« Le village olympique peut devenir un modèle de respect de l'environnement »

Patrick Braouezec, président de Plaine Commune, également vice-président de la Métropole du Grand Paris délégué aux Relations avec les EPCI de grande couronne, à la Coopération entre les territoires et à la Logistique métropolitaine, revient sur la transformation de son territoire d'ici à 2024. Au-delà de la construction du Grand Paris Express et des infrastructures prévues pour les JO, il appelle les entreprises à recruter au sein de la population locale.

LA TRIBUNE - D'après une étude du cabinet de conseil JLL publiée en juillet, « le quartier Pleyel va bénéficier de l'effet cumulatif des Jeux olympiques et du renouveau urbain ». Pensez-vous en effet que Paris 2 024 va donner un coup d'accélérateur à Plaine Commune ?

PATRICK BRAOUEZEC - Avant de parler de coup d'accélérateur, c'est évident qu'avec l'obtention des Jeux olympiques, le projet urbain imaginé sera garanti et le réseau Grand Paris Express livré en temps et en heure. C'est l'assurance que le timing initial sera bien respecté. Cela constituera le deuxième étage de la fusée après le Stade de France. D'autre part, les habitants vont profiter d'améliorations singulières : installations de murs antibruit le long de l'A86, enfouissement des lignes à très haute tension et dépollution de nombreux terrains. Ces actes significatifs sont également très attendus de la part des entreprises.

Justement, le parc de bureaux devrait doubler, de 250.000 m2 aujourd'hui à 500.000 en 2024. Saint-Denis-Pleyel sera-t-il le quartier d'affaires de demain ?

Nous souhaitons que ce quartier soit un quartier de la ville avec toutes les fonctions humaines, avec du logement social et du logement très social. Il faudra également relever le défi de la reconversion en lieu de travail. Nous imaginons déjà des lieux de co-working, de fab-lab, et pour les artisans comme pour les TPEPME. Ce sera un quartier d'affaires intégré dans un vrai quartier de ville.

Le Village olympique de Paris 2024 et le centre aquatique seront bien desservis par le Grand Paris Express. Cela va-t-il doper l'attractivité de votre territoire ?

C'est sûr ! Saint-Denis-Pleyel sera l'équivalent de Châtelet-Les Halles avec les lignes 14, 15, 16 et 17, sans oublier la correspondance avec la ligne 13, le RER D et le Transilien H. De même, puisque la SNCF n'a pas encore abandonné ce projet, nous serons peut-être une gare d'interconnexions avant que les TGV ne pénètrent dans Paris intra-muros. Tout l'enjeu consiste à ce que cela reste un lieu accessible à tous. Nous nous sommes dotés d'outils de maîtrise du foncier pour avoir à proximité des logements pour tous, et notamment pour celles et ceux qui sont le plus en difficulté.

Ces travaux d'aménagement vont générer des emplois localisés. Qu'espérez-vous en termes de retombées économiques ?

Nous nous sommes fixés comme objectifs 15 % d'emplois d'insertion (contre 10% pour la construction du Stade de France) et 25 % d'entreprises locales pour les marchés ouverts. La réflexion ne doit pas se concentrer en outre que sur le BTP. Il y a 17.000 lits à construire.

Il n'est pas question de les fabriquer en Chine. Nous devons réfléchir avec les TPE-PME de notre bassin d'emploi pour qu'elles puissent répondre à cet appel d'offres. Imaginons qu'elles puissent se regrouper et être ainsi davantage compétitives. Comme en 1993-1995, nous ferons sans doute en sorte qu'elles recrutent sur le terrain.

Vous espérez que les JO réduisent les fractures urbaines. Concrètement, qu'entendez-vous par là ?

Je compte beaucoup sur la réalisation du franchissement qui reliera Pleyel à la Plaine. À plus long terme, je pense aussi à l'enfouissement de l'A1. Nous ne pourrons pas le réaliser avant 2024, mais nous allons continuer à mettre l'accent dessus.

Enfin, quelles opportunités écologiques et énergétiques y voyez-vous ?

L'ONG WWF nous accompagne déjà sur les questions environnementales et écologiques. Toutes les directives données ont été respectées. Le village olympique peut devenir un modèle de respect de l'environnement, avec les économies d'énergie réalisées, l'écoconception et la réversibilité. Les JO sont avant tout une aventure humaine. D'ici à l'été 2024, nous avons sept ans pour que cet événement soit partagé par tous, c'est-à-dire que l'ensemble de la population se l'approprie. Nous avons réussi avec le Stade de France. Écrivons la même histoire avec nos populations diverses.

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Commentaires 5
à écrit le 30/09/2017 à 14:46
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l'"aventure" olympique française va surtout être un "modèle" de gaspillages, de magouilles et de corruption. On est en france, tout de même, l'un des pays-phares en matière de corruption. pas de raison que la grande foire aux dopés échappe à cette rè...

à écrit le 30/09/2017 à 13:57
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le village olympique, comme d'ailleurs l'ensemble des faramineuses dépenses pour cette compétition de dopés, va surtout être un modèle de corruption, de magouilles, de gaspillages financiers et de pertes financières.

à écrit le 30/09/2017 à 9:11
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Oui enfin bon si on pouvait éviter les tartes à la crème écologique durable dans les argumentaires de ces puits sans fond d aspirateurs de subventions publiques, ça nous éviterait des kilomètres e pissé copie.

à écrit le 29/09/2017 à 18:57
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on peut parfaitement construire des quartiers vertueux en matière d'environnement sans les jeux olympiques ; les jeux par contre vont nécessiter le transport de millions de personnes tant par avion que par d'autres modes de transport qui vont sans do...

à écrit le 29/09/2017 à 18:44
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oui, oui, nous croyons en votre modèle vertueux sachant que plusieurs millions ont été inutilement claqués avant la moindre recette pour que ces Messieurs-Dames puissent fêter la cour du roi !

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