Les CCI de Bretagne se sont engagées auprès de leurs ressortissants pour les accompagner durant la crise du Covid-19 et aujourd'hui à l'heure de la reprise. Durant le confinement, leurs cellules de crise ont reçu nombre d'appels de dirigeants inquiets sur leur trésorerie, sur la fermeture des établissements, sur les aides aux dirigeants non-salariés ou sur les mesures sanitaires à mettre en place, elles sont aussi allées chercher les informations à la source. Entre le 16 mars et le 7 mai, les CCI territoriales ont ainsi contacté 11 300 entreprises, dont la moitié dans les secteurs sinistrés du commerce et du tourisme. L'industrie est aussi un secteur très touché, mais « le choc est amoindri grâce à l'agro-alimentaire ». Globalement, la CCI Bretagne évalue la baisse de l'activité économique à 30 %.
« En mars, 10 % des entreprises avaient présenté un dossier de prêt financé par l'Etat, le chiffre a grimpé à 35 % au fil des semaines » a évalué Jean-François Garrec, président de la CCI Bretagne lors d'une visioconférence la semaine dernière. « L'inquiétude face à la sortie de crise est aussi palpable. Maintenant que les besoins ont été recensés, nous accompagnons les entreprises dans les dispositifs d'état, avec les banques ou encore en matière d'information sur l'import-export en lien avec Bretagne Commerce International. Nous avons aussi mis en place des actions sectorielles spécifiques pour les TPE et PME. »
Task force Tourisme et formations courtes
Depuis le 11 mai, 10 000 kits sanitaires comprenant des masques ou des visières ainsi que du gel hydroalcoolique ont été livrés aux commerçants. Ceux-ci avaient également été soutenus dans leurs démarches de vente en ligne et de livraison.
En matière de tourisme, qui représente 8,1 % du PIB breton et 5 % de l'emploi régional (58 000 ETP), les élus consulaires ont mobilisé une « Task Force » pilotée par Jean-Paul Chapalain, président de la délégation CCIMBO de Morlaix. Celle-ci a fait remonter au Conseil régional et au Comité régional du tourisme 16 propositions concrètes, dont une préconisant l'annulation des charges fiscales et sociales de 2020. « La principale, qui porte sur l'intervention des assurances pour compenser la perte d'exploitation des entreprises touristiques est en train d'aboutir » ajoute Jean-François Garrec. « Nous sommes aussi favorables à la création d'un label sanitaire pour mieux protéger les chefs d'entreprise, les salariés et favoriser le retour des clients. Une charte de sécurité sanitaire commune pourrait ensuite être mise en place. »
La CCI Bretagne insiste en parallèle sur le soutien à la formation. Dans l'hôtellerie-restauration et les activités touristiques afin de faciliter l'adaptation des personnels aux règles sanitaires imposées. Dans le secteur industriel aussi via le projet Breizh Fab, amorcé en 2017 par la CCI Bretagne avec les branches industrielles et les centres techniques régionaux.
Depuis le début de la crise sanitaire, l'accompagnement personnalisé (stratégie, commerce, finances, R&D) des 168 PME engagées dans le programme a été renforcé par l'instauration de Breizh Fab Active.
Ce soutien en présenciel ou à distance répond aux besoins des structures confrontées à une crise stratégique ou à la nécessité d'une réorganisation immédiate. Depuis mi-avril, Breizh Fab organise aussi chaque semaine un webinaire dédié au rebond et à la transformation des modèles économiques, des relations clients-fournisseurs, du management. « Cette formule sera prolongée jusqu'à l'été avec de nouvelles thématiques comme la relocalisation et le numérique » précise la CCI Bretagne.
La chambre consulaire souhaite surtout éviter une récession de long terme et poursuivre la dynamique collaborative enclenchée lors de la crise. Elle accompagnera par exemple les projets de transformation durable des TPE et des PME qui ont émergé durant la crise. Certaines d'entres elles ont émis le souhait du mutualiser leurs efforts pour relocaliser une production sur le territoire breton et créer des emplois.
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