Une stratégie collective « made in Bretagne »

FACE A LA CRISE. La crise sanitaire a touché la Bretagne moins frontalement. Sur le plan économique, le poids du secteur agroalimentaire a amorti l'impact tandis que l'industrie reste solide. Mais le recul est là, avec de forts enjeux dans les secteurs vitaux que sont le tourisme et la pêche. Le monde économique se fédère et se rapproche des consommateurs.
(Crédits : DR)

Dans une région où les collectivités territoriales et les entreprises privées travaillent traditionnellement de manière collaborative, la crise du coronavirus a renforcé encore cette démarche. La Bretagne a été l'une des plus épargnées par le virus du Covid-19, mais la solidarité a joué à plein, pour soutenir les soignants et contrer la pénurie de matériel. Outre les commandes publiques, la plateforme entreprisesuniescovid19.bzh a recensé les offres de services et de production à destination des acteurs de la santé ou de l'industrie agroalimentaire. Le conseil régional a investi près de 150 millions d'euros dans l'aide aux secteurs touchés, aux entreprises et aux associations.

Des initiatives collaboratives et industrielles ont vu le jour, selon le principe de stratégie collective auquel adhère le dense tissu de PME. ArmorLux s'est ainsi orientée dans la production de masques ; et les entreprises du numérique et des biotechs ont fortement contribué à l'effort collectif (e-santé, soutien logistique, tests...).

À la fin du confinement, l'activité bretonne était malgré tout en recul historique de 31 %. 23 % des salariés travaillent dans des secteurs très touchés. 82 % des entreprises du tourisme ont eu recours au chômage partiel. Depuis mi-mars, le secteur (8 % du PIB régional) accuse plus de 1 milliard d'euros de pertes.

Bientôt la fin des aides

Dans cette après-crise, la Bretagne affiche une volonté de décentralisation, d'actions plus fortes auprès des entreprises et de relocalisation des industries clés (l'affaire Renault de la Fonderie de Bretagne est un exemple).

Pour amortir l'impact de la fin des aides de l'État, le conseil régional anticipe. Son président, Loïg Chesnais-Girard, plaide pour que l'État confie aux Régions l'accompagnement des PME et ETI, et propose la création d'un fonds d'investissement régional ciblant des secteurs comme l'alimentation, le numérique, la santé, le naval, pour transformer une partie de la dette accumulée en fonds propres. Ce « pacte sociétal » serait « ouvert aux grands industriels bretons, aux banques et assurances mutualistes du territoire, et aux Bretons ».

Tourisme durable

En parallèle, les plans de relance de l'économie se multiplient. Le Comité régional du tourisme investit 1,06 millions d'euros dans le soutien aux entreprises et le lancement d'une campagne de communication numérique de deux ans sur le thème du tourisme durable.

L'effort de promotion engage aussi les entrepreneurs : l'association Produit en Bretagne, présidée par Loïc Hénaff, oeuvre en faveur de la préférence régionale. La prise de conscience a rapproché producteurs locaux et consommateurs au travers des circuits courts, notamment via la plateforme produits-locaux.bzh, qui relie 50000 consommateurs à 1500 producteurs.

Cet élan vers plus de proximité se traduit aussi par une mobilisation, initiée par le journal Le Télégramme, sous la bannière « J'achète breton ». Le « pack breton » de la filière mer, qui représente 70 % de l'halieutique française, réfléchit pour sa part à la création d'un label de qualité qui permettrait d'identifier les produits régionaux.

Dans cette après-crise, la Bretagne affiche une volonté de décentralisation et d'actions plus fortes auprès des entreprises

Lire aussi : Tourisme : comment la Bretagne veut prolonger la saison

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Commentaire 1
à écrit le 28/07/2020 à 14:29
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Sur une base de bons niveaux d'études ou les écoles privées chrétiennes dès la maternelle n'y sont pas pour rien, une très faible immigration historique, voire même une émigration conséquente de haut niveau, la région n'est pas à plaindre. Dommage l...

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