouvoir d'achat des ménages du fait de l'inflation pourrait rapidement infléchir la tendance. Par Clémentine Gallès, Cheffe Economiste et Stratégiste de Société Générale Private Banking.
(Crédits : DR)

Depuis la crise Covid, les prix de l'immobilier du logement ont significativement augmenté dans la plupart des économies développées.

Les prix ont ainsi progressé d'environ 30% aux Etats-Unis, 20% en Allemagne et de plus de 10% en France depuis la fin d'année 2019. Ces progressions ont renforcé une tendance haussière des prix enclenchée depuis déjà plusieurs années (graphique 1). La récente montée des prix des logements s'explique par différents facteurs. Tout d'abord, les politiques monétaires extrêmement accommodantes mises en place pendant la crise covid ont accentué la baisse des taux d'intérêt. Ensuite, l'épargne accumulée par les ménages pendant la pandémie a augmenté leur capacité d'achat. Enfin, les confinements et la banalisation du télétravail ont encouragé des départs vers des villes de seconde taille, créant un nouvel attrait pour ces marchés.

Pour les trimestres à venir, le mouvement enclenché de remontée des taux d'intérêt devrait infléchir cette tendance haussière des prix des logements.

Différents facteurs pèsent aujourd'hui sur le pouvoir d'achat immobilier des ménages. Tout d'abord, les prix du logement sont aujourd'hui élevés et donc plus difficilement accessibles pour les ménages. Ensuite, l'inflation pèse globalement sur les revenus en termes réels et contraignent la capacité d'achat. Et enfin, le durcissement des politiques monétaires commence à avoir un effet sur les taux du crédit immobilier (graphique 2). Cette combinaison de facteurs indique que l'activité sur les marchés immobiliers devrait nettement se réduire et pourrait impliquer des contractions des prix des logements. En Europe, la contraction pourrait rester limitée par le fait que les ménages continuent de privilégier l'immobilier comme placement de leur épargne, dans un contexte de baisse marquée des marchés financiers depuis le début de l'année. Aux Etats-Unis, l'ajustement des prix des logements pourrait être plus prononcé compte tenu de la plus forte hausse des taux immobiliers.

A plus long terme, des facteurs de soutien des marchés du logement restent présents et impliquent que l'ajustement des prix devrait rester de courte durée. En effet différents pays, notamment la France et les Etats-Unis continuent d'afficher un déficit de l'offre immobilière face à une demande qui resterait soutenue par une démographie dynamique. Par ailleurs les évolutions des normes environnementales, particulièrement nécessaires pour les logements en matière d'efficacité énergétique, seront un facteur de soutien aux investissements immobiliers et donc aux prix des différents marchés - notamment par le biais du soutien des pouvoirs publics pour la transition énergétique.

Le prix des logements a explosé dans les principales
économies développées cette dernière décennie

 Prix des logements, rebase 100 : 2013

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Remontée spectaculaire des taux sur le crédit immobilier 
à la suite du durcissement monétaire des
 banques centrales

Taux d'intérêt sur le crédit immobilier

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Commentaires 4
à écrit le 08/07/2022 à 20:41
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j'ai discute avec des gens du batiments, ils sont conscients que toute la merde arrive en meme temps, et ca va envoyer du lourd.........personne ne doute que si ca derouille trop l'etat changera son fusil d'epaule, rendant tout le reste illisible.......

le 07/08/2022 à 2:31
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C"est clair qu'il n'y a plus rien de lisible. La manipulation du marché de l'énergie et celle des normes de construction, ça n'aide pas. Je n'ai tout de même pas l'impression que cette coalition LREM/LR appuyée sporadiquement par le RN/FN pilote la F...

à écrit le 04/07/2022 à 14:27
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je crois au contraire qu a long terme ca ne peut que baisser. En france le marché est dopé par l etat (PTZ, Pinel, APL): l etat n a plus d argent et va devoir faire des economies.il va y avoir un moment ou la subvention va devoir s arreter et la poli...

le 05/07/2022 à 13:10
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Faux… s’il n y a pas plus de construction qu actuellement - on construit moins que dans les années 70-90 alors que l’augmentation de la population est dynamique …ça va nourrir les prix du marché : plus de demande que d offre le principe même de l’ in...

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