Vilmorin, quatrième semencier mondial, s'apprête à faire ses adieux à la Bourse de Paris après l'Offre publique d'achat (OPE) réussie par Limagrain, son actionnaire historique. A la clôture, la coopérative agricole avait dépassé les seuils de 90% des droits de vote et du capital nécessaires pour retirer Vilmorin de la cote parisienne. Ainsi, Limagrain a acquis quelque 4,2 millions d'actions « au prix de 62,60 euros », a annoncé l'Autorité des marchés financiers (AMF). « Ce prix valorise Vilmorin & Cie à 1,43 milliard d'euros pour 100% du capital », avait ajouté Limagrain lors de l'annonce de l'OPA.
Le retrait obligatoire des dernières actions cotées interviendra le 1er août 2023 et « portera sur 977 021 actions Vilmorin & Cie, représentant 4,26% du capital » de la société a précisé, ce jeudi, l'AMF dans son communiqué. La suspension de la cotation des actions de la société est maintenue « jusqu'à la mise en œuvre du retrait obligatoire » a indiqué le gendarme boursier
Limagrain, détenu par 1.300 agriculteurs du centre de la France et présent dans 57 pays, avait déjà indiqué fin avril son intention de retirer Vilmorin de la Bourse afin d'investir plus librement dans cette activité.
En ligne de mire l'adaptation de la production au changement climatique
Le retrait de la Bourse « vise à permettre à Limagrain de retrouver une plus grande liberté dans ses choix stratégiques, notamment en ce qui concerne ses activités semences », avait alors indiqué dans un communiqué le groupe, qui entend continuer à s'agrandir, avec en ligne de mire l'adaptation de la production au changement climatique.
« Le succès » de cette OPA, « initiée par notre actionnaire de référence Limagrain, vient conclure trente ans d'une aventure boursière riche et singulière pour Vilmorin & Cie », s'est félicité son directeur général délégué Franck Berger.
« Le métier de semencier, avec ses cycles de sélection, s'inscrit dans un temps long qui ne correspond pas nécessairement au rythme des marchés boursiers », a poursuivi Limagrain, pour qui « le développement de Vilmorin & Cie exige des investissements significatifs qui seront plus aisément décidés et menés à bien en tant que société non cotée ».
« La parole doit rester aux paysans »
Si « la Bourse est un formidable outil quand on veut lever des fonds », Vilmorin n'était plus « un produit boursier intéressant sur le long terme », avait avancé début juin devant la presse le président de Limagrain Sébastien Vidal. « Il y a peu de mouvement, on avait un cours assez bas, cela n'avait plus vraiment de sens d'avoir cette cotation », a-t-il ajouté, estimant que « la parole devait rester aux paysans pour tout ce qui concernait la ligne stratégique ».
Depuis 2019, en effet, le cours de Vilmorin oscillé entre 40 et 60 euros avant de grimper à 63,7 euros début mai suite aux annonces de Limagrain de vouloir racheter la quasi-totalité des parts de Vilmorin.
(Avec AFP)
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